Chapitre 15

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PDV Harold

Brisé, déchiré, éclaté, mort, brûlé, piétiné, émietté, détruit. C'était l'état de mon cœur lorsque je compris que ce fils de pute m'avait enlevé Astrid. MA Astrid ! Il avait enlevé ce qui comptait le plus au monde pour moi ! Krokmou s'approcha de moi, et m'aida à ma relever en passant sa tête sous mon torse.

- Il a pris Astrid... Il a emporté ma Milady...

Je murmurais ses paroles sans pouvoir m'arrêté, comme possédé. Je regardais le parchemin sans le voir. Je n'étais plus que douleur. Krokmou me soutint pour marcher jusqu'à l'extérieur. Puis il essaya de me réanimer, mais en vain. Je restais paralysé. Il dû me gifler avec son aile pour que je reprenne mes esprits.

- Merci mon grand !

Je sautais sur son dos. Ce connard. Il allait payer.

***

PDV Astrid

Nous arrivâmes devant un immense bateau. Le navire amiral. Harold m'avait dit qu'il était énorme, mais pas à ce point-là. Une deuxième douleur violente parcourue mon bas-ventre. Je l'ignorais une fois de plus. On me fit monter à bord du bateau, et une fois dessus, Alix me tira à l'intérieur. Il me mena sans délicatesse jusque dans une chambre, et je paniquais. Qu'est-ce que ce connard allait me faire ? Il me jeta sur le lit trônant au milieu de la chambre, et verrouilla la porte. Je paniquais encore plus, il n'allait tout de même pas... ?

Je reculais au fond du lit, contre le mur, et essayais pour la millième fois de desserrer mes liens.

- Allons mademoiselle... De quoi avez-vous peur ? De moi j'espère, parce que vous n'allez pas apprécier le moment qui va suivre...

- Allez-vous faire foutre !! Enfoiré !!

Il avança vers moi, et mon degré de peur augmenta encore, si c'était possible. J'avais peur pour moi, mais surtout pour le bébé. Il s'assit à côté de moi sur le lit.

- Tendez-moi vos mains, mademoiselle.

Je lui crachais à la figure. Il s'essuya en jurant.

- Vous auriez pu souffrir un minimum, mais apparemment vous n'en avez pas envie !

Il m'attrapa par les cheveux et détacha les liens qui retenaient mes mains. J'essayais immédiatement de partir, et sautais sur la porte. Elle était verrouillée, j'avais oublié.

- C'est ça que tu cherches, petite ? demanda-t-il en agitant une clé.

- Laissez-moi partir ! me mis-je à le supplier. Pitié !

- Et pourquoi je ferais ça ? Tu es le moyen d'accomplir ma vengeance ! Je ne peux pas te laisser partir, désolé.

Désolé ? Il se foutait de ma gueule ! Il n'était pas désolé du tout ! Il glissa la clé dans sa poche et s'avança vers moi.

- Tu sais, j'ai toujours trouvé les femmes enceintes magnifiques, et je dois bien avouer que tu es une perle rare, dit-il en caressant ma joue.

J'essayais de lui mordre la main, mais il fut plus rapide et me saisit par la gorge. Je sentais immédiatement l'air me manquer et j'agrippais sa main pour la desserrer, sans résultat.

Il me jeta une nouvelle fois sur le matelas, et m'immobilisa dessus en m'attachant les poignets à la tête de lit.

- Avant toute chose, mademoiselle, quel est votre prénom ?

- Parce que tu crois que je vais te répondre, enfoiré ?!

- Votre ton commence à fortement m'agacer !

- Et bien allez voir ailleurs !

