ՙsερт՚

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→ lundi 8 mars

Ses yeux couvaient ce qui l'entourait d'un regard émerveillé. Il observait tout, voulant garder cette vision de rêve en mémoire pour toujours. Ses pieds piétinaient légèrement l'herbe humide de rosée qui revêtait la terre meuble en un matelas végétal des plus agréables. Ses pupilles fascinées ne cessaient de regarder le moindre détail, subjuguées par ce qui leur était donné à voir. Autour de la petite clairière au centre de laquelle il se trouvait, d'imposants arbres s'élevaient de toute la hauteur de leur épais tronc, semblant vouloir toucher le ciel. Ce ciel bleu, d'un bleu si pur, seulement troublé par quelques nuages cotonneux permettant de ne pas se perdre dans cette étendue topaze. Les feuilles de ces fameux arbres dansaient dans le vent, au bout de leur branche, s'amusant à créer une douce mélodie avec la brise qui les caressait. Au sol, les fières fleurs redoublaient toutes d'audacité pour arborer les plus belles couleurs du monde, chacune donnant l'impression d'être plus rayonnante que la précédente. Non loin, le petit ruisseau traçait tranquillement sa route dans son lit, dans un doux clapotis des plus apaisants. Et en haut, assurant sa suprématie sur tout le reste, le majestueux soleil éclairait l'endroit de sa magnificience.

La beauté indéniable du lieu amena une pensée aussi lugubre qu'inappropriée au silencieux spectateur de cette représentation hypnotique donnée par la faune. Il se demanda soudain s'il était mort, cet endroit pouvant très bien correspondre à sa vision du paradis. Mais cette hypothèse fut bien vite écartée, pour la bonne raison que, s'il était réellement mort, il n'irait en aucun cas au paradis mais très certainement en enfer.

Il se contenta alors d'attendre. Il ne savait pas vraiment quoi, ou qui peut-être, il attendait seulement que quelque chose se passe. Car, une fois l'émerveillement passé, la logique - et le pessimisme, il fallait l'avouer - était revenue à la charge et il lui paraissait désormais évident que quelque chose d'aussi beau ne pouvait être réel et que ça allait bientôt dégénérer.

Il fixa alors les environs, méfiant, et frissonna quand le couvert des arbres, qui paraissait tout à fait normal à peine quelques secondes plus tôt, devint d'un coup menaçant. Il était sombre et lui donnait l'impression qu'il pourrait se faire avaler par cette inquiétante forêt rien qu'en la regardant trop longtemps.

Il détourna alors le regard et essaya tant bien que mal de se concentrer sur autre chose. Ce qui n'était pas bien compliqué quand ses yeux tombèrent sur une jeune fille ravissante, à quelques mètres de lui. Un grand sourire étira ses fines lèvres et il admirait la belle apparition tandis qu'elle se dirigeait vers lui de son pas élégant.

Un, deux, trois pas. Il avança doucement et tendit les bras, impatient de pouvoir l'étreindre tendrement. Mais soudain, le sourire apaisant de la jolie demoiselle disparut et elle pressa le pas, le dépassant sans lui accorder un regard pour se diriger vers une chose inconnue, derrière lui. L'incompréhension et la méfiance envahirent son corps et il pivota doucement, lentement, craintif de ce qu'il allait trouver.

En voyant ce qui s'offrait à sa vue, il ouvrit la bouche pour pousser un cri d'effroi qui ne sortait pas. Il était seulement figé, le visage tordu dans une expression de terreur. Comme si on avait mis pause sur un mauvais film d'épouvante. Puis il sembla se réveiller, et esquissa un pas hésitant vers l'arrière, ayant pour projet de rebrousser chemin lentement.

Il n'y avait aucune chance que ça ne se remarque pas, il le savait au fond de lui, mais il se berçait inconsciemment d'illusions. L'illusion qu'il pouvait s'en sortir, l'illusion que tout allait bien, qu'il lui suffisait de partir assez lentement pour qu'on ne voit rien. C'était idiot mais quand on était dans une situation comme la sienne, les illusions étaient tout ce qu'il nous restait pour ne pas craquer.

Il continuait alors de regarder fixement ce qui se trouvait devant lui. La jeune fille de tout à l'heure, avec une autre, se tenant la main et lui faisant face. Les deux arboraient une expression des plus horrifiantes. Même en faisant abstraction de leur visage figé, comme statué dans une moue de haine intense, il ne put s'empêcher de frissonner devant leurs yeux. Leurs pupilles semblaient avoir avalé leurs globes oculaires, qui étaient désormais d'un noir profond et froid, leur donnant un air de mortes-vivantes absolument terrifiant.

Au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, l'apparence des deux jeunes filles devint de plus en plus effrayante. Cela se jouait à des petits détails, qui pourtant changeaient tout. Leurs paupières ne clignaient plus ; puis, leurs cheveux volaient, comme mués par une puissance inconnue, car il n'y avait pas de vent ; leur peau pâlissait ; elles restaient droites et raides, telles des marionnettes délaissées. En observant attentivement leur poitrail, on voyait que celui-ci non plus ne bougeait pas. Elles ne semblaient pas respirer. Tout pourrait porter à croire qu'elles étaient mortes si elles ne se tenaient pas debout, et surtout, si leurs lèvres ne s'agitaient pas aussi rapidement, d'une façon qui faisait qu'on n'avait pas envie de savoir ce qu'elles disaient.

Pourtant, un sifflement commença à se faire entendre autour de lui. Un sifflement désagréable, qui semblait lui tourner autour, faisant penser à un serpent qui cherchait comment attaquer. Plus les minutes passaient, plus les bruits agaçants s'intensifiaient, pour devenir stridents. Il plaqua ses mains sur ses oreilles dans un pur réflexe d'auto-défense, mais cela n'eut aucun effet. Comme si ce son venait de l'intérieur de sa tête. Ça lui vrillait le cerveau et il tomba à genoux, un mal aussi inconnu que destructeur lui ravageant le crâne.

Il ouvrit la bouche et, bien qu'il soit certain d'être en train de hurler, il n'entendit même pas sa voix désespérée, tant ce qui agressait sa raison et son bon sens actuellement était assourdissant.

Au prix d'un effort surhumain, il arriva à relever la tête et se figea de stupeur devant se qui se trouvait devant ses yeux. Il regarda, impuissant et horrifié, l'herbe partir en fumée. Le ruisseau s'assécher. Les fleurs perdre leurs couleurs et se flétrir. Les feuilles mortes tomber sur le sol calciné, les arbres être abattus les uns après les autres. Le soleil disparaitre, le ciel devenir noir, les moutons nuageux se transformer en orage.

Et tandis que le sifflement continuait à prendre un malin plaisir à le faire sombrer dans la folie, un rire retentit. Un rire inquiétant. Psychopathe. Un rire qui présageait le pire. Un rire qui lui donnait envie de fuir. Non, pas envie. Qui lui imposait de fuir. Cela devenait une nécessité. Mais il ne pouvait pas.

Alors il céda à la panique.

oops ?

nianiania, oui jsais que c'est mal de couper là, mais c'est comme ça hehe.

et euh sinon bah les concept S et E kwa. on m'a perdu. j'ai pas les mots.

、20180813

-ταεsτнʏκⴰ

𝕷e garçon tombé du ciel ✧ 𝐭𝐚𝐞𝐠𝐢Où les histoires vivent. Découvrez maintenant