Chapitre 4 : Les cochons de mer

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Clarke arriva en trombe à l'aéroport International John Fitzgerald Kennedy. Elle avait passé ses derniers sous dans un taxi miteux dont le conducteur ne l'avait même pas aidé à décharger son imposante et luxueuse valise. Presque en retard, chaussée de ses hauts talons à la semelle rouge, lunettes de soleil relevées sur ses cheveux blonds et long manteau blanc sur les épaules, elle courut jusqu'au comptoir d'embarquement que Lexa lui avait indiqué.

Durant toute sa course, elle avait espéré que la brune plaisantait lorsqu'elle lui avait annoncé leur destination, et elle s'attendait à ne pas la trouver devant la compagnie qui les mènerait à Juneau. Malheureusement, après une dernière foulée, elle se rendit compte qu'une jeune femme aux longs cheveux bruns était la seule à attendre devant le comptoir d'Alaska Airlines, deux billets à la main.

Elle approcha de cette femme vêtue d'un blouson de ski et de bottes fourrées. Cela devait surement être une de ces paignot qui rentrait chez elle pour les fêtes, pensa-t-elle. Lexa Woodsen n'était pas là et elle remercia le ciel pour son retard. Elle fit quelque pas de plus, et salua poliment la femme qui se tenait dos à elle. Dans un revers de cheveux digne d'une pub l'Oréal, la brune se retourna et Clarke resta bouche-bée en découvrant son identité.

- Miss Griffin, vous êtes en retard, interpella Lexa sans prendre la peine de la saluer.

- Vous ne rigoliez pas pour l'Alaska ?

- Pourquoi la destination serait-elle sujet à plaisanterie ?

- Je ne sais pas je...

- Vous pensiez que nous allions fêter Noël aux Bahamas ? lui demanda la brune pleine de dédain, et bien non, soyez heureuse de passer des vacances au chaud plutôt que sur une île où vous n'avez sûrement plus rien et où seuls les cochons de mer vous auraient tenu compagnie.

- Je vous rappelle que JE vous tiens compagnie.

- Je vous rappelle que vous le faite parce que vous avez besoin de ces 30 000$, répondit Lexa presque indifférente en déposant son sac de voyage sur le tapis du comptoir.

Lexa venait de lui clouer le bec en une phrase. La répartie de la reine Woodsen était sans égale, et Clarke pensa qu'il ne valait mieux pas envenimer la situation.

- Bien, j'espère que pour la peine vous avez pris des billets en première classe.

- Croyez-moi, je ne l'ai pas fait pour vos beaux yeux, souffla Lexa d'exaspération, prête à saisir la valise de la brune.

Lorsqu'elle vit l'imposant bagage, recouvert de cuir marron et de monogrammes LV couleur or, et capable de contenir l'équivalent de deux cadavres, elle leva les yeux au ciel d'exaspération.

- Quoi ? demanda innocemment Clarke.

- Vous êtes au courant que nous ne partons qu'une semaine ? Et que nous allons en Alaska et pas à Coachella ou je ne sais où ?

Clarke ne répondit pas, sa patronne avait raison. Habituée aux voyages de luxe, elle n'avait pas pensé à tous ces petits détails: d'une tenue confortable à un sac pratique à transporter. Sans plus de mots, Lexa chargea la valise sur le tapis du comptoir et l'invita à passer les portiques de sécurité. Elle venait de foutre le dragon en rogne et le voyage s'annonçait long, très long.


L'avion avait décollé depuis quelques heures, et à cet instant, il devait sûrement survoler les plaines du Nebraska. Clarke Griffin et Lexa Woodsen étaient restées silencieuses depuis le départ, profitant agréablement des petits plaisirs de la première classe. C'était l'heure du repas, et l'hôtesse de l'air annonça le menu avant de servir deux plateaux aux New-Yorkaise.

Le Pacte de NoëlWhere stories live. Discover now