Il se mit à califourchon au-dessus de moi, et je détournais la tête, me retenant de vomir. Il fit glisser sa main sous ma robe, et remonta le long de ma cuisse. Il caressa mon intimité par-dessus ma culotte. De l'autre main, il me força à le regarder. Des larmes coulèrent sur mes joues. Il passa sa main sous mon sous-vêtement et introduit un de ses doigts. Je hurlais. Il se pencha ensuite vers mon visage et tenta de m'embrasser. Je profitais du fait qu'il n'écrase plus mes jambes pour remonter mon genoux pile là où il fallait. Il s'écroula au sol en jurant, se tenant les parties intimes, et j'essayais de lui prendre le poignard qui pendait à sa ceinture, afin de couper les cordes qui enserraient mes poignets. Mais c'était peine perdue, puisqu'il se releva et coupa lui-même les cordes et me souleva par la gorge.

- T'es allée beaucoup trop loin, sale garce.

Il me gifla violemment, au point que j'en eu la tête qui tournais. Puis, toujours en me tenant par la gorge, il déverrouilla la porte et sortit de la pièce. Il descendit d'un étage, me trainant derrière lui, et me jeta dans ce qui ressemblait à une cellule. Avant de partir, il balança un grand coup de pied dans mon ventre, me provoquant la plus grande douleur que je n'avais jamais eu.

- T'as de la chance, salope, t'as une cellule VIP.

Je m'évanouis de douleur.

PDV Harold

Je ne savais pas comment je le savais, mais je savais qu'Astrid souffrait en ce moment-même. J'aurais bien voulu descendre de ce pas la secourir, mais je risquais sa vie. Je n'avais pas le choix, je devais livrer les Furies Nocturnes pour sauver ma Milady, mais je ne pouvais pas m'y résoudre. Comment aurais-je pu sacrifier mon meilleur ami et toute une espèce de dragons avec ?

Alors, pour évacuer ma colère, je m'acharnais à détruire le plus de bateaux possibles, secondé par Tempête, qui combattait pour la première fois dans cette guerre. Elle dirigeait quelques dragons d'une main de maître, presque aussi bien que Krokmou et moi. Mais à la fin de la matinée, je dus bien me résoudre à stopper les combats, car beaucoup de dragons tombaient.

Nous regagnâmes la Rive.

***

Je voyais le temps défiler à toute vitesse, les quarante-huit heures qui m'étaient accordées s'écoulaient beaucoup plus vite que d'habitude, enfin, à mon sens.

Je cherchais désespérément une solution. J'avais jusqu'à après-demain midi pour trouver quelque chose. Le soir de l'enlèvement d'Astrid, je ne parvenais pas à avaler quoi que ce soit, et les autres proposaient des idées pour récupérer ma Milady.

- On pourrait les attaquer par surprise ! s'exclama Kranedur.

- Si on fait ça, le temps qu'on la trouve dans cet immense bateau, ils l'auront déjà tuée, répliqua Elia.

- On pourrait s'infiltrer en douce ! dit Kognedur.

- Idem, s'ils nous grillent, ils la tueront, répéta Ingrid.

- On pourrait attirer Alix sur le pont et le tuer ! proposa Dagur.

- On n'y arriverait pas, il n'est pas assez bête pour se mettre à découvert alors que deux cents cinquante dragons volent au-dessus de sa tête ! expliqua Varek.

- Ou alors on leur livre les Furies Nocturnes ! s'exclama Rustik.

- C'EST HORS DE QUESTION ! m'exclamais-je en frappant mon poing sur la table, la faisant trembler.

- On ne peut pas faire ça Rustik ! m'appuya Ingrid.

- Est-ce que vous pourriez me laisser finir ? demanda Rustik. J'allais dire, on leur livre les Furies Nocturnes, mais une fois qu'elles sont toutes sur le pont, on détruit tout ce qu'il s'y trouve ! Il n'y aura que des hommes dessus, ce sera facile ! Et puis les autres bateaux seront assez intelligents pour ne pas détruire le vaisseau amiral ! Et ensuite, on récupère Astrid !

Je relevais tout à coup la tête.

- Rustik, j'aurais jamais pensé dire ça un jour, mais t'es un génie !

La Grande Fury de la NuitWhere stories live. Discover now