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Yoo ! Bien ?

Bon revoilà la chieuse avec ses petites intros à deux sesterces. Mais ça me plait de commencer les chapitres par une mini intro. Bon moisie, mais on s'en fout non ? ;)

Bref, revoilà notre petite Ambre et une journée pleine d'aventures qui l'attend. Farfelues, à hauteur du personnage. Peut-être débiles, aussi. Vous me direz à la fin ;)

Merci encore d'être là en tout cas. Bonne soirée. Bonne Lecture. Tchou!

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Je ne saurais dire si c'est l'engueulade nocturne du couple du bas ou les doux ronflements de Ken qui me réveillent. Reste que maintenant, pas moyen de me rendormir. Le soleil est loin de se lever. J'ai besoin d'une cigarette. Je retire doucement le bras de Ken qui m'enveloppe. Je me lève, grimpe silencieusement sur la chaise de la cuisine, ouvre le velux, allume ma clope et espère fort que la chaise supporte mon poids le temps de fumer.

De mon mirador improvisé, je contemple le ciel étoilé de cette fraiche nuit de printemps. Mais de tous les paysages somptueux que je pourrais espérer voir, il est juste derrière moi. Il prend forme humaine, a une touffe hirsute, dort paisiblement et a le don de me faire ressentir toutes sortes d'émotions et de sentiments.

Ce qui était à prévoir, c'est que je me retrouve le cul par terre, dans un grand fracas, avec le pied de la chaise qui éclate et ordonne au centre de gravité de faire son taf. Mais ce mec est sur-humain, parce qu'il ne pipe mot malgré le boucan causé par mes deux fesses s'écrasant. En retournant au lit, sur la pointe des pieds, bien que cela ne serve pas à grand-chose, l'immeuble tout entier est au courant qu'Ambre dort chez Ken, mon pied froisse une feuille. Avec juste quelques lignes, des mots raturés et écrits en gras.

Curieuse, intriguée et touchant ma part d'un de nos nombreux paris du bout du doigt, je me penche pour ramasser la feuille. Le cœur palpitant, la main tremblante, je lis ces quelques phrases.

Mais je n'suis qu'un petit artiste aimant siffler des airs tristes

Un tas de naze parle mal, gars, c'est irréfuté

Ça m'blase, si je n'avais pas le Rap je crois que j'irai m'buter

Le pire est d'lutter sans fuir contre ces forces obscures

Certains potes bossent dur, moi, j'aime lire et fumer

Si Ken n'est pas doué pour dire en face ce qui peut lui passer par le crâne, sa plume s'en charge déjà. Le rap est clairement toute sa vie. Je le savais déjà, mais le voir écrit noir sur blanc me fait prendre conscience à quel point.

Je le sens bouger dans le lit, tâter le matelas à ma recherche, ronchonner, puis se rendormir. Ouf, je repose là où j'ai trouvé la feuille, et je me couche, tout contre lui, en espérant qu'à nouveau, sa respiration lente et régulière me replongera dans les bras de Morphée.

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- Coupe-moi ce putain de téléphone, gronde Ken, la tête enfouie dans son oreiller.

- Oui, oui, deux secondes, je sais pas où je l'ai foutu.

Maudit téléphone. Maudite sonnerie. En plus, j'ai mis en sonnerie un vieux son de Rammstein de leur génialissime album Mutter. Autant, moi ça me botte dès tôt le matin ; autant je ne suis pas sûre que ça plaise des masses à Ken. Sa colère grimpe d'un cran quand il beugle à travers sa piaule un Putain enragé. Enfin, au bout d'une longue minute de recherches intenses, je mets la main dessus et lui coupe son clapet. Je suis à la bourre. C'est Bob qui a tenté de m'appeler, pour me signifier mon heure de retard. La première en presqu'un an de taf chez lui. Ken m'amène déjà sur le mauvais chemin.

De Rock et de FeuDonde viven las historias. Descúbrelo ahora