25. Le revers de la bataille

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Comme dans la plupart des films, deux groupes se faisaient face. Il y avait l'armée composé de monstre infâme et celle des héros. Et comme dans toutes ces histoires, les gentils finissaient par gagner. Donc les sang-mêlé devaient gagner, c'était dans nature des choses. C'est du moins ce que se disait Léo. Il essayait de se convaincre qu'il avait raison, que, même s'il y avait des morts, au final, un sort ressusciterait les décédés, comme dans les mangas. Léo n'arrivait pas à concevoir la fin des choses. Il avait surtout peur de la mort.

En levant la tête, il vit les trois frères, les trois grands, dans leurs armures étincelantes, prêt au combat, en attente sur la statue. Ils avaient la majesté des héros, la confiance des dieux, c'était eux qui écriraient l'histoire. Léo regarda les autres sang-mêlé. Une bonne partie de ces jeunes mourraient anonymement. Et il le sentait, il allait faire partie des victimes. Dans toutes les histoires, l'un des héros, un solitaire perdait la vie. Avec sa chance habituelle, ça allait surement tomber sur lui.

L'attention de Léo retourna vers l'armée qui avançait doucement vers eux. Puis, il y eut un craquement, une sorte de déchirure. En levant la tête, il vit la statue se fendre en deux. Les trois adolescents posés dessus en descendirent et passèrent devant lui. Léo vit les trois héros partirent à l'assaut en courant. Cette attaque frontale, brute, sembla donner du courage aux autres sang-mêlé et créatures, qui partirent à la charge à leur tour. Léo ferma les yeux en entendant les premiers cris.

La bataille dura longtemps, trop longtemps. Elle avait été remportée par les sang-mêlé, si on pouvait appeler ça une victoire. Tous revoyaient un de leur camarade se faire tuer, déchiqueter, amputer, torturer... La douleur était gravée sur tous les visages, comme un maquillage tracé avec un feutre indélébile. Parmi les rares survivants, peu étaient indemnes. Léo était prostré au pied de la statue détruite. Il ne savait plus quoi faire, comment se relever, comment survivre. Il ne savait même plus comment c'était de vivre. Une personne s'agenouilla à côté de lui, lui massant doucement l'épaule. En relevant son visage rempli de larmes, Léo reconnu Percy derrière la couche de saleté. Il souriait faiblement, comme tentant de donner un espoir qu'il avait déjà perdu. Le fils de Poséidon lui dit :

-Aller, relève-toi. Les enfants ont besoin d'un adulte pour veiller sur eux

-Je n'ai pas pu les sauver, aucun... Ni Matt, ni Fred, ni Robin...

-Léo ! Ecoute, je sais que c'est difficile, que tu veux te prostré dans un coin et oublier, mais quand ils reviendront, car ils reviendront, nous devons être prêt. Ce désespoir, tu dois le transformer en force, tu dois te relever pour eux. Sinon, si nous perdons demain, ou après-demain, ou un jour en somme, tous ceux qui se seront battus pour nous, mort pour nous seront partit en vain ! C'est ce que tu veux leur dire quand tu les retrouveras dans les champs Elysées ? Désolé, je n'avais plus envie de me battre ?

-Je n'ai pas ton courage ! Ta force ! Ton énergie ! Je ne peux plus me relever, mes jambes ne supportent plus mon poids ! Et quant à sourire, je ne sais plus comment faire ! Comment veux-tu que j'aille voir ses gamins ? Hein ? Comment ? De quel droit je peux le faire ? Je ne suis pas un héros ! Je ne suis pas toi ! C'est toi qui ira aux Champs-Elysées !

-Je ne suis pas un héros et je ne pense pas les atteindre un jour. Moi aussi je ne tiens plus debout. Pour avancer, je m'appuie sur mon épée. Et si je souris, ça doit être un tic nerveux, quant à mes larmes, je les aie déjà toutes épuisés. Mais il nous faut continuer, la guerre n'est pas finie

-Qu'attends-tu de moi à la fin ?

-Je veux que tu ailles voir les survivants, que tu les regroupes, que tu établisses le nom des victimes pour leur rendre hommage plus tard. Je veux que tu prépares l'assaut final. Va voir Annabeth, elle te donnera des tâches à faire

-Et toi, que vas-tu faire ?

Percy détourna le regard. Ses yeux se perdirent sur les montagnes de cadavres sur l'avenue. Il se redressa en grimaçant, laissant à Léo tout le loisir d'observer sa plaie béante à la cuisse. Dans un murmure, le fils de Poséidon répondit :

-Je tente de trouver des survivants. Pour les autres, je leur offre le passage au pays des morts

-Tu as besoin d'aide ?

-Non, ne t'en fais pas. C'est mon rôle, comme celui de mes frères. Notre venue a apporté cette bataille, c'est notre responsabilité. Va retrouver les autres, ils se sont rassemblés autour de la tente principale

Léo acquiesça et s'aida de la main de Percy pour se relever. Son ami avait raison, il n'avait pas le droit de déprimer. Il prendrait le temps de faire une mise au point quand tout serait terminé, quand le danger aurait disparu. Pour le moment, le temps était aux représailles. Le fils d'Héphaïstos regarda un instant son homologue se pencher pour mettre des draches en or dans la bouche des morts. Il se détourna bien vite, une force naissant de sa rage et de sa colère coulant dans ses veines. Les sang-mêlé gagneraient la prochaine bataille, celle d'après aussi, la suivante encore. Léo arriva à la tente de commandement. Autour de lui, les enfants gémissaient doucement. Ils gagneraient, il s'en fait la promesse.


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Comme promis, voici le nouveau chapitre ! Pas très gai je l'admets et se sera de pire en pire !

Les trois grands (Percy Jackson, les héros de l'Olympe) [Terminée]Where stories live. Discover now