Trentième Chapitre - Réécrit

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Je suis réveillée depuis presque deux heures, et je ne suis toujours pas sortie de ma chambre. Je suis restée au fond de mon lit. La première heure, j'ai tenté de me rendormir, encore très fatiguée, mais en vain. Et la seconde, je la passe en ce moment, à feuilleter le Bestiaire. Je ne veux pas sortir de la pièce, car je devrai alors affronter la dernière journée qu'il me reste avant ma majorité. Nous sommes le Mardi vingt-six Septembre, et demain, j'aurai dix-sept ans. Une boule s'est logée dans ma gorge depuis mon réveil, et mon ventre se tord d'angoisse. J'appréhende énormément cette journée, et tout ce qu'elle implique.

Je souffle bruyamment, et poursuit ma lecture, m'accordant une dernière page avant de sortir de ma chambre.

« L'Ondine est une nymphe des eaux, une naïade s'inscrivant dans les espèces les plus anciennes de ce monde.

C'est un être d'une extrême pureté, se qualifiant par sa beauté douce et sa longue chevelure flamboyante, généralement rousse ou blonde.

À l'inverse de sa parente la Sirène, elle ne fréquente pas la mer, mais les rivières ou fontaines, et ne possède pas de queue de poisson, ce qui ne la force pas à rester dans l'eau.

Elle n'a pas de grandes capacités psychiques, mais ses larmes renferment une immense force. En effet, celles-ci ont un pouvoir de guérison important. Mais les larmes les plus puissantes sont les dernières, que l'Ondine laisse échapper au moment de sa mort. Ces dernières larmes renferment son âme ainsi que celles de tous ses ancêtres. Elles ont un pouvoir et une pureté si intense qu'elles peuvent redonner la vie à un être d'une autre espèce sur le point de mourir, et peuvent également s'avérer être un puissant poison pour d'autres espèces.

L'Ondine est un être profondément pacifiste, qui ne combat pas. Par conséquent, aucune arme ne lui est attribuée.

Elle possède cependant une grande résistance, et il peut être difficile de la tuer avec une simple arme ou avec la force. Seule la blessure infligée par une arme de verre ou de cristal est certaine de pouvoir venir à bout de l'Ondine. »

Je reste fixer cette page un long moment, intriguée. L'Ondine a l'air d'être une créature très intéressante, il me plairait d'en rencontrer une. En songeant à cela, un sentiment étrange s'installe en moi, comme une impression de déjà-vu, comme si mon esprit tentait de me faire comprendre quelque chose, sans que je n'arrive à déchiffrer son message. Mais ce vague sentiment perturbant s'estompe au bout d'une seconde, et je ferme doucement l'ouvrage que je tenais jusqu'alors dans mes mains. Je le pose sur ma table de chevet, et me décide enfin à sortir de mon lit.

Je déglutis, et sors lentement de ma chambre. Je fais un tour aux toilettes, et vais me laver le visage dans la salle de bain. Je fixe pendant un long moment mon reflet dans le miroir, et me fais presque peur. La fatigue semble s'intensifier de jour en jour sur mon visage malgré mon repos, j'ai les yeux gonflés et injectés de sang, et mes cernes sont sérieusement marqués. C'est affligeant.

En descendant, je passe rapidement par la cuisine, pioche quelques trucs à grignoter, et vais rejoindre mes amis, qui sont, comme à leur habitude, avachis dans le grand canapé du salon.

— Hé, soufflé-je en entrant dans la pièce.

Je prends place dans un fauteuil, et baille alors qu'ils me saluent.

— Alors, comment tu te sens pour cette dernière journée ? lance Zac d'un ton assez sérieux.

Je hausse les épaules, tentant de prendre un air détaché.

Différente - T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant