Chapitre 10

309 28 10
                                    

PDV Dagur

Je la contemplais, tandis qu'elle était endormie, emmitouflée dans sa couverture. Je ne l'avais pas réveillée, tant mieux ! Vous vous demandez sûrement pourquoi je dormais ici, alors qu'en deux mois, ma hutte aurait dû être finie de construire depuis longtemps ? Tout simplement parce que ces imbéciles de jumeaux avaient eu l'idée stupide de la faire exploser pour voir si « les pins aussi résistaient aux explosions ». Mais en fait, même si le moment j'avais été énervé, j'étais aussi content de partager de nouveau ma chambre avec Elia.

Je m'asseyais sur mon lit et la fixait. Elle était tellement belle dans son sommeil. Il m'arrivait de passer des soirées entières à la contempler. Est-ce que j'étais amoureux d'elle ? Certainement. Cela peut paraître bizarre puisque d'habitude je n'éprouve jamais rien envers personne, si ce n'est de la fraternité envers ma sœur et Harold.

Mais ce sentiment qui me montait à la tête chaque fois que je la voyais était bien de l'amour. La description que m'en avait faite Harold paraissait bien pâle à côté du sentiment pur. J'étais amoureux d'Elia, et il serait inutile de nier cette évidence. Elle était sur le côté, face à mon lit. Je regardais ses cheveux chatoyants, étalés autour de son visage, son nez fin, ses lèvres pleines, ses yeux fermés mais qui étaient sous les paupières d'une beauté presque indécente tellement le gris de ses iris était clair. Elle portait une nuisette blanche. Mais si elle détestait les robes, elle trouvait cela plus confortable pour dormir.

Ne résistant pas, je m'approchais d'elle et m'agenouillais par terre à côté de son lit, face à elle, et contemplais plus intensément encore son visage à la peau claire, et son teint de pêche. Une mèche tombait devant ses yeux, je la remettais en place, derrière son oreille, le plus doucement possible. Je fixais ses lèvres. Elles étaient si belles, si... tentantes. Je fus pris d'une envie folle d'y poser les miennes. C'était plutôt habituel, mais d'habitude, je résistais, car Ingrid était là aussi. Mais là... Il n'y avait personne. J'approchais ma tête, mais me stoppais dans mon geste. Est-ce que je pouvais ? Techniquement parlant, oui, je pouvais, il suffisait que je pose ma bouche contre la sienne. La question était plutôt : est-ce que j'avais le droit ? Non, car quand est endormi, on est forcément non-consentant.

J'hésitais. Est-ce que je devais suivre mes pulsions et l'embrasser, ou considérer que ce que je faisais portait gravement atteinte à sa vie privée ? Pfff... Je sais pas... Oh et puis merde ! Tant pis, je ne pouvais pas résister ! Je posais délicatement mes lèvres contre les siennes, en priant pour qu'elle ne se réveille pas à ce moment là.

NDA 19/11/2021 : il s'agit rétrospectivement d'un comportement très problématique, puisqu'il s'agit d'une agression (absence de consentement).
Sans un oui éclairé et franc, c'est un non.
Je ne changerai pas ce passage parce que flemme de refaire toute l'histoire (surtout que je ne me souviens pas de ce qu'il s'y passe) mais sachez que je ne cautionne pas (plus?) ce type de comportement.

***

PDV Général

Krokmou se baladait dans l'étable, fatigué. C'était plus exténuant qu'il ne l'avait d'abord pensé, de s'occuper d'un clan entier. Il respectait Wildspirit pour ça et le sollicitait d'ailleurs assez souvent pour qu'il puisse s'évader, au moins pour quelques heures, avec Harold.

Il passa de Furie en Furie, vérifiant pour la quatrième fois de la journée, afin de s'assurer que tout se passait comme il le fallait. Pfff... Comme ils n'avaient jamais vu d'autres dragons qu'eux-mêmes, ils prenaient peur de tout nouveau dragon qui venait faire une halte à la Rive. Ils avaient même faillit tuer le Triple Attaque, mais heureusement, Krokmou était arrivé juste à temps pour empêcher ce drame.

La Grande Fury de la NuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant