Chapitre 10

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Mon épaule est endolorie. Evy ne veut pas me la lâcher tandis qu'elle me hurle dessus. Elle me secoue, ses doigts plantés jusqu'à l'os. Je serre les dents.

Nous sommes remontées toutes les deux au rez-de-chaussée. Lachlan est resté au sous-sol avec Dyclan et l'inconnu. Il ne m'a même pas jeté un seul regard.

— Je t'avais dit de ne pas aller dans la zone VVIP ! me vilipende Evy. Qu'as-tu fait, malheureuse ?

— Je ne savais p...

— Bien sûr que tu savais ! Je te l'ai répété, le boss aussi !

Je me tais. Depuis qu'elle a commencé à s'égosiller, j'ai compris qu'elle ne me laisserait pas me défendre. Comment aurais-je pu savoir que la zone VVIP se trouvait au sous-sol ? Il fallait m'en dire plus. Sans compter que le vigile censé contrôler les entrées était parti fumer sa clope au lieu de faire son travail...

— Evy, ça suffit, ordonne Lachlan, qui vient d'apparaître en haut des marches. Phèdre ne savait pas. Tu étais responsable d'elle.

— Elle n'avait pas à fouiner.

— Que faisais-tu ? Tu étais censée rester avec elle.

Ma collègue se renfrogne.

— Tes problèmes familiaux ne doivent pas influer sur ton travail, assène l'Irlandais. Rentre chez toi.

— Je... Non ! interviens-je. Ne la renvoyez pas.

Lachlan hausse les sourcils.

— Ce n'est pas mon intention.

Je suis soulagée. Je m'en serais voulu si Evy avait été licenciée.

— Je suis vraiment désolée, ajouté-je, je ne voulais pas vous attirer d'ennuis.

— Je n'en ai pas, me répond Lachlan. Mais toi, si.

J'écarquille les yeux.

— Tu n'as pas à t'en faire, me rassure-t-il. Tu as signé un contrat. Tu l'as enfreint, mais c'était par ignorance. Et je me dois de te protéger en cas de conflit entre toi et l'un des membres VVIP.

— De conflit ? J'ai juste repoussé la main de cet homme. Et c'est ce Dyclan qui m'a agressée.

— Sauf que cet homme est l'un de nos plus prestigieux clients.

— Qui est-il, au juste ? Qu'est-ce qu'il me veut ? Me faire renvoyer ?

— Tu ne dois pas poser de questions ! s'emporte Evy.

Mais Lachlan lui intime le silence en levant la main. Elle soupire.

— L'identité de cet homme n'est pas la question. Tu t'es rendue là où tu n'aurais pas dû mettre les pieds, comme tous les étudiants précédents l'ont fait avant toi. Tous n'ont néanmoins pas eu la chance que je puisse intervenir.

Je fronce les sourcils.

— Ils ont tous enfreint le contrat ? Que leur est-il arrivé ?

— La curiosité est un vilain défaut.

Je secoue la tête, abasourdie et de plus en plus exaspérée.

— Qui est cet homme ? répété-je.

— Caleb MacCoy. Ou « l'Ogre », comme certains se plaisent à me surnommer.

Je tressaille et tourne la tête. L'inconnu – qui n'en est plus un – est appuyé à la rambarde de l'escalier. Je ne m'attendais pas à le revoir aussi vite.

[Sous contrat d'édition] Les MacCoy, l'Ogre et le ChardonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant