La Bataille Des Sirènes.(En Correction)

chapitre neuf

Elle porte autour de son cou le précieux collier des sirènes. Cela me semble tout simplement impossible! Heureusement, ma visite chez l'ophtalmologue est prévue pour demain.

Cependant, à peine le collier entre en contact avec la lumière, ses reflets délicats attirent son attention. Elle relève la tête et nos regards se croisent... ou plutôt, elle fixe mon collier. Profitant du moment où Azur se rend à la cuisine pour prendre du jus de pomme, je décide de m'approcher d'elle et d'engager la conversation.

-Excuse-moi pour mon attitude précédente. Je m'appelle Marina.

Dis-je avec un sourire.

-Enchantée, Marina. Je suis Bleue.

Répond-elle timidement.

-Salut Bleue, ton collier est magnifique ! J'adore ! Où l'as-tu trouvé ? Je voudrais m'en procurer un semblable.

Lui dis-je avec enthousiasme.

Elle semble nerveuse dans sa réponse.

- Probablement chez le même bijoutier que toi. Nous avons le même collier, regarde.

Dit-elle en me montrant son propre collier.

Je réplique rapidement :

-Oh, non, ma mère me l'a offert en cadeau. D'où viens-tu ?

Elle répond, un peu hésitante :

- Juste en bas de l'île Régis.

Je feins l'ignorance en lui demandant :

- Quoi, tu vis dans l'eau ?

Elle semble surprise par ma question et bafouille :

-Euh... non... en fait, mes parents adorent cette île, alors nous avons décidé d'y avoir une maison... euh, je... je...

Son visage se teinte de rouge et soudain, le pendentif en forme de soleil qu'elle porte se met à briller intensément.

Je la fixe avec un regard sérieux et prononce d'une voix calme et déterminée :

- Écoute-moi attentivement. Je ne sais pas quelles sont tes intentions, mais ne mêle pas Azur à tout cela... C'est bien compris ?

Surprise par ma réaction, elle réponds précipitamment :

-Quoi ? Non, je ne ferais jamais de mal à une mouche, encore moins à Azur. Nous sommes toutes les deux des sirènes, tu ne peux pas le nier, nos colliers en témoignent, et...

Avant que je puisse terminer ma phrase, Azur nous interrompt brusquement :

-Euh... oui, c'est ça, on parlait de la série Barbie. Souviens-toi de l'épisode où une sirène étrangère s'en prend au frère d'une autre sirène. Tu te souviens de ce qu'elle a subi ? Elle a été anéantie en un instant par la sœur de ce dernier...

Je lui adresse un regard effrayant, exprimant clairement ma volonté de ne pas être dérangée, puis je monte rapidement les escaliers pour me réfugier dans ma chambre. Qu'elle ait peur ou non, peu m'importe. J'ai au moins eu l'occasion de la mettre en garde. Azur se met à rire, croyant sincèrement que notre conversation portait sur un épisode de Barbie.

J'entends Bleue lui dire qu'elle ne se sent pas bien et qu'elle souhaite rentrer chez elle. Azur se précipite vers la cuisine pour lui chercher de l'eau. De ma chambre, je jette un dernier regard par la fenêtre et je la vois s'approcher de l'eau avant de finalement disparaître.

J'entends Azur crier son nom dans toute la maison. Je descends rapidement pour lui expliquer qu'elle est partie parce qu'elle ne se sentait pas bien et que je l'ai accompagnée jusqu'à la porte. Il me sourit, éteint la télévision et retourne vaquer à ses occupations.

Deux minutes plus tard, mon téléphone sonne. J'hésite un instant avant de décrocher.

-Allô ?

Dis-je d'une voix prudente.

-Marina Koffi, c'est bien toi ?

Demande une voix inconnue.

- À qui ai-je l'honneur, s'il vous plaît ?

Demandai-je poliment.

-Peu importe, répliqua la voix de l'autre côté. Tout ce que je peux te dire, c'est que tu dois faire très attention à toi, petite. Demande à tes amies de t'aider à maîtriser tes pouvoirs, sinon quelqu'un d'autre les utilisera contre toi.

- Excusez-moi, monsieur, mais qui êtes-vous... ?

Commençai-je, mais la voix interrompit brusquement la communication.

- Biiip...

- Allô ? Allô ? Ne raccrochez pas... suppliai-je en vain.

Déconcertée par cet appel mystérieux, je décidai d'appeler mes meilleures amies et de leur demander de venir chez moi. Trente minutes plus tard, elles étaient là, toutes les deux, avec une expression d'inquiétude sur leurs visages.

-Bon sang, Anna, arrête de tourner en rond ! Ça fait un moment que tu fais ça.

S'exclama finalement Océane.

-Eh bien... les filles... Vous pouvez m'expliquer ce qui se passe maintenant ?

Demandai-je, impatiente de comprendre.

-Bien... écoute, Marina... Tu es une gardienne, et tu dois toujours t'attendre à ce genre de choses. Nous ne savons pas qui t'a appelé, mais une chose est sûre : il veut ton bien. Les gardiens sont toujours là pour protéger quelque chose, même s'ils doivent se battre.

Déclara Anna, sa voix empreinte de gravité.

La nouvelle me frappa comme une vague tumultueuse. Je devrais me battre... Merci, ancêtres, de m'avoir entraînée dans cette histoire compliquée. Heureusement, demain était vendredi, ce qui signifiait que nous avions deux semaines de congé. Je remerciai silencieusement le vendeur de drogue qui avait provoqué cet imprévu.

-Oui, et comme tes parents te l'ont expliqué, "la guerre des pierres" a commencé. Tu dois t'entraîner pour pouvoir aider.

Ajouta Océane.

La confusion s'empara de moi.

- La guerre des pierres ? De quoi parlez-vous, les filles ? 

M'exclamai-je, stupéfaite.

Anna jeta un regard furieux à Océane.

- Oh, bravo, Océane ! Apprends à te taire... Parfois, c'est nécessaire.

Réprimanda-t-elle.

-Nous aurons tout le temps de t'expliquer. Demain, nous te donnerons des cours sur la manière d'utiliser ton collier. Maintenant, que diriez-vous d'aller faire du shopping ?

Proposa Océane.

- Ouaaaaais !

M'écriai-je, soulagée de pouvoir momentanément mettre de côté les sombres révélations qui venaient d'être faites.

Ainsi, nous quittâmes la maison, cherchant un peu de légèreté et de normalité dans les étals colorés des boutiques. Mais, au fond de moi, je savais que mon destin avait pris un tournant inattendu, et que les jours à venir seraient bien loin de la tranquillité que j'avais autrefois connue.