7. Mais parfois c'est l'infini qui nous tisse

21 4 5
                                    

Rien d'autre dans le ciel noir enfer que le scintillement céleste. Rien d'autre que des éclats de pierre disséminés, éparpillés là au milieu du ciel.

Elle pense. Est là, réfléchit. À tout, à rien. Elle pense, les yeux fermés, elle voit le voile noir et argent à travers ses paupières closes. On dit que le silence de la nuit prête à la réflexion, c'est faux, la nuit n'est pas calme, jamais. Elle bruisse de bruits pour qui sait les entendre, et c'est de là que vient la véritable pensée – la non-vie, le néant, le tout qui se confond dans le rien.

Ses yeux sont ouverts, soudain, sur l'immense vide qui menace de l'engloutir. Elle n'aime pas le gigantisme parce qu'il la fait se sentir insignifiante mais ce soir, elle en a besoin. D'être rien. D'être elle.

Son souffle est tranquille, le rythme de son cœur se prête mal à l'agitation nocturne et pourtant, elle a l'impression que chaque battement correspond à une preuve de la vie abondante qui l'entoure. La symbiose – voilà, elle la connaît enfin, après des années à errer sur les sentiers battus qu'on lui a imposés, elle peut se reposer, prendre le temps, de ressentir, de vivre, d'être. Le voilà, le bonheur qu'on lui rabâche à longueur de journée – quoique ce ne soit sans doute pas le même, parce qu'après tout chacun a sa propre conception et sans doute que la sienne est assez singulière. Ou peut-être pas – mais déjà ses pensées s'emballent et déjà la nature l'a rejetée, paraît plus lointaine.

L'instant de grâce est passé – le souvenir perdure.


Et d'un même cri nous tissons l'infiniWhere stories live. Discover now