Thorin Ecu-De-Chêne

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(Je poste les deux premiers chapitres en même temps pour vraiment vous mettre dans l'ambiance :3
Enjoy mes amis !;3)

Le lendemain sonna pour Bilbon comme le début d'une nouvelle vie. Tout d'abord, il fut levé à l'aube par les autres nains qui s'agitaient déjà et remplissaient d'immenses sacs de toile rêche, mais il fut également piétiné plus d'une fois par les deux frères qui à leur réveils titubaient encore faiblement. Il ne put donc continuer de feinter le sommeil profond et quitta son lit de verdures écrasées. Il retira d'un mouvement délicat chaque trace de terre sur ses pieds et ses vêtements avant de poliment saluer toute la petite compagnie. Ils ne lui firent aucune remarque, ils le saluèrent d'ailleurs bien joyeusement, lui prouvant encore plus qu'il était devenu l'un des leurs. Bilbon était un Hobbit qui aimait la compagnie d'autres créatures sympathiques. Il ne s'était jamais avoué apprécier les nains et les autres Semi-hommes de la Colline- et pourtant, à présent il ne jurait plus que par la compagnie de Dwalin. Mais ce qui expliquait sa solitude était le fait que  chaque fois qu'un autre Hobbit passait par son chemin en chantant, et frappant des pieds, manifestement ressortant d'un bar non loin, il critiquait bien durement cette aisance à avaler de l'alcool. Et celui qui prêchait la sobriété était devenu un vrai rustre, aussi rustre qu'un nain, et il avait adoré cela. Il se dit alors qu'il aurait dû naître dans les montagnes bleues ou les Monts de fer, là-bas comme il aurait apprécié la vie des nains ! Il aurait peut-être forgé, combattu ou même aurait-il était un grand chef de guerre ? Toutes ces idées d'aventures firent frémir sa nuque et il regarda avec admiration Dwalin qui, non loin de là, rassemblait des provisions dans un grand sac. Il regarda ses grandes mains abruptes, comme mal taillées dans la pierre et il eut un sourire. Dwalin semblait être celui le plus prompt à combattre, le plus doué à manier les armes, et les nombreuses cicatrices sur son corps témoignaient d'une vie remplie de dizaines de combats, et surtout la chance de survivre à chacun. Bilbon eut un sourire lorsqu'il s'approcha du nain et qu'il toussota. Il se balança sur ses pieds légèrement alors qu'il serrait ses mains dans son dos.

« Puis-je vous questionner ? »
« Vas-y, petit homme. » lui répondit-il en refermant d'une main ferme le sac.
« Ce Thorin que je vais devoir persuader de venir, comment est-il ? »
Le nain eut un rire alors qu'il hissait sur son épaule le grand sac. « Il est pire que nous tous réunis, et je pense qu'un Hobbit comme toi a autant de chances de le convaincre qu'un elfe. »
« Les elfes sont pourtant des êtres de raison ! » Sourit Bilbon, prenant la remarque pour un compliment. Il fut rapidement déçu.
« Thorin déteste les elfes. »

Dwalin eut un rapide rire et se dirigea vers l'arrière de la maison. Il laissa donc Bilbon seul face à sa détermination et se mis à seller son poney. Il hissa sur sa croupe son grand sac et termina de serrer ses sangles. Il ne voulait surtout pas que son poney soit blessé par une mauvaise répartition des poids sur son dos, et il prit bien soin de vérifier l'état de chacun des équidés. Tous étaient parfaitement sellés, les compagnons du présent chef de compagnie avaient appris qu'il aimait ces animaux plus que sa propre vie, ils ne voulaient pas risquer d'éveiller son courroux. Kili était le seul nain qui n'avait pas peur de Dwalin, plus par inconscience à cause de son jeune âge plutôt que par courage. Kili et Fili, les deux jeunes frères, avaient une cinquantaine d'année de moins que les autres nains, ce qui n'était pas négligeable dans cette aventure. Avoir des compagnons jeunes, comme habiles était indispensable pour trouver des logements, ou pour fouiller des crevasses aux boyaux étroits ; en d'autres mots, Kili savait que le chef avait besoin de lui, il l'admirait donc avec une simplicité consternante et il passait le plus clair de son temps à s'amuser de ce grand nain tatoué. Il était bien le seul à avoir réussi à y survivre, les blagues de mauvais goût n'étaient pas la tasse de thé de Dwalin.

D'ailleurs, celui-ci s'impatienta quand il remarqua que Bilbon traînait à mettre sur le poney toutes ses affaires. Il prit donc entre ses grandes mains le sac du Hobbit et le déposa sur un poney bai cerise. Il fut attaché à une vitesse que le Hobbit ne pouvait atteindre, puis il fut lui-même hissé sur la selle, porté par le chef de compagnie qui le souleva comme un enfant. Tous en avaient rit ce qui gêna le pauvre habitant de la Comté qui se contenta de sortir sa longue pipe. Il se mit donc à la remplir avec son herbe à fumer et les poneys prirent la route. Dwalin en tête, Ori à la queue, ils commencèrent par remonter un chemin rocailleux. Pendant longtemps des fermes continuaient de se profiler à l'horizon, mais plus ils remontaient dans les terres, plus celles-ci semblaient sauvages. Cela ne déplaisait guère au jeune Hobbit curieux et fou de nouvelles sensations, mais les autres nains prenaient de plus en plus un air grave. C'est donc, armes à portée de leurs grandes mains qu'ils chevauchaient et remontaient vers les montagnes de brume. Ils allaient tout droit vers une petite ville d'Hommes, non loin de Fondcombe où le fameux nain, grand chef de la compagnie, avait trouvé refuge.

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