8. La lucarne

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Le ciel est bleu, qu'on me dit. Le ciel est si bleu et les nuages sont si blancs, regarde au-dessus de toi, mais si c'est beau !
Mais j'écarquille les yeux sur l'obscurité et pas une couleur ne passe jamais, et toujours mon esprit reste sombre.
Le monde est beau, qu'ils disent. Mais du monde je ne vois que des éclats de verre grisâtre qui m'entament la peau et font couler le sang.
Mon sang non plus n'a jamais de couleur - pas celui de ma tête. Tout est noir et gris, comme c'est toujours le cas dans ces pièges où pas une trappe ne laisse entrer la lumière.
Creuse-toi-en une, que je me hurle, à coups de pioche et de marteau s'il le faut, fais jaillir le sang - pourvu qu'il soit rouge ! Mais pitié, ouvre-moi cette lucarne. Laisse rentrer le soleil et le ciel et les nuages et la pluie aussi, oui elle est amère la pluie mais enfin elle éclabousse de bruit tout ce silence désolant que tu renfermes depuis tout ce temps !
Alors je continue de creuser, d'éclater et de détruire ces murs, et je continue d'écarquiller les yeux sur du vide. Et peut-être, peut-être qu'enfin je verrai de la lumière traverser la lucarne dans ma tête, déposer un voile de couleurs sur les tons monochromes, peut-être que mes sourires sauront mieux m'apaiser et moins bien me cacher.
Et si c'est le bonheur que j'essaie tant de voir : attends-moi, j'arrive, mon corps est très faible mais mon cœur bat très fort.

Et d'un même cri nous tissons l'infiniTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang