Aurora.

VI : Gray et Loki.

L'appartement sans Aurora était horriblement vide. Gray lui-même passait son temps à déprimer. La somme demandée était bien trop grande pour le jeune homme qui gagnait un peu moins de 3 000 euros par mois. Mais il ne voulait pas laisser sa fille aux mains d'une folle comme Daphné, d'un autre côté.

Juvia avait continué à travailler normalement, même si son cœur était empreint d'inquiétude pour la petite pour laquelle elle s'était prise d'affection. Elle n'arrivait pas à trouver de solution, même si elle y réfléchissait nuit et jour. Le salaire de Gray et le sien ne suffiraient pas à payer la rançon de la petite, et ils avaient pour ordre de ne prévenir personne. Ils pourraient attendre leurs salaires respectifs pendant plusieurs mois afin de récupérer Aurora mais de nombreux problèmes se présentaient à eux : le loyer de l'appartement, la nourriture, et surtout, le plus grave, ils devaient payer Daphné sous un délai de deux semaines. 

En rentrant à la maison ce soir là, Juvia était pensive et ses pieds semblaient avancer seuls sur le trottoir. Sa peur pour le bébé ne faisait qu'accentuer. Il était évident que Daphné n'était pas saine d'esprit, loin de là. Alors, c'était compliqué d'imaginer qu'elle puisse garder la petite en bonne santé pendant tout ce temps. Gray devait retrouver sa fille, la question ne se posait même pas. En vivant avec le père et la fille, Juvia avait rapidement pris conscience du fait que Aurora était celle qui faisait encore tenir le brun. Elle était la raison pour laquelle il ne baissait pas les bras. Elle était la raison pour laquelle il se battait contre la vie. 

Au loin, Juvia aperçut une grande voiture noire. Elle fronça les sourcils lorsqu'il lui sembla apercevoir Daphné à la place passager, tandis qu'un homme tenait le volant. Ils passèrent à côté d'elle sans vraiment la calculer et Juvia hoqueta. S'ils allaient là où ils cachaient Aurora, elle devait s'y rendre vite elle aussi !

La demoiselle aux cheveux bleus s'empressa d'attraper un taxi qui passait par là. Elle ne lui demanda même pas son avis et lui cria.

- Suivez cette voiture, là !

- Mais, madame-

- Tout de suite. Insista Juvia d'une voix meurtrière — effrayante — qui convainquit le chauffeur. 

Le taxi poursuivait alors la grande voiture noire qui s'éloignait de plus en plus de la ville. Alors qu'ils arrivaient devant une villa, Juvia fronça les sourcils, de plus en plus intriguée par ce qu'il se passait. Elle fit signe au taxi de s'arrêter, le paya rapidement, et elle descendit, essayant de paraître normale. Devant la clôture, elle pouvait voir la voiture noire se garer devant la demeure. Daphné et son compagnon en sortirent avant de rentrer dans la maison.

Juvia inspira un bon coup, gonflant ses poumons, avant de les vider doucement. Elle allait avoir besoin de courage pour ce qu'elle s'apprêtait à faire. Daphné n'hésiterait pas à la tuer si besoin, elle n'avait pas froid aux yeux, et elle n'avait aucune bonne conscience. Une fois son cœur calmé, Juvia enjamba la clôture, et elle se dirigea doucement vers la bâtisse. Daphné était visiblement dans la salle de bain — elle l'entendait chanter — et son petit ami était devant la télé. C'était sa chance, clairement.

Avec des mains expertes, Juvia pris la fenêtre de la cuisine déjà ouverte qu'elle leva un peu plus pour se laisser la place de passer. Elle enjamba le mur et retomba doucement dans la cuisine. Elle pris une inspiration doucement qu'elle relâcha après un moment, le stress au ventre. Par précaution, Juvia pris ce qui lui tomba sous la main : un couteau de cuisine. Elle le cacha dans son sac, et se dit qu'elle le prendrait en cas d'agression. Juvia contrôla sa respiration tant bien que mal et elle vérifia que le compagnon de Daphné ne la voyait pas avant de se glisser dans le couloir à côté, se cachant de l'homme. D'après les bruits d'eau qu'elle entendait, la salle de bain était dans le couloir opposé. C'était une chance pour la jeune femme qui pouvait se cacher à la fois de Daphné et de son compagnon.