A la frontière de l'existence

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Théobald sentait le vent lui fouetter le visage. Ce dernier lui donna une pointe de lucidité, lui qui était dans un état second. Incapable de pouvoir distinguer grand chose devant lui, tout ne semblait qu'une brume épaisse avec quelques formes et courbures au delà. 

Il se mit à marcher, quasi aveuglément, dans un endroit qu'il ne reconnaissait pas. Soudain, il entendit une voix féminine,qui semblait douce (il entendait une sorte d'écho) : 

" Théobald .... Théobald ....." 

- Qui êtes vous ? 

C'est ce que le jeune homme voulait dire, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Comme si le vent tendait à le tenir au silence. 

- Tu ne peux parler dans cet endroit, les morts ne parlent pas. Fermes les yeux... retentit la voix semblable à l'écho.

Il obéit. C'est alors que le jeune homme se sentit tomber. Il aurait bien tonitrué*, mais rien d'audible ne pouvait s'évader se sa gorge. Théobald voulait savoir. Il ouvrit les yeux. La brume avait disparu ! A la place, une forêt semblait se dessiner ici bas, mais l'image était très diffuse ... jusqu'à ce que le jeune homme atterrit au sol, les yeux fermés, par peur de se voir s'écraser. 

Encore une fois, aucun bruit ne se fit entendre.  Après quelques secondes, le malheureux se résolut à regarder autour de lui : non seulement il était encore en un seul morceau, mais de surcroît, il était sur ses pieds ! 

- Tu n'est pas encore réel dans ce monde. Tu ne t'écraseras pas. 

Il s'agit de la même voix qu'auparavant. Théobald distingua une silhouette féminine. Cette dernière s'approcha de lui, d'un pas léger et nonchalant, jusqu'à arriver à sa hauteur. Le vent s'était arrêté et la main de la femme allait toucher le visage du jeune homme, qui recula d'un pas, méfiant. 

- N'aies pas peur, je ne te veux aucun mal. Tu ne me reconnais pas, Théobald ? Suis moi, je voudrais te montrer quelque chose.

En s'efforçant de regarder la femme devant lui, il remarqua qu'elle avait de doux yeux verts, similaires à Auréline, et qu'elle était rousse frisée. Mais le plus troublant, c'est que sa voix, plus il l'entendait, plus elle lui évoquait quelque chose. L'écho, bien que toujours présent, ne l'empêchait plus de percevoir son environnement sonore. Théobald se mit à sangloter : sa mère était présente devant lui. Il courut vers elle pour l'enlacer, ce qu'il ne put pas faire puisqu'il était transparent.

- Tu n'existes pas réellement ici, contente, toi de me suivre, mon fils, je sais que tu meures d'envie de me serrer dans tes bras, mais cela viendra plus tard, j'en suis sûre.

Mère et fils marchèrent dans cette forêt verte tapissée elle même d'une herbe aussi verdoyante. Les oiseaux chantonnaient : l'exact opposé de la forêt Assassine. Les compères arrivèrent devant une maison en bois, au toit conique et entouré de plantes, de fleurs.

- Tu te souviens de notre ancienne demeure ? Fais oui de la tête si tu t'en souviens.

Théobald acquiesça, encore ému. 

- Ton père allait chercher du bois pour le souper alors que je cueillais des champignons en guise de repas. La forêt était paisible et nul ne venait perturber notre quiétude.

- C'est bien vrai. rétorqua une autre voix familière.

Le jeune homme reconnut alors un homme blond aux yeux bleus : son portrait craché, son père. Les deux hommes se sourirent mutuellement.

- Mais il s'agit du passé mon fils. Tu as une vie et je sens que tu as encore des liens avec elle. Ne restes pas ici, tu as à accomplir.

Le coeur de Théobald se refroidit à l'entente de ces mots. Sa mère, pourtant, le regardait d'un sourire bienveillant et confiant. Son père également. C'est alors que le garçon se ressassa les paroles de son père "Je suis fier de toi". Il veut l'entendre une fois de plus, et le revoir. Mais pour cela, il doit vivre. 

Désormais, le coeur du fils s'était réchauffé : il venait d'entendre sa mère lui parler et il souhaitait de tout coeur vivre ! 

- Accroches toi à la vie, mon fils ! Nous t'aimons ! s'écrièrent tous deux les parents de Théobald ! 

- Moi aussi, je vous aime ! parvint à crier le garçon.

Puis sa conscience s'évanouit petit à petit, il se se sentit partir de la forêt. Il prit son envol et sentit le vent le fouettait à nouveau, le vent de la ..... .

- Vie ! Il est en vie !!


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Voila un nouveau chapitre ^^ j'espère qu'il vous plaira ! 

*tonitruer : crier fort

Par l'acier, par les motsWhere stories live. Discover now