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𝑴 𝑰 𝑵     𝒀 𝑶 𝑶 𝑵 𝑮 𝑰



Je crois qu'il s'appelait Park Jimin mais je n'en étais pas bien sûr. Je le voyais cinq jours sur sept, déambuler dans les couloirs du lycée, avec sa petite bande d'amis. Je crois aussi qu'il était populaire mais ça encore, je n'en étais pas bien sûr. Il mangeait souvent à la table interdite, celle où seul les riches pouvaient y poser les fesses. Comparé à eux, Jimin ne portait pas de vêtements luxueux pour le simple plaisir de les exposer à nous, la classe très moyenne de ce pauvre lycée miteux. Il avait des prétendants et des prétendantes mais j'avais cru aussi entendre, au détroit d'un couloir, qu'il aimait déjà quelqu'un. Qu'il était beau ce Jimin, toujours souriant, serviable et intelligeant. J'avais toujours eu tendance à penser que je ne valais rien comparé à lui et à son charme d'Apollon à la fois viril et mignon. Je n'avais donc pas  cherché à le connaître ni même à l'apprécier, contrairement aux autres qui cherchaient à tout prix à devenir son ami. J'avais finalement eut de la peine pour lui. Il ne se rendait définitivement pas compte qu'il était entouré d'hypocrites. C'était d'ailleurs  pour cette raison que je n'avais pas beaucoup d'amis, voir pas du tout. Mais j'étais très bien comme ça, les autres m'insupportaient à toujours raconter leurs vies et à se plaindre de la moindre galère.

C'était samedi après-midi, je me souviens qu'avec mon gilet à l'effigie du supermarché dont j'avais signé pour y travailler un long mois ennuyant, je rangeais soigneusement le rayon où était entreposés en vrac les paquets de papier toilette. Ce n'était pas une tâche compliquée mais plutôt barbante pour l'adolescent paresseux que j'étais et que je suis toujours, ne l'oublions pas. J'avais presque terminé la journée, il ne restait plus qu'une heure avant ma liberté lorsque le profil droit d'un garçon se dressait devant moi à quelques mètres. Jimin. A ce moment là, je n'avais qu'une seule envie. M'enfuir. Mais le karma en avait décidé autrement car avant même que mes jambes puissent faire demi-tour, j'avais croisé maladroitement les yeux de ce mignon garçon. Je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire. Il me regardait. Vraiment. Ses yeux étaient curieux et presque intimidants, mais il me souriait.

«Tu devrais prendre ceux-là.»

Mon doigt s'était tendu pour pointer l'un des deux paquets que Jimin tenait entre les bras. Mon premier dialogue avec lui traitait le sujet de son choix de PQ. Sérieusement. Qu'est-ce que j'étais con.

«Pourquoi? M'avait-il demandé sincèrement, sans avoir l'air de se foutre de ma gueule.

-Ils ont une double épaisseur et y a une réduc' si t'en achètes deux.

-Oh, c'est intéressant! Je vais les acheter, merci!»

J'avais hoché la tête fièrement. Je l'avais aidé à trouver l'essuie-cul parfait, c'était ma bonne action de la journée. Alors que Jimin tournait les talons, moi  je fixais son dos. Je crus même que je pouvais apercevoir sa musculature tant son t-shirt moulait parfaitement son corps. Il m'intriguait vraiment et des tonnes de questions m'avaient envahi la tête. À tel point que sans m'en rendre compte, j'avais hurlé son prénom au beau milieu du rayon et il s'était arrêté en sursautant. Ses yeux doux s'étaient posés sur moi et d'un fin sourire, il m'avait demandé ce que je voulais. Je ne savais pas encore ce que je voulais jusqu'à ce que ma bouche laisse échapper une question que je n'imaginais jamais poser un jour et surtout pas à Jimin:

«Ça te dit de sortir avec moi ?»

J'aurais pu sauver les meubles en rajoutant que je parlais de sortir à l'extérieur mais je ne l'avais étrangement pas fait. J'étais là, à attendre une réponse qui mettait une éternité à venir. J'avais vu apparaître un sourire que je n'avais encore jamais vu naître sur son visage et j'avais par la suite senti mon ventre se tordre agréablement.

«Je veux bien être tiens, Min Yoongi.»

Ce jour là, j'étais pourtant sûr que mon horoscope ne m'avait pas prédit une si grande nouvelle.

J'étais soudainement devenu le petit copain de Park Jimin.

Hᴏɴᴇʏ ༄SOPEMINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant