Le Roi des Aigles

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Le voyage dura bien plus longtemps que la compagnie puisse l'imaginer et rapidement on les vit grelotter avec de plus en plus de force. Gandalf était bien le seul qui avait trouvé refuge sur le dos d'un des aigles et qui c'était confortablement lové dans les plumes du dos. Il passa donc un très agréable vol et lorsqu'il senti que les aigles tournoyaient lentement pour converger vers une grande montagne escarpée il se redressa enfin et toussota faiblement. Il dégagea assez sa gorge pour hurler à tout le monde ces quelques mots.

« Laissez-moi parler au Roi des aigles, vous, vous resterez en retrait. Comprit ? »

On entendit des grognements en guise de réponse et les aigles se posèrent sur le flanc de la montagne, posant bien délicatement les nains. Bilbon eut bien peur qu'une fois ici ils allaient finir en casse-croûte surtout que cette drôle de piste d'atterrissage était très haut dans la montagne, coupée de toutes routes terrestres et le précipite dessous était aussi profond qu'escarpé. Ils n'avaient d'autre choix que de respecter les décisions du roi des aigles -bien que Bilbon fut persuadé qu'ils allaient être dévorés sans plus de cérémonies. Mais le hobbit se trompait grandement, ce peuple était grand, noble et ils étaient sages. Ils détestaient la noirceur qui remontait des entrailles de la terre et l'apparition de ces horribles Orques créés par la simple méchanceté du monde. Eux, ils vivaient au-dessus de cela, scrutant les horizons pour voir si des amis avaient besoin d'aide, et pour cela ils étaient présents.

La compagnie pénétra alors dans un grand couloir, assez immense pour que les oiseaux géants passent et les colonnes qui soutenaient la structure étaient d'une manufacture noble, lisse et pâle. Ces aigles semblaient remplis de bien de surprises. Puis, la compagnie pénétra dans une immense salle des trônes qui n'avaient pas du tout l'air d'un nid ébouriffé, il était propre, poli et astiqué. Le roi se tenait au bout de la pièce immense, une couronne dorée sur le front alors qu'il avait rabattu ses ailes sur son corps. Ses yeux étaient de feu, son plumage était d'argent et son corps semblait fuselé, personne ne pouvait douter de sa grandeur. Quant à ses gardes, ils se tenaient tout autour de la pièce, se courbant au passage du Mithrandir mais ils restaient à l'affut, leurs grands yeux s'écarquillant alors qu'ils voyaient le petit hobbit passer parmi tout ces nains. On entendit des chuchotements dans la pièce de lumière et même la fontaine au milieu de la pièce semblait être un peu moins silencieuse.
La curiosité du Semi-homme l'emporta et il se pencha par-dessus le rebord de la grande Fontaine. Il fut alors étonné d'y voir des petits êtres d'eau qui s'empressèrent de se cacher sous des gros nénuphars roses. Il fut impressionné, presque autant que lorsqu'il pénétra dans la demeure du Seigneur Elrond, et il s'avança jusqu'au trône où le roi était perché. Tous se courbèrent face à sa Grandeur et Gandalf éleva la voix.

« Mon Ami ! merci d'avoir volé à notre secours. »
« Vous savez bien que je ne refuse rien à un vieil ami, Gandalf. » Tous furent figé lorsqu'ils entendirent que l'aigle possédait la voix la plus envoutante qu'ils avaient entendue.
« Mais... Je me permets de vous demander un autre service... »
« Je connais votre culot cher Magicien et je me doutais que vous n'alliez pas me demander de simplement vous reposer au pied de ma Montagne. »
« En effet, rit le vieil homme en se redressant, cette compagnie désire se rendre à la Montagne solitaire avant le début de l'hiver. Sur votre dos ils y seraient dans quelques jours et ils ne risqueraient pas leurs vies. »
L'aigle argenté sauta de son trône et s'approcha de Gandalf. « Des hommes peuplent les contrées entre leur montagne et la mienne, s'ils nous voient passer au-dessus de leurs villages ils vont nous viser avec leurs flèches, pensant que nous sommes là pour leurs moutons. Ils ont d'ailleurs raison de se méfier de notre appétit. Mais nous ne le pouvons, si nous ne voulons pas les tuer de froid nous devons voler bas, et c'est dangereux. Vous savez bien que je ne mettrais pas en danger les miens inutilement, Gandalf. »
« Et c'est là belle Sagesse, Monseigneur. »
L'Aigle enfla ses poumons. « Nous les emmèneront au plus loin, jusqu'au Carroc de Beorn, puis nous rentrerons. Pour les prochains jours vous pouvez rester au palais. Je ne désire pas vous voir mourir de faim, vous serez nourris et reprendrez un peu de gras. Puis, je mandaterai mes meilleurs gardes. Vous serez en sécurité jusqu'au rocher. »
Gandalf en fut satisfait, cela allait leur épargner deux semaines de marche, et bien des efforts. « Merci beaucoup... »
« Ce n'est rien. Vous partirez lorsque les tempêtes se seront calmées, elles reviennent cette nuit. » il tourna son regard perçant vers l'horizon avant de tendre son aile vers le magicien. « J'ai besoin de discuter avec vous cher Mithrandir. Veuillez suivre... quant aux autres, vous serez mené à notre sellier. Pas de chapardages, les gardiens du palais surveillent. »

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