Chapitre XXV: « Cara, aide-moi. »

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Je suis épuisée, pourtant le sommeil ne me gagne plus.

Je ne peux pas supporter les gémissements que j'entends venant du salon. Je n'en peux plus, tout simplement.

Je me retourne une énième fois dans le lit et enfouis ma tête sous un oreiller.
Ce lit est rempli de l'odeur de Justin.

Encore lui, toujours lui. Décidément, plus rien ne va.

Au bout d'une demi-heure, plus aucun bruit ne me parvient.

Tout à coup, la porte de la chambre s'ouvre à la volée, et la lumière s'allume.

Mon cœur fait un énorme bond dans ma poitrine et je cligne des yeux plusieurs fois pour m'acclimater à cette vive luminosité.

– Justin, casse-toi, ordonné-je froidement dès que je reconnais son visage. Je m'en fous que ce soit ta chambre, ou même ton appart', mais je ne veux plus te voir.

Il me regarde, les yeux un peu vitreux, comme s'il ne me voyait pas vraiment. Puis il semble me reconnaître et il affiche un grand sourire.

– Cara! Je t'aime tellement!

Je mets un temps à comprendre qu'il est ivre. Complètement ivre.

Je soupire profondément. Il ne réalise pas ce qu'il fait, cet idiot.

Dans quelques heures, après qu'il ait dormi, il ne se souviendra probablement plus de rien...

Quelque part, sans que je le veuille, ça me rassure qu'il ne soit pas conscient de tout ça. S'il était sobre, il n'aurait jamais fait ça. Enfin, j'espère.

Je me passe une main sur le visage. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de lui?

– Oh la la, t'es tellement belle. Je sais que je viens de baiser l'autre... euh, comment elle s'appelle déjà? Mais on peut le faire aussi, ça me dérange pas!

– Hem, je crois que je vais refuser, merci, réponds-je d'un air dégoûté. Viens, je t'emmène à la cuisine, tu dois avaler un verre d'eau.

Je me lève et, voyant qu'il reste planté sur place sans bouger, je le prends par la main et le tire à ma suite.

– Assieds-toi.

Je lui indique la chaise de la table à manger.

Il fait une moue.
– Naaaan, je veux paaaas...

Il est vraiment dans un état critique.

– Ok, reste debout comme un con, si tu veux, m'emporté-je.

– Hééé, sois pas méchante avec moi! Je t'aime.

– Oui, c'est ça, marmonné-je.

– Je t'aiiiiiiiime.

– Tais-toi, Justin.

Il ferme enfin sa bouche quelque secondes. Je remplis un verre d'eau et le lui tends. Il boit tout d'un coup.

– Alors, tu dessoûles un peu ou c'est toujours aussi catastrophique? m'enquis-je.

Il se racle la gorge.

– Je sais pas. Je suis toujours bourré, je suppose... tu sais que j'ai une grosse bite?

Je vais péter un câble si ça ne s'arrête pas.

Il joue avec le verre d'un air distrait en déclarant subitement:

– Je viens de me rappeler d'un truc. Quand je suis parti à la fête, je voulais plus te parler parce que je pensais que ça m'aiderait à me détacher de toi. Parce que sinon je peux pas m'empêcher de vouloir te toucher. C'est bizarre. Ça m'avait jamais fait ça avant. J'ai l'impression que je dis n'importe quoi. J'ai envie de vomir.

B A B Y S I T T E R  | j.bWhere stories live. Discover now