Chapitre 13

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— Putain, un portail transuniversel !

Meredith articulait lentement et péniblement, le teint un peu blême. Jay, derrière un buisson, était en train de vomir tripes et boyaux. Quant à Alister, il était assis sans rien dire, la tête dans les mains. Le ciel était uniformément gris, mais au moins, il ne pleuvait pas.

Jay finit par revenir s'assoir et se verser un gobelet de café bien tassé.

— Les problèmes pratiques d'abord. Le bateau sera là dans une heure si tout va bien et il va falloir expliquer ce que sont devenus nos chasseurs de trésors.

— On va peut-être se retrouver accusés de les avoir fait disparaitre, grommela Alistair.

Je frémis. Je n'avais jamais envisagé le problème sous cet angle.

— C'est un peu gros! protesta Meredith.

— Les sorciers, c'est toujours suspect. Et en plus, ils avaient peut-être des commanditaires. C'était beaucoup plus de fric. Et je crois avoir entendu le nom d'Andréiev. C'est un vrai universitaire russe spécialisé dans l'occultisme grec.

Le visage de la jeune fille s'allongea.

— Merde.

— Je propose de balancer leurs tentes à la mer, lester le Zodiac et tout faire couler. Et on dit aux pêcheurs qu'ils sont partis un peu plus tôt dedans tous les trois sans donner d'explications.

— Mais...

— T'as une meilleure idée ?

Personne n'en avait. J'aidai mes compagnons à plier les affaires, tout en me demandant une fois de plus dans quoi je m'étais fourrée. Depuis que j'avais mis les pieds dans cette crypte, il ne m'arrivait que des emmerdes. Ça existait les malédictions ? J'allais poser la question à voix haute lorsque'un léger bruit de moteur se fit entendre. Mes compagnons accélérèrent la cadence.

Vingt minutes plus tard, le bateau accostait et le vieux pêcheur laissita débarquer deux individus aux mines décidées avec leur barda. D'autres chasseurs de trésors. Nous leur souhaitâmes bonne chance et nous en fûmes.

Le village n'était pas plus animé que le soir de notre arrivée. Il n'y avait personne dans les rues. Une fois arrivés derrière le pub/auberge/épicerie/bureau de poste je me rappelai des tampons.

— Faut que j'achete un truc, couinai-je.

Meredith consulta sa motre.

— On a le temps. On t'attend ici. Les chercheurs de tresors, on en a assez vu.

Je m'emgouffrai dans le magasin et m'emparai, en plus des tampons, d'un paquet de chips. La vieille dame me lança un drôle de regard en encaissant mon fric et cela ne fit que me terrifier davantage. Je deboulai les quelques marches qui menaient à la cour quand je reçus en pleine figure un jet d'eau qui m'aveugla. Quelqu'un me saisit brutalement par le bras et je sentis quelque chose de froid s'appuyer sur me tempe. Le canon d'une arme. Je commençais à les reconnaître. J'ouvris les yeux et découvris mes trois compagnons, le dos à une vieille camionnette dont le moteur tournait, le visage fige de terreur. A coté, un type mal rasé qui avait l'air d'un paysan braquait son fusil sur eux. Il portait une enorme croix en bois autour du cou. Je jetai un regard sur le coté. Un autre individu tenait un fusil contre ma tempe. Je ne le voyais qu'a moitié, mais il en émanait une forte odeur de sueur rance et d'alcool.

— Pas d'entourloupe les sorciers, ou je descend votre copine ! rugit/éructa l'homme qui me tenait.

La tête explosée de Sami apparut devant mes yeux. Mon esprit se liquefia, incapable de penser à autre chose. L'individu qui tenait mes amis en joue tira de sa poche des chaines argentées avec des croix et les jeta sur le sol devant eux.

NéosorcièreWhere stories live. Discover now