Chapitre XXVI: « Tu verras, sweetie, tu verras. »

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Je suis plutôt fière de moi. Je veux faire payer à Isaac ce qu'il a fait.

S'enfuir comme ça pour une broutille alors que je n'ai rien fait, ne pas donner signe de vie pendant une journée entière, puis quand il en a envie revenir me voir!

Je suis vraiment fâchée contre lui.

***

– Si c'est encore toi, Isaac, je ne t'ouvrirai pas! hurlé-je alors qu'on toque une seconde fois à la porte.

Une voix étouffée me parvient:

– C'est Shelly, connasse. Ouvre.

Euh, d'accord. Elle m'insulte, maintenant? Très bien, si elle veut le jouer comme ça.

– Ouvre, allez!

Je ne réponds pas et reste bien ancrée dans mon fauteuil.

Si Justin n'était pas concerné, je lui balancerais bien qu'il l'a trompée pour une pute.

Juste pour la dévaster. Enfin, si ça l'affecte vraiment.

Elle commence à s'impatienter, tambourine contre la porte.

– Il est où Justin? JUSTIN, AIDE-MOI! Elle veut pas me laisser rentrer.

Je lève les yeux au ciel — pathétique.
De toute façon, il dort encore, et je doute qu'il se sente assez bien pour se lever quand il se réveillera. Il va se taper une sacrée gueule de bois.

– Tu sais quoi?! m'engueule sa petite amie de l'autre côté du mur. Je me casse! Mais tu vas entendre parler de moi, salope!

– Mais ferme ta gueule, à la fin! m'emporté-je à mon tour.

D'abord un « connasse », puis « salope» ?

Non mais pour qui se prend-elle?

– C'est ça, dégage, et salope toi-même! terminé-je. J'en ai ras-le-cul de t'entendre, rien que le son de ta voix je ne supporte pas.

Je souffle un bon coup.

– Hem, c'était quoi ça?

Je me tourne vivement.
J'esquisse un petit sourire.

– Ah, coucou Justin. Pas trop la gueule de bois?

Il fronce les sourcils et se masse le crâne.

– Étonnamment, je n'ai pas trop mal à la tête. Mais, essaie pas de t'éloigner du sujet! Je viens de t'entendre insulter ma copine! Pourquoi tu lui as pas ouvert?

– Ne juge pas sur une seule phrase que t'as entendu! protesté-je. C'est elle qui a commencé à m'insulter de connasse!

Il soupire et secoue la tête.

– Vas la rattraper, si tu y tiens tellement, lâché-je.

À la place, il se laisse tomber sur mes genoux.

– Aouch! crié-je. Descends!

Il rit.
– Sérieusement, tu as tout le canapé pour toi, me plaigné-je.

Il finit par se redresser et s'installe en face de moi. Il se racle la gorge, visiblement nerveux tout à coup.

Il plante ses yeux dans les miens.

– Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement, hier soir? J'étais vraiment bourré.

Je toussote.
Comment te dire...

B A B Y S I T T E R  | j.bWhere stories live. Discover now