Chapitre V : « C'est pas vrai... »

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« Miss Sarko, si vous êtes sélectionnée à ce concours, vous devrez surveiller votre language... » me prévient Sophie en m'entendant jurer contre la télécommande de télé qui est tombée.

Je lève les yeux au ciel et me retourne vers elle. Avachie sur le canapé, elle me fixe d'un air un peu moqueur.

Troisième jour de vacances, et elle ne me lâche toujours pas.

« Ça vous amuse de m'énerver, c'est ça? »

Son sourire agaçant s'intensifie.
Je grimace et ramasse la télécommande.

« Maintenant, dis-je, arrêtez de me parler de ce concours débile, je vous dis que je ne serai pas choisie, pas même dans les 50 filles.

– Nous verrons cela ce soir, déclare-t-elle. La première sélection est à la télévision, ce soir à dix-neuf heures. Veillez à ce que le poste soit allumé, Miss.

Les participantes n'avaient que 24 heures pour s'inscrire, alors?

– C'est ça, marmonné-je. En attendant, je vais à la plage, toute seule. »

Je monte enfiler mon bikini et cours jusqu'au bord de la mer. J'y trempe mes deux pieds puis m'y enfonce lentement jusqu'à la poitrine. L'eau est légèrement plus froide qu'hier, et aujourd'hui de petits nuages blancs s'éparpillent ça et là dans le ciel. Néanmoins, ce dernier garde sa couleur bleu intense, de même que le soleil continue de donner des reflets brillants à l'eau de mer.

~~~

« Je te parie dix dollars que je vais pas être choisie, affirmé-je en m'installant sur le canapé à côté de Sophie.

– Prépare ton porte-monnaie, réplique-t-elle en riant.

– Comment tu peux être aussi sûre?

– Je ne suis pas sûre, c'est juste pour le plaisir de te contre dire que je dis ça. »

Je crois qu'elle a bien senti que je ne l'aimais pas et elle commence à prendre sa revanche.

Je lâche un soupir d'exaspération.
Enfin 19 heures...

L'émission débute. Tout est en anglais. Heureusement que je suis très douée dans cette langue.

Les dix premières minutes ne sont que du blabla. Le présentateur explique le concours, son déroulement, les règles; en bref, tout ce que Sophie m'a déjà raconté.

Enfin, Justin Bieber arrive sur le plateau.

« Il est là, lui? m'étonné-je.

– Que croyiez vous, Miss? Il est le centre d'intérêt du concours, c'est lui qui va donner la liste les cinquante noms tirés au hasard! »

Le chanteur salue le présentateur, ils échangent quelques mots et enfin il prend place à une petite table avec un iPad dessus, où je devine que les noms s'y afficheront.

Il énonce les noms, un par un.

« Julia Ewars... Emma Gharton... Kate Blidd... »

J'en compte le nombre. Au quarantième, mon prénom n'a toujours pas été prononcé.

« Oups, je crois que je ne serai pas dans la liste, quel dommage! m'écrié-je, ironique. »

Plus que cinq noms.
Quatre.

« Emily Floows... Abigaël Mag... Cara Sarko... Jenny Kiper... and that's it! »

« Tu vois, me tourné-je vers Sophie, je ne suis pas-... Attends une minute? Attends, quoi? QUOI? »

C'est bien mon nom que j'ai entendu...
Il a bien dit mon nom!

Je me prends la tête entre les mains.
« C'est pas vrai... gémis-je.

– J'attends mes dix dollars, triomphe Sophie à mes côtés. »

Je souffle.

« Allez, me réconforte-t-elle, moi je trouve ça génial! Tu te rends compte? Un entretien avec Justin Drew Bieber! Tu as été choisie par hasard parmi des millions de personnes! C'est ce que l'on appelle de la chance, Miss!

– Wouhou, je suis la plus heureuse du monde, lancé-je d'un ton las et sarcastique. »

Je remarque que Sophie me tutoie de plus en plus.

Son téléphone vibre.
Elle ouvre un mail et semble le lire attentivement.

« Miss Cara Sarko, annonce-t-elle, vous avez rendez-vous dans deux jours pour un entretien d'une durée d'une heure complète avec le célèbre canadien Justin Drew Bieber, de 8 à 9h, afin d'interagir avec lui, et de faire en sorte qu'il vous apprécie le plus possible; tout cela dans le but de devenir sa baby-sitter. Bonne chance! »

Comment peut-on appeller ça de la chance?!

Enfin, il ne me reste plus qu'à le dégoûter, pour être sûre qu'il m'élimine directement tant il en aura marre de moi. Facile.

Mais étaient-il vraiment forcés de me faire venir à huit heures du matin?!
Définitivement, j'appelle cela de la malchance, moi.

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B A B Y S I T T E R  | j.bWo Geschichten leben. Entdecke jetzt