Monster || FF CHAN (Stray Kids)

사

PDV YOON

Il était presque vingt heures lorsque je me dirigeai à nouveau vers mes appartements. Je n'avais pas vraiment fait grand chose de ma journée, ma sortie était juste un prétexte pour laisser Chan seul. Il avait encore peur de moi -ce qui était compréhensible vu ce qu'il avait vécu avant- et lui donner confiance en moi n'était pas aussi simple. C'est pourquoi je préférais le laisser seul pour ne pas l'obliger à supporter ma présence et pour qu'il puisse ainsi se relaxer. J'espérais qu'il n'avait rien tenté d'idiot, même si de toute façon il n'aurait rien pu faire puisque j'avais fermé toutes les sorties et je lui avais empêché toute communication avec l'extérieur. Ok, comme ça on dirait un peu une psychopathe, mais je n'avais pas vraiment le choix ! Je ne le connaissais pas encore, je ne pouvais donc pas lui faire confiance et le laisser faire une connerie ! Une connerie comme par exemple appeler ses parents alors qu'ils étaient à coup sûr sur écoute et ainsi faire en sorte qu'il soit encore plus surveillé, ou encore tenter de s'évader par la porte principale comme un bon con pour se faire rattraper deux minutes plus tard et revenir ici mais cette fois ci amputé d'une jambe. J'adore cet endroit...

En plus de ça, il risquait ma réputation. Ici, c'était tout ce que j'avais. C'est parce que je me faisais respecter que j'étais encore en vie, parce que je savais jouer la comédie et que j'arrivais à faire croire à tout le monde que je jubilais devant un bain de sang -surtout quand c'est le tien- alors qu'en réalité j'en avais horreur. Et d'ailleurs, de cette réputation Chan en profitait bien car si je n'avais pas été en haut du classement des "gros méchants qui faut pas énerver si tu tiens à la vie", les autres auraient bien profité de mon nouveau jouet. Dans un sens, il avait eu de la chance de tomber sur Chanyeol car, après moi, c'était le mafieux le plus respecté ce qui veut dire que personne d'autre n'osait toucher Chan. Il fallait donc à tous prix qu'ils continuent à me craindre, autant pour la sécurité de Chan que pour la mienne.

Je m'engouffrai dans l'ascenseur et appuyai sur le bouton huit pour rejoindre ma chambre, mais à mon plus grand malheur le monte-charge s'arrêta un étage plus bas, le septième étage, l'étage de Chanyeol. Ô hasard que je te hais ! Les portes s'ouvrirent lentement, me permettant d'entrevoir mon cher collègue, et immédiatement je vêtis un masque hautain d'indifférence, bien qu'il ne soit pas tout à fait mensonger en face de cet individu. Lorsqu'il me vit, il posa son regard dans le mien, ne voulant pas le lâcher, et me salua d'un simple <<Bonsoir>> tout en étirant un coin de ses lèvres en un demi sourire haineux. Je m'efforçai évidemment de lui répondre avec tout le respect qu'il m'inspirait -c'était une valeur négative- et lui offrit à mon tour un sourire éclatant et si chaleureux que j'espérais qu'il le brûle vif.

-- Yoon-ah ! Comment vas-tu ? Je ne t'ai pas vu depuis hier, ça t'a plu la petite fête ? Et alors ce cadeau si particulier, tu es heureuse de l'avoir, tu l'as peut-être déjà utilisé ? C'est un grand honneur tu sais, Monsieur Choi te fait vraiment confiance...

-- Je vais merveilleusement bien et toi ? Bien sûr, ça m'a fait très plaisir, merci beaucoup !

Ses yeux ne lâchaient pas les miens, ni inversement. Vous savez ce jeu de la bataille de regard que l'on faisait en primaire, le premier qui détournait la tête devant donner des bonbons au gagnant ; et bien là ce fut la même chose, seulement le petit garçon qui vous servait d'adversaire était devenu un vieux violeur bon pour l'asile. Toute mon enfance.

-- Tu sais qu'il m'avait appartenu précédemment. J'ai donc eu l'occasion de l'essayer quelques fois, et il est vraiment pas mal ! Saches que quand tu sais le motiver, il fait de très bonnes fellations. J'imagine qu'il doit bien se débrouiller pour les cunni aussi...

-- Ne t'inquiètes pas pour ça, je saurais l'utiliser à bon escient.

Ses lèvres s'étirèrent encore plus dans un long sourire malsain, pendant que je m'empêchaient de mettre mon poing dans sa belle petite gueule de con.

-- Je doit avouer que ses belles petites fesses rondes me manquent... J'imagine encore ses courbes nues contre mon corps, sa bouche autour de mon membre, mmh... J'en frissonne de plaisir rien qu'à y penser. Peut-être que je pourrais te l'emprunter à nouveau un de ces jours !

Il me dégoûtait. Je le haïssais. Comment pouvait-il parler de Chan ainsi ! Cet être immonde ne méritait pas de vivre, il méritait de mourir dans la souffrance, de mes propres mains si possible. Je n'avais plus qu'une envie, regagner ma maison et apporter à Chan toute l'affection et la sécurité qu'il mérite. Je répondis sèchement à Chanyeol :

-- N'y compte même pas. Tu sais que je n'aime pas partager mes affaires.

Il semblait énervé mais n'effaça pas pour autant son sourire ignoble.

-- Très bien... Nous voilà à ton étage, j'imagine que ton petit protégé doit t'attendre. Amuses toi bien avec lui !

Je descendis brusquement de l'ascenseur et passa la porte de mon appartement sans lui accorder un seul regard.

PDV OMNISCIENT

Yoon passa la porte de son appartement, enragée par la discussion qu'elle avait eu avec le mafieux, par ses propos écoeurants. Elle bouillait littéralement de colère, tellement qu'elle en tremblait presque. Chan évidemment ne manqua pas de le remarquer. Cette situation l'effrayait, quand il avait entendu la porte claquer ce fut comme s'il s'était pris une balle en plein cœur. Il se dit qu'il allait finalement connaître ce côté de la personnalité de Yoon, son "mauvais" côté. Il en était pétrifié. Ne sachant que faire pour éviter qu'elle ne s'en prenne à lui, il resta simplement planté devant l'entrée, attendant son châtiment qui semblait inévitable.

Pourtant, contrairement aux attentes du pauvre garçon, Yoon n'en fit rien, bien au contraire. Dès qu'elle le vit, elle se calma instantanément comme si toute sa colère s'était dissipée rien qu'avec la présence de Chan. Elle lui souris, et mis toute la douceur du monde dans sa voix en lui parlant :

-- Chan ! Tu vas bien ?

Question rhétorique évidemment, elle ne s'attendait en aucun cas à une réponse. Elle était simplement heureuse que le jeune homme soit ici où il pouvait vivre correctement et même peut-être être heureux, plutôt que dans les mains de ce pervers de Chanyeol. Chan ne méritait pas de souffrir, il ne devait plus jamais vivre ce qu'il avait vécu, Yoon se devait de s'en assurer. C'est pourquoi elle se jura de le protéger à tous prix.