Cher Journal ... (partie 1)

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Martis Dies, 8 de Maius 1129

"Cher journal, cher tous,

Je me confie à toi comme je me confie au monde, à tous ceux qui liront ces écrits.

Comment vous décrire ma situation ...

Je suis en ce moment contraint de mener une vie qui ne me sied* pas. Alors que je tend à la paix et à la prospérité, voila qu'une soit disant guerre s'apprête à éclater. Pourquoi chercher toujours le conflit ?

J'ai fait quelques pompes. Pour avoir la force d'un soldat de base je devrais pouvoir en faire 50 et je n'en ai fait que 8 ! 

Mon père s'en va à cheval vers Dijon, la capitale du duché de Burgonde, c'est à 4 jours* d'ici en allant à vive allure ! Il me laisse en sachant que dans une semaine, c'est mon anniversaire. Oui, je ne vous l'ai pas dit, il est le 15 de maius

J'appréhende pour demain. Je ne veux point aller au bataillon, mais même sans considérer la guerre, je vais devoir subvenir à mes besoins seul. Manger des patates, c'est bien, mais jusqu'à quand ? Comment vais-je pouvoir m'en occuper ?

A l'heure actuelle, mon père est avec un messager. Il est un commandant de l'armée affectée à la protection de Grandflots. Il est au courant de tout et les nouvelles ne semblent pas bonnes ... Tout dirigeant qu'il soit, je ne l'avait pas cru pour cette histoire d'assaut de la Touraine ... Mais il semblerait que des troupes ennemies soient en route et arriveraient dans une semaine ! 

Je ne peut m'empêcher de penser à ma mère, elle me manque ... Et le médecin que j'ai vu ... J'ignore pourquoi, mais la perdre me serait insupportable. Pourtant, je ne ressens rien qui s'apparente à de la passion. Elle a presque deux fois mon âge, moi, Théobald Brin d'Homme ...

Vous qui lisez ce message, sachez que je me battrai pour ceux que j'aime, même si l'avenir est sombre. J'espère pouvoir vous réécrire dans un futur proche. Voici un poème que je vous laisse : 

Face à un funeste avenir,

Ou le désespoir semble me démunir,

Je suis pourtant l'épée qui maintiendra prospérité,

A Grandflots les sourires continueront à s'esquisser,

Libre à vous de rire, de nous dédaigner*,

Mais au comté des champs, nous ne saurons abandonner.

Si en Touraine vous êtes ambitieux,

En Burgonde vous ne trouverez que des pieux.

"

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*sied = plait 

* Un cheval, au trot, parcourait en moyenne 40 km/ jour, mais il était difficile de quantifier en unité de distance, alors on se rapportait au temps. Au galop, comme c'est le cas pour Gilderoy, un cheval peut aller à 30 km/h mais sur une durée limitée, ce qui implique plusieurs pauses. On estimera ici que le cheval doit se reposer toutes les heures (je me prend pour Jamy je sais).

*Hair, détester

Par l'acier, par les motsWhere stories live. Discover now