Le feu du Dragon

475 47 7
                                    

J'espère que vous êtes en bonne santé et je vous souhaite plein de bonheur, des bisous! ♡

Ce ne fut qu'après très longtemps qu'enfin la marche de la compagnie nouvellement reconstituée trouva une crête semblant correspondre à celle de la carte tracée par la main de Thror. Cette carte donna bien du mal à la compagnie, car malgré son exactitude, le traçage était léger, sommaire, et trouver une faille dans la roche sur une si grande montagne n'était pas une mince à faire. Mais, avec beaucoup de courage, de soutiens, et de petits cris colériques de la part de Bilbon qui ne supportait plus de voir les nains abandonner, ils finirent par arriver sur un morceau de falaise, pas très grand, un simple plateau même, précédé d'une pente qui semblait avoir été autrefois un escalier taillé dans la roche. À présent on ne trouvait plus que des escargots qui se baladaient mollement sur les parois rocheuses, quelques grives qui passaient par là pour en chiper quelques-uns et s'en délecter, et c'était tout. Certes, il se trouvait face à eux un mur immense, mais il ne semblait nullement taillé, nullement percé par une porte, et les esprits se mirent à douter. On ne voulait pas rester ici, c'était trop dangereux de risquer de se tenir à un endroit erroné surtout s'ils n'avaient que quelques secondes pour que la serrure ne s'illumine... Balin était raisonnable et pensait que si la porte n'était pas à cet emplacement, que feraient-ils ? Allaient-ils attendre sur le flanc de la montagne jusqu'à ce que le jour de Durin suivant ne vienne, perdant ainsi une précieuse année ? Mais d'autres gardaient la conviction qu'ils étaient au bon endroit, la carte indiquait ce flanc de la montagne, cet emplacement et pas un autre ! on ne voulait pas croire qu'il fallait encore marcher ! cela faisait déjà trois jours et trois nuits qu'ils grimpaient le flanc de la montagne, et même les courageux elfes regrettaient de ne pas avoir emporté de chevaux. Mais Thorin, étrangement était le seul dont la lucidité n'avait pas été entamée par le manque de son chez-soi, par la peur ou l'incompréhension. Lui... oui, lui il était sûr qu'ils étaient au bon endroit. Il se contenta donc d'un « posons nos affaires ici et nulle part ailleurs » pour que tous ses nains obéissent, parfois non sans bougonner.

Le lendemain était le jour tant attendu, si bien que peu d'entre eux dormirent, surtout Bard qui regardait le ciel comme s'il s'agissait de la toute dernière fois qu'il contemplait les étoiles. Bilbon également regarda ce magnifique ciel, sachant que bientôt, s'ils pouvaient rentrer, il devrait agir de telle manière qu'il sauverait son ami Thorin. Ce soir-là, il le regarda souvent, se demandant si le dragon qui avait tant tué des siens viendrait à faucher cette pauvre compagnie, prenant mortels comme immortels sous son souffle de feu. Il ne voulait pas voir la lignée de Durin s'éteindre, emporter trois de ses descendants, Thorin, Fili et Kili... il ne pouvait le concevoir, il devait donc agir de la manière la plus intelligente possible. Il devait... aider sa compagnie à tuer ce dragon. Mais comment faire ?
Il plongea doucement sa main dans sa poche, se demandant si l'anneau y était toujours, après tout cela faisait bien longtemps qu'il n'avait guère pensé à lui. Mais il était toujours là, toujours aussi froid et brûlant entre ses doigts. Il le reposa bien vite au fond de sa poche, cette chose lui ramenait trop le souvenir affreux de Gollum et de son lac souterrain, il refusait d'y repenser. Ce soir-là, la nuit était bien trop belle pour de sombres pensées. Il se couvrit donc dans sa vieille couverture de la Comté, se lovant entre les roches abruptes du plateau. C'est alors que Thorin vint s'asseoir à ses côtés, réclamant un morceau de son tissu chaud et douillet. Bilbon accepta et couvrit son ami des épaules jusqu'aux pieds, quitte à avoir froid lui-même alors que ses grands pieds s'échappaient du bout de la couverture. Le prince nain roula alors des yeux et passa son bras autour de la taille de son hobbit. Il n'avait pas pu le porter sur la route alors tant pis, il allait l'avoir près de lui au moins ce soir-là. Il amena donc le Semi-Homme contre son torse, ainsi tous deux étaient sous les couvertures.

Évidemment, le Hobbit était affreusement gêné d'être ainsi tout contre le torse palpitant de Thorin, qui montait et descendait délicieusement au rythme de son souffle chaud... son esprit se mit à devenir cotonneux tandis que ses doigts venaient lentement se mêler à la peau de Warg qui trônait sur ses épaules. Jamais encore il n'avait put sentir le corps d'un autre homme aussi proche de lui, et bougre que ce n'était pas désagréable ! il senti dès lors cette sensation de bien être cotonneux se changer peu à peu en un sommeil réparateur. Depuis son départ rien n'avait autant su l'apaiser que de dormir contre Thorin, son prince sous la montagne... et étrangement, dans la compagnie personne n'avait pensé à commenter la situation. Cela semblait presque normal, ou naturel. Aux yeux de beaucoup Bilbon et Thorin se complétaient déjà parfaitement et ils ne se voyaient guère surprit de voir enfin un soupçon d'amour dans le regard éclair de leur chef. Jamais encore il n'avait su confier son cœur, et la compagnie savait que cette personne chanceuse aurait le cœur pur, et bilbon était un petit homme dont la pureté ne faisait aucun doute ! Seuls Fili et Kili aimaient taquiner leur oncle vis-à-vis de cette relation, sachant que jamais il n'oserait s'avouer à lui-même ce qu'il ressentait. En fait, ils étaient comme deux espiègles esprits de la forêt qui guidaient un voyageur perdu vers la lumière. Mais ce soir-là, ils restèrent calmes, songeant plutôt au dragon qui grognait sous leurs pieds, et qu'ils allaient finir par rencontrer...

The King's Heart Où les histoires vivent. Découvrez maintenant