Chapitre 9

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Cela faisait trois jours que nous volions dans cette direction. Nous dormions tous les soirs sur une île différente. Mon moral était au plus haut, j'avais hâte de trouver des Furies Nocturnes. Je savais que le voyage durerait plus de trois mois, alors j'avais tout prévu de sorte à ce que personne ne se lasse. Johann m'avais fait part de quelques auberges qu'il connaissait où nous pourrions passer la nuit, une fois de temps en temps. Krokmou et Sheireen passaient leur temps à renifler l'air, afin que l'on s'oriente dans la bonne direction.

Aujourd'hui s'achevait notre quatrième journée de vol, et les dragons étaient épuisés. Nous atterrîmes sur une petite île que j'avais déjà vue quelques mois plus tôt. Des traces de mon ancien campement subsistaient encore, ou du moins les pierres qui avaient servies à encadrer le feu. Nous nous y installâmes.

- Bon... J'espère que vous ne vous ennuyez pas, parce qu'il reste plus de trois mois de voyage !

- Tu l'as déjà dit Harold ! répondirent-elles en cœur.

***

Les trois mois passèrent plutôt lentement. Nous profitions de toutes nos pauses pour étudier un peu l'île dans laquelle nous étions afin de voir si des Furies Nocturnes pouvaient s'y loger, mais on ne trouvait jamais rien, sauf une odeur sentie seulement par les dragons. Le point positif, c'est que cette odeur était de plus en plus forte. Cette odeur faisait partie des souvenirs de Sheireen et de Krokmou, et elle leur était familière. On ne savait pas vraiment si c'était l'odeur d'une Furie Nocturne en particulier ou de tout un clan. Mais ce qui était sûr, c'est que des Furies Nocturnes étaient bien mêlées à tout ça. Tempête le confirmait, elle qui vivait en permanence avec Krokmou et Sheireen.

Ce jour-là, nous atterrîmes sur une île de la taille de la Rive, soit la taille suffisante, je présumais, pour accueillir tout un clan de dragons. Je posais le pied à terre et nous établîmes le campement.

- Astrid, tu viens ? On va chercher du bois ?

Je trouvais toujours un prétexte pour passer du temps avec Astrid seuls à seuls. Je savais bien qu'Elia voyait clair dans mon jeu, et elle ne se privait pas pour me le faire remarquer, avec des phrases plaines de sous-entendus. Toujours sur le ton de la rigolade, évidemment.

Astrid se leva et se dirigea vers la forêt. Je jetais un coup d'œil vers Krokmou qui y répondit d'un œil blasé, en mode « j'ai l'habitude, je gère ». Je suivis ensuite Astrid. Nous entrâmes dans la forêt et nous y enfonçâmes assez pour qu'Elia ne nous voie plus.

- Ça va Astrid ? T'es toute pâle !

En effet, cette dernière n'avait pas ouvert la bouche depuis l'atterrissage et avait un teint terne.

- Oui, oui ça va... Je suis juste un peu fatiguée par toutes ces heures de vol, répondit-elle.

- T'as qu'à dormir à côté de moi cette nuit, ça ira mieux ! m'exclamais-je.

- Pfff, t'es bête ! soupira-t-elle, amusée.

Je plaçais mes mains autour de sa taille et l'embrassais dans le cou. Elle se laissa faire, frissonnante puis passa ses mains derrière ma nuque et m'embrassa doucement sur les lèvres. L'espace d'un instant, nous oubliâmes qui nous étions. Juste l'espace d'un baiser, nous laissions les sensations nous envahir. Je l'embrassais doucement puis approfondissais le baiser. Mes mains remontèrent toutes seules sous sa tunique et s'arrêtèrent au milieu de son dos. Soudain, une branche craqua derrière nous. Je lâchais immédiatement Astrid et la cachais derrière mon dos, afin qu'elle soit entre l'arbre contre lequel elle était adossée et moi. Je scrutais les alentours. Rien. Je me rassurais en me disant que ce n'était qu'un petit Terreur Terrible et attrapais la main d'Astrid.

A quand une 'tite Fury Nocturne ?Where stories live. Discover now