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PDV YOON

-- J'ai envie de toi. Maintenant.

Il mentait. Je le savais. Ça se voyait. Il était dégoûté de me toucher ainsi, de m'embrasser. Pourtant, je ne réagissais pas et laissais ses mains parcourir l'ensemble de mon corps. Chacun de ses touchers me faisait fondre un peu plus. J'en voulais plus, encore. Mon esprit pervers avait surpassé ma conscience, et bientôt je commençai à faire onduler mon corps au rythme du sien, à mouvoir mes lèvres avec les siennes et nos jumelles finirent par se rejoindre dans une danse sensuelle. Il ôta mon t-shirt, dévoilant ainsi ma poitrine nue, et déposa un baiser sur chaque parcelle de ma peau, y laissant apparaître quelques marques rouges. Je me cambrai sous l'effet du plaisir et agrippai ses cheveux de ma main, les tirant légèrement.

Mais lorsqu'il fit glisser ses doigts jusqu'à mon bas-ventre, je sentis comme une décharge électrique qui me sortit de mon euphorie. Je ne pouvais pas faire ça ! Je repoussai soudainement Chan d'un geste brusque qui le fit presque tomber du lit et couvrai rapidement mon corps de ma couverture. Je n'aurais jamais dû laisser faire ça, je n'aurais jamais dû aller aussi loin ! Je me détestais pour mon égoïsme, je détestais Chan pour ce qu'il me faisait subir, je me détestais car je l'aimais malgré tout.

Ce dernier me regardait, surpris de ma réaction subite. Il essaya de se rapprocher de moi à nouveau, mais je me reculai une fois encore. Je lui jetai un de mes pulls au visage, lui ordonnant de se rhabiller pendant que je faisais de même avec mon t-shirt. Il s'exécuta, toujours dans l'incompréhension. Il semblait presque déçu, pourtant j'étais certaine d'avoir apperçu une lueur de soulagement dans son regard. Mais il n'abandonna pas si vite. Il se colla une dernière fois à moi, disposant ses bras de part et d'autre de moi de sorte à m'empêcher de partir. Étant déjà contre le mur, je ne pouvais plus reculer et étais donc condamnée à ressentir encore son souffle chaud contre mon visage, et à entendre sa voix suave me murmurer à l'oreille :

-- Pourquoi me repousses-tu ? Pourquoi ne veux-tu pas de moi ? Je croyais que tu m'aimais...

Ces simples mots suffirent à me planter un couteau dans le cœur. Oui je t'aime, c'est bien pour celà que je te repousse !

-- Et toi pourquoi me fais-tu celà ? Pourquoi joues tu avec moi ? Tu ne m'aimes pas, tu n'as pas envie de moi. Pourquoi me fais-tu souffrir ?

Ma voix se brisa et mes yeux s'emplirent de larmes glacées.

-- Pourquoi m'en veux-tu ? Est-ce que c'est de ma faute ? Je suis désolée que tu sois là, vraiment. Désolée que l'on t'ai vendu ; désolée que tu sois arrivé dans ce cauchemar ; désolée que l'on t'ai arraché à ta famille, ta maison, ta vie ; désolée que l'on t'ai donné à Chanyeol ; désolée que ce soit un gros enculé ; désolée pour tout ce qu'il t'a fait vivre ; désolée de ne pas être le prince charmant venu te sauver. Que puis-je y faire ? Je fais tout ce que je peux pour t'aider, je vais jusqu'à risquer ma vie pour que tu puisses voir tes parents ne serait ce que quelques secondes. Je fais tout ça pour toi, parce que oui, tu l'as compris, je t'aime. Et je ferai toujours tout pour toi. Toujours. Mais s'il te plaît, arrête de me faire souffrir ainsi.

-- J...je...

Chan était bouche bée. Il me regardait fixement, immobile. Puisqu'il s'était reculé juste avant, je pu me redresser et m'éloignai un maximum de lui.

-- Va-t-en maintenant, laisse moi tu en as assez fait.

Il descendit du lit et se déplaça vers la porte, lentement, à reculons, toujours en me fixant. Puis, enfin, il passa l'encadrure de cette dernière et disparu de ma vue. Pourtant, j'étais presque persuadée de l'avoir entendu bredouiller un bref <<Excuse moi>> avant qu'il ne quitte la pièce.

Lorsque je vis la porte claquer, je poussai un long soupir et me ratatissai dans mon lit. J'étais amoureuse de Chan et j'en souffrais, il m'en voulait mais je n'y étais pour rien, et en plus il jouait avec moi sans aucune raison et j'en souffrais encore plus. Je ne supportais pas cette situation, je n'en pouvais plus ! Qu'est-ce qui pouvait me sortir de cet enfer ? Absolument rien. J'étais destinée, je devais subir.

Et si c'était lui qui avait eu raison ? Et si moi aussi, à mon tour, j'enfoncais ces lames dans mon bras ? J'avais été égoïste avec lui, je l'avais privé de sa liberté et l'avais empêché de la retrouver. Et si, pour une fois je suivais ses traces ?

Je me dirigeai lentement vers la salle de bain. Je me sentais si lourde, j'avais l'impression de laisser trainer mon corps derrière moi. Heureusement je ne croisai pas Chan, il devait déjà être dans sa chambre. Tant mieux. Je laissai l'eau brûlante couler dans la baignoire, autant que ce soit rapide. Je pleurais abondamment pendant que j'essayais d'ouvrir l'armoire avec mes mains tremblantes. J'avais mis tout les objets tranchants sous clé après l'accident de Chan, oui comme pour un enfant. Seulement, à présent, c'était à mon tour d'effectuer les enfantillages.

Je me munissai d'une lame de rasoir et m'avancai vers la baignoire en une marche funèbre. Je m'arrêtai légèrement avant et m'agenouillai devant. Mais qu'est ce que je faisais...

À peine le métal atteignit-il la surface de ma peau que je lâchai immédiatement l'ustensile et m'effondrai au sol -ça ne devait être que la cinquième fois cette dernière heure après tout-. Je n'avais pas la force, je n'avais pas le courage. J'étais nulle ! Inutile ! Même mourir j'en étais incapable...

Mes larmes redoublèrent de plus belle. Je me détestais tant. Tout ce que je voulais était de pouvoir me réfugier dans les bras de Chan. Mais c'était impossible, je n'aurais jamais plus pu faire celà.

Je finis par m'assoupir sur le sol froid et humide de la pièce, pitoyable, priant pour ne plus jamais me réveiller.

Monster || FF CHAN (Stray Kids)Kde žijí příběhy. Začni objevovat