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« ...Et ce ne fut qu'un ordinary love. »

Une rafale de sentiments me frappa de plein fouet alors que je sautais intérieurement de joie. Après quelques jours d'écriture intensive, je venais de rédiger la dernière phrase de mon premier roman. Certes, cela m'avait pris deux énormes semaines mais j'avais enfin abouti à mon roman, après des années à rêver de ce moment. Je ne savais toujours pas pourquoi je ne m'étais pas mis à l'écriture du roman des années auparavant. Malgré cette sensation de bonheur qui m'avait submergé, je ressentis aussi énormément de tristesse à l'idée de faire mes adieux à mes personnages fictifs. J'allais bien évidemment corriger le roman mais je n'allais plus leur attribuer des traits de personnalité ou autre.  Quelques personnes m'avaient parlé de ceci mais je n'y avais jamais cru jusque que j'aie à faire mes adieux à mes personnages aussi. Après avoir posé mon ordinateur sur la table basse et m'être levé, j'observai longuement mon salon tout en m'étirant. En voyant les rideaux fermés mais quelques rayons de soleil les traverser, j'en conclus que le soleil était en train de se coucher. Bizarrement, je sentais une énorme fatigue me peser brusquement. Je m'apprêtais à aller aux toilettes, ayant l'impression que ma vessie allait exploser, lorsqu'une personne tambourina à la porte. Je sursautai du fait que cela soit directement sur ma porte et non à la sonnette de l'interphone, dont j'avais l'habitude. En ouvrant avec précaution, je fus surprise par les traits du visage d'Ève, tirés par l'inquiétude.

« Mon Dieu, que se passe-t-il ?
- Ce qui se passe est que tu ne réponds pas au téléphone alors qu'on essaye de t'appeler depuis hier donc je pensais que tu étais occupée mais comme tu m'as pas envoyé de messages hier soir et ce matin, je suis venue, tôt.
- Mais attends... Quelle heure est-il ?
- Sept heures cinq.
- Donc cela veut dire que je n'ai pas dormi de la nuit ? Mais attends, on est bien mercredi ?
- Euh non, on est vendredi. Mais qu'est ce que t'as foutu? Tout va bien ?
- Oui oui, j'étais en train d'écrire mon roman, la fis-je entrer. »

Pensive, je me rendis compte que j'avais donc manqué mon jogging du jeudi matin. Abasourdie, j'essayais de comprendre comment j'aurais pu perdre à ce point la notion du temps. J'en fus presque effrayée. Me souvenant de la présence d'Ève, je la vis les sourcils levés, probablement par surprise.

« Alors ça y est ? Tu as enfin commencé à écrire ton roman ?
- J'ai enfin fini tu veux dire !
- Vraiment ? Je veux le lire !
- Alors déjà il faut que j'aille faire pipi. Ensuite, ce n'est que mon premier brouillon donc il y a des choses à améliorer.
- C'est pas grave, je veux voir ton premier brouillon !
- Très bien, le manuscrit est sur mon ordinateur, lui dis-je avant d'aller aux toilettes. »

En revenant dans le salon, je la vis au téléphone. J'allais me diriger vers la cuisine pour récupérer de quoi grignoter quand je l'entendis me mentionner. 

« Elle est là, je te la passe, me sourit-elle gênée.
- Bon sang de merde, entendis-je une voix familière à l'autre bout du fil. »

Harry ?

J'étais très surprise qu'Ève l'avait eu au téléphone alors qu'ils ne se parlaient que rarement. 

« Comment as-tu eu le numéro d'Ève ?
- Je lui ai envoyé un message via les réseaux sociaux mais ce n'est juste tellement pas le sujet de notre conversation Elizabeth ! sembla-t-il extrêmement en colère. »

Harry ne m'avait jamais appelé par mon prénom entier. Je compris donc rapidement que ce n'était pas une blague ou quelque chose à prendre à la légère.

« Qu'y a-t-il?
- Pourquoi est-ce que tu n'as pas répondu à mes appels depuis deux jours ? Je me suis fait un sang d'encre ! J'ai eu tellement peur qu'il t'était arrivé quelque chose que j'ai rapidement contacté Ève mais elle m'avait dit que ça t'arrivait de ne pas mettre ton téléphone à charger donc elle a attendu jusqu'hier pour t'envoyer un message et puis elle est là maintenant.
- Mon Dieu... regardai-je Ève qui haussa les sourcils. Il ne fallait pas autant s'inquiéter, j'écrivais.
- La prochaine fois, écris avec ton téléphone allumé et chargé, dit-il avant de raccrocher très brusquement. »

Love on Notes [Publié avec &H]Όπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα