Différente - T1

Quarante-troisième Chapitre - Réécrit

Je suis réveillée par le son de la pluie battant violemment contre la fenêtre. J'ouvre les yeux en baillant, et mets un peu de temps avant de me relever. Dehors, le ciel est gris, et l'averse fait rage. Je reste fixer le déluge pendant quelques instants, appréciant cette atmosphère spéciale. Mais, malgré mon attrait pour la pluie, cette journée commence assez sinistrement.

J'enfile un pull avant de sortir de ma chambre, et rejoins mes amis pour le petit-déjeuner. Ils se sont installés dans le salon cette fois ci.

Nous mangeons tranquillement, tous un peu fatigués encore. Il est bientôt neuf heures et demi, et Zac nous explique devoir travailler aujourd'hui. Je décide donc de poursuivre mes recherches sur les limbes, et accueille avec plaisir le soutien de Joyce. Jake, lui, s'éclipse pour rejoindre des amis dehors.

— Bon, on cherche quoi exactement ? m'interroge mon amie lorsque nous nous installons dans la bibliothèque.

Je hausse les épaules.

— J'aimerais trouver le moyen d'entrer dans les limbes, ma mère m'a parlé d'un « point d'ancrage de la magie », ce serait bien de le trouver, avant tout.

— OK, on va faire ça.

Nous piochons nombre de livres parlant de la magie, des croyances et superstitions de ce monde, des différentes dimensions et des voyages entre elles, sans résultat. Rien ne donne une réelle piste sur l'endroit où pourrait se situer ce fameux point d'ancrage, et Joyce et moi commençons à perdre espoir au bout d'une heure de recherches vaines.

— Ils parlent d'un truc ici, soupire mon amie. Ils expliquent que la magie connaît des points culminants un peu partout, mais apparemment il est impossible de vraiment les situer.

Je soupire à mon tour. Ces recherches ne mènent à rien.

— Heaven... marmonne Joyce, tu es sûre que les livres aideront vraiment ?

— On doit essayer, dis-je fermement. On va bien fini par trouver un truc. Peut-être qu'on n'a pas besoin d'un point d'ancrage, qu'il y a un autre moyen. On n'a pas regardé du côté des Anges, des créatures célestes, tout ça.

Je soupire et passe ma main sur mon visage, énervée de ne rien trouver malgré les innombrables et riches ouvrages se trouvant dans cette grande bibliothèque.

Joyce et moi décidons d'ignorer notre déception pendant encore une demi-heure, durant lesquelles les recherches ne sont pas plus fructueuses.

— C'est bon, je laisse tomber, pesté-je en me levant. On trouvera que dalle, on perd notre temps.

— Heaven... hésite Joyce.

— Non, c'est pas grave. Te prends pas la tête, j'ai pas envie qu'on fasse tout ça pour rien, et je sais que ça te saoule autant que moi.

Mon amie Kistune souffle légèrement, et se lève aussi. Je ne la regarde pas, concentrée sur le rangement des nombreux livres utilisés, alors je ne la vois pas quand elle prend mon épaule pour m'attirer vers elle. Elle me serre contre elle, ses bras fermement entourés autour de moi, et je mets un temps à réagir, surprise.

— Qu'est-ce que...

— Je sais que c'est pas facile pour toi, me dit-elle simplement, sans desserrer son étreinte. Mais tu ne dois pas te mettre autant de pression.

Je ne réponds rien, trop démunie pour savoir quoi dire. Alors, je hoche la tête et lie mes bras derrière le dos de Joyce, touchée par son geste affectif. Elle me tapote gentiment le dos, et finit par se détacher de moi après quelques secondes.

— Allez, ça va aller ! sourit-elle. On va se changer les idées, chercher à manger dehors et regarder une série, d'accord ?

J'acquiesce vivement, enthousiasmée par cette idée. Rien de mieux que ça pendant une journée de pluie, et pour se changer les idées après une grosse frustration.