chapitre douze

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Je fixe longuement la bouteille remplie d'eau, captivée par son immobilité obstinée. Rien ne semble pouvoir la déplacer, mais je refuse d'abandonner. Je suis si proche du but, car le collier autour de mon cou a commencé à briller. Je tente encore et encore, mais la bouteille reste figée, immuable.

Je me concentre intensément, comme me le fait remarquer Anna... Attendez, est-ce qu'Anna vient de me parler ?

-Besoin d'aide ?

Me demande-t-elle avec un large sourire.

-Ouiiiiiiiiiiii ! Si tu veux, je dirai à Dylan de ne plus m'écrire si c'est ce que tu veux vraiment.

Lui réponds-je, essayant de dissiper la tension.

-Non, ne t'inquiète pas, tout va bien. Je suis désolée pour mon attitude, Marina.

S'excuse Anna.

-Mais non, c'est moi qui suis désolée, je n'aurais pas dû discuter avec Dylan.

Réplique-je, plein de remords.

-Marina ! Non, c'est moi qui suis désolée.

Insiste Anna.

-Non, c'est moi, Anna...

-Non, c'est moi, Marina.

-Non, c'est m-

-C'EST BIENTÔT FINI CETTE SCÈNE ? Ça va, on peut continuer ?

Intervient Océane, folle de rage.

-Euh... oui, on peut continuer.

Réponds-je, un peu décontenancée.

-Dis, Océane, on t'a appris à soulever une bouteille remplie d'eau quand tu as commencé à apprendre ? Si je me rappelle bien, on a commencé par une feuille.

Lance Anna, ironique.

-C'est bon, madame 'je sais tout' ! J'ai besoin de ton aide, parce que moi, enseigner, c'est tout ce que je déteste.

Réplique Océane, s'énervant.

-Ok ! Très bien, alors commençons par ce stylo là-bas.

Décide Anna.

Je fixe intensément le stylo, tendant ma main avec détermination, le collier toujours entre mes doigts. Soudain, le collier se met à briller, et une lueur enveloppe le stylo. Je ne sens plus mes mains, mais j'entends les encouragements des filles. Puis, à un moment donné, plus rien ne parvient à mes oreilles. La lumière qui entoure le stylo devient de plus en plus éclatante, jusqu'à ce que je ne puisse plus distinguer ce qui se trouve dans la pièce. J'ai même mal aux yeux, mais je refuse d'abandonner. Les filles me crient de m'arrêter, mais je persiste malgré tout.

Hors de question que j'abandonne. Je rapproche lentement ma main droite de ma poitrine, faisant avancer le stylo. Un dernier mouvement, et le stylo se retrouve dans ma main. Je jubile, relâchant ma concentration et laissant la lumière s'estomper. Heureuse, je brandis le stylo, mais les filles restent bouche bée. Elles me fixent comme si j'étais un monstre, reculant à chacun de mes pas.

-Hé, les filles, tout va bien ?
M'inquiète-je.

-Re... recule s'il te plaît, n'approche pas.

Demande Océane, effrayée.

-Qu'est-ce que vous avez, bon sang ! J'ai réussi ! Je l'ai fait !

La Bataille Des Sirènes.(En Correction)Where stories live. Discover now