Aurora.

X : Anabeth.

Dix heures trente.

Juvia peinait à ouvrir les yeux, depuis quand les rayons de soleil étaient-ils si agressifs sur ses mirettes ? Comme si cela ne suffisait pas, elle avait l'impression que vingt marteaux piqueurs s'amusaient à marteler son crâne sans s'arrêter une seule petite secondes.

Elle fronça le nez, et finit par ouvrir difficilement ses yeux bleus pour se rendre compte qu'elle dormait collée à quelqu'un. Elle fit face alors à un torse bien musclé, puis, elle remarqua l'étrange tatouage sur le pectoral droit de l'homme avec lequel elle partageait son lit. Son regard azur se dirigea ensuite vers le bras qui reposait sur sa joue, et elle y vit le tatouage noir de Gray dont les motifs remontaient jusqu'à son coude.

Elle se figea, plus aucun muscle ne scilla. Elle venait de dormir avec Gray Fullbuster, et la poitrine totalement nue puisque sa robe de la veille ne nécessitait pas de soutien-gorge. Le torse de Gray, proche du sien, écrasait sa poitrine laiteuse tandis que la demoiselle ne savait plus ou se mettre. Elle tenta de se dégager de l'étreinte du jeune homme, mais celui-ci la serra encore plus fort. Elle grimaça. Comment allait-elle se sortir de là ?

II lui vint alors une idée, et son visage rougit à l'avance à l'idée de faire une chose pareille. Elle regarda le visage paisiblement endormi de Gray juste au dessus d'elle, et ses joues se firent plus roses.

Et comme ça, elle pressa ses lèvres contre les siennes.

Sans le prévenir.

Elle s'amusa à mordiller sa lèvre inférieure, à l'embrasser jusqu'à ce qu'il puisse toucher le fond de son coeur. Elle s'empreint de son goût addictif qu'elle aimait tant. L'homme prisonnier de ses lèvres commençait à se réveiller, elle le sentait bouger à son tour tout contre ses lèvres pendant que doucement, Juvia se libérait de son câlin serré —étaient-ils restés ainsi la nuit entière ?

Et sans que Gray ne puisse réaliser ce qui lui arrivait, la jeune femme se leva prestement du lit, attrapa sa robe avec laquelle elle couvrit sa poitrine, et elle s'enfuit de la chambre du ravisseur de son coeur.

Béat, Gray resta seul dans ses draps.

***

Le rire de Lyon résonnait fort entre les murs du petit appartement de Gray et Juvia. Le brun concerné, d'ailleurs, ne la ramenait pas, et se contentait de piquer une tête dans son verre de café. Juvia, elle aussi, pouffait dans son coin, amusée, tandis que Silver ne se retenait aucunement de faire de même.

- Pauvre petit, il est vexé car aucune fille n'avait fui son lit auparavant.

- Ta gueule.

- Ne t'en fais pas, Juvia-chan, si tu veux, ton preux chevalier est là. Renchérit Lyon en faisant un clin d'œil à la concernée qui se mit à rire.

Juvia regarda le brun renfrogné, et visiblement vexé devant elle. Elle savait que les hommes en général avaient une fierté bien marquée et importante, mais Gray était vraiment attaché à sa précieuse fierté. La bleue eut un petit sourire désolé et elle essaya de le regarder dans les yeux, mais le brun évita son regard.

- Juvia est vraiment désolée, Gray-sama. Elle ne voulait pas vous fuir, elle voulait simplement s'habiller correctement.

Le brun grogna et Silver rit encore plus fort, froissant encore plus la précieuse petite fierté de son pauvre fils dont le nez était encore plongé dans son café. Seule Aurora, dans les bras de son grand-père, s'inquiétait pour son père, qu'elle ne voyait pas souvent comme ça. Elle leva sa petite main vers son géniteur, et balbutia quelque chose d'incompréhensible. Gray releva un peu la tête de sa tasse de café et un sourire fantomatique vint prendre place sur ses lèvres. Il se redressa un peu, et tendit les bras pour prendre sa fille que son propre père lui donna doucement.