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Le GPS indiquant que l'on était en face de la maison d'édition, elle se gara sur une zone de livraison. Malgré le flux important de personnes dehors, on pouvait dire que c'était plutôt calme comparé à la foule habituelle qui envahissait Lille.

« Merci mille fois Aurore, lui dis-je reconnaissante avant de l'entourer de mes bras. »

Ses doux cheveux vinrent titiller mon nez alors qu'elle me serra en retour, tout en secouant la tête.

« Mais ne t'inquiète pas, c'est rien! Allez file, me dit-elle en souriant. »

Qu'aurais-je fait sans elle?

Je lui fis un dernier signe de la main avant de sortir avec hâte, balançant mon sac sur l'épaule. Je jetai un coup d'oeil à l'heure et, voyant que j'étais en avance de quelques minutes, rangeai mon portable dans la poche avant de mon jean. En levant le regard sur le bâtiment que je m'apprêtais à pénétrer, je ne pus m'empêcher d'en rester bouche-bée. C'était plus joli que ce que Google m'avait montré. L'alliance du doré et du blanc sur la corniche était d'une beauté jamais vue. Les vitres ainsi que la porte étaient en verre et mesurant, à coup d'oeil, trois mètres de haut, elles me permettaient d'observer l'intérieur des lieux de l'extérieur.

Ma définition du paradis.

Des personnes souriantes. Des milliers de romans. Une dizaine d'éditeurs.

Le paradis absolu.

Je m'apprêtais à pousser la porte quand je vis quelqu'un de l'intérieur l'ouvrir pour sortir, avant de me faire de la place afin que je puisse entrer dans le bâtiment. J'allais poser mes yeux sur la personne pendant un dixième de seconde quand je ne pus me détacher du regard scrutateur que le jeune homme avait posé sur moi. L'iris noir de ses yeux était confondu avec sa pupille, rendant son regard un des plus intenses que je n'avais jamais vu de ma vie entière.

J'entrouvris mes lèvres, manquant d'air pour respirer devant cette vénusté, avant de vaguement passer mon regard sur son visage lisse et élégant, et où apparaissait une naissance de barbe ainsi que des cheveux bouclés, coupés courts, et d'un noir spectaculairement aussi intense que le mien. En me rendant compte de la frustration et fatigue qu'il affichait sur son visage, depuis même avant d'avoir croisé mon regard, je m'avançai rapidement, mettant fin à l'échange visuel et l'entendis sortir en expirant lentement.

Je ne m'étais pas rendue compte que j'avais, moi aussi, retenu ma respiration. Vérifiant les alentours, je vis tout le monde occupé, assis à leur bureau avec des livres à la main et des personnes, écrivains probablement, devant eux. Au fond de la salle, une femme d'une quarantaine d'années leva alors son regard et s'approcha de moi.

« Elizabeth Pierce ? me sourit-elle en abaissant son regard sur ma tenue. »

Soit c'était une personne extrêmement professionnelle pour ne pas ciller en voyant le désastre qu'étaient mes habits, ou soit c'était une personne qui ne jugeait pas les apparences et qui apparemment ne se souciait pas de mon choix vestimentaire.

« C'est bien moi et vous êtes Ingrid Boutin? confirmai-je l'identité de la personne avec qui j'avais communiqué auparavant.

-C'est bien moi, me sourit-elle chaleureusement en reportant son attention sur mon visage. Venez. »

Je la suivis donc jusqu'à son bureau et m'installai en face d'elle.

« Donc, vous m'avez envoyé un e-mail pour un premier rendez-vous il y a quelques semaines et nous voilà.

-C'est cela, acquiesçai-je. Et vous pouvez me tutoyer.

-Toi aussi alors. Donc, si je m'en rappelle bien, tu n'as pas commencé l'écriture de ton premier livre mais tu comptes en écrire un très prochainement ?

Love on Notes [Publié avec &H]Where stories live. Discover now