Chapitre vingt-deux*

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- il manque personne cette fois ci? Demande un des accompagnateurs désigné de nous ramener dans notre banlieue horriblement ennuyeuse.

Nous acquiesce-t'on notre présence pour la troisième fois après deux tentatives de départ échoué.
- cette fois c'est la bonne! S'exclame une autre des accompagnatrices enfin soulagée de pouvoir partir.
Les garçons (et ma soeur) n'ont pas l'air très crevée relativement à l'heure qu'il est. Malgré leur entraînement ce matin, leur game cette après-midi et la petite fête à la quelle ils ont participé, aucun d'entre eux n'a l'air d'envisager de dormir dans les heures qui suivent. C'est mes oreilles qui vont en prendre un coup pendant ces heures...
J'ai prévenu Rocky que je revenais tard mais il n'a rien voulu entendre de remettre notre rendez-vous à un autre jour, alors je ne suis pas couchée de si tôt.
J'imagine qui m'attendra chez moi en parlant avec ma mère pour passer le temps.
- c'est cool que tu sois venue Chicoine. Me remercie Justin
Je lui souris timidement en mettant son sweat pour me réchauffer du froid printanier de ce soir.
- merci de m'avoir invité. Répondais-je sincèrement
- alors j'ai vraiment besoin de savoir. M'avoue t'il sans m'en dire plus ce qui me laisse perplexe.
- savoir quoi? Répliquais-je en anticipant le reste de son questionnement
- qu'est ce qu'on est.
Même si je m'attendais sa question, elle me laisse sans mot et totalement confuse.
- enfin nous deux. Continue l'adolescent pour être sure que j'ai bien capté ses insinuations.
- écoute j'ai passée un super week-end mais..
CHICOINE soit franche, honnête mais pas trop dure.

- je crois que je ne suis pas prête. Avouais-je
- oh..
je vois bien que ma réponse n'est pas celle qui espérait et à ma surprise, sa réaction ne me laisse pas indifférente. Je ne souhaite pas qu'il soit déçu par moi, je ne peux pas le laisser comme ca, sans explications.
- en fait j'aimerais mieux prendre mon temps, j'ai pas dis que se n'était que l'histoire d'un week-end.
Je lui souris gentillement et il me répond de la même façon en essayant t'en bien que mal de cacher sa légère déception. Sa main vient se glisser dans la mienne et je le laisse faire, après tout il est quand même un bon repose tête.
                           ***
Je dis au revoir à ce bel étalon en lui promettant de le texter en rentrant comme il me l'a demandé. Mon père d'un air agacé, me faut un signe de la main
J'embarque dans l'auto de mon père ou il se trouve avec ma soeur depuis un bon moment, déjà. Je crois qu'ils se sont chicanés pendant le trajet, mais mon cerveau était trop endormie pour y avoir porté attention.

Le trajet se fait dans un silence troublant signifiant que je suis mieux de me faire le plus discrète possible.
Lorsque nous arrivons enfin à notre demeure, je remarque immédiatement l'auto à Rocky stationné dans la rue parallèle. Je sors de la mini vanne avec ma petite valise à la main comme si j'étais partie depuis une semaine. Rocky sort de la pénombre de mes escaliers d'entrée. Les deux mains dans ses poches, je le vois frapper une roche par terre comme s'il s'agissait d'un ballon de soccer. Ma soeur ne perd pas de temps pour rentrer à l'intérieur sans même saluer mon ami. Mon père , lui se contente de me lancer un regard désapprobateur comme d'habitude.
- t'as école demain, je te veux à l'intérieur dans 30 minutes. Lance t'il bêtement avant de faire claquer brusquement la porte d'entrée.
Rocky retire son capuchon qui cachait son regard du mien, un sourire incertain pend à ses lèvres.
- ça c'est bien passé ton week-end? Me questionne t'il sans vraiment en avoir quelque chose à faire.
Je l'entraîne à s'assoir avec moi dans le gazon qui va probablement faire une tache verte sur mes joggings. La nuit est calme aujourd'hui, un vent chaud pousse mes cheveux de mon visage et j'entend les grillons crier pour la première fois cette année.
- y te reste 27 minutes. Rigolais-je pour essayer de calmer l'ambiance tendue.
Son rire nerveux apparaît dans le silence de l'été.
- t'as fais quoi à ton père? Me demande t'il en faisant référence en sa consigne assez stricte.
- son air bête, c'est naturel avec moi.

J'ai jamais vraiment raconté mes différents avec mon géniteur à Rock. Il a l'habitude de me voir seule avec ma mère qui agit comme une jeune célibataire libre.
- t'es la depuis longtemps? Le questionnais-je en sachant très bien que ça doit faire une heure qu'il m'attend.
- j'ai pas compté... t'as mère voulait que je rentre jaser, mais j'avais pas envie de répondre à ses questions.

Le malaise s'installe encore et encore jusqu'à ce que je me décides à lui demander franchement.
- pourquoi t'es ici Chabote?

Le haut de son corps se tourne vers moi puis le reste de son corps suit, je fais de même ce qui nous positionne face à face. Je croise mes jambes « en indien » et je me décide enfin à poser mon regard dans le sien qui n'a pas l'air de vouloir se mêler au mien.
- fallait que je te parle.
- oui ça je le sais déjà, de quoi tu veux qu'on parlent.
- T'as passé une bonne fin de semaine avec Justin? Me demande t'il, tel le gamin qu'il est.
- Mec ça doit faire deux semaines grand max qu'il s'intéresse à moi. Anyway qu'est ce que ça peut bien te faire.
- t'es jaloux? Rajoutais-je

Il tend sa jambe droite et me balance un coup de pied assez violent sur le tibia. La même fougue que celle qui m'envahissait à mes 6 ans, me saisit brusquement. Je saute littéralement sur Rocky sans me soucier de quoi j'ai l'air ou de si je lui fais mal. Le petit cri de peur qu'il lance me fait mourir de rire juste avant que je m'attaque à ses cotes. Une larme coule sur le long de sa joue et des « c'est bon lâche moi » s'échappe de sa bouche. Un soupir surgit de sa part lorsque je détache enfin mes mains de son corps un peu trop chatouilleux. Il me regarde en contre plongée tout en reprenant tranquillement son souffle, je fais de même en calmant mes éclats de rires. Sa main se pose sur ma hanche et son autre s'occupe de remonter le haut de son corps pour qu'il soit au même niveau que le mien. L'adolescent en question rapproche si dangereusement son visage du mien que j'en sursaute et l'esquive le pour lui chuchoter au creux de son oreille;
- pas ici, tête de noeud.
- alors là?
Il embrasse le creux de mon cou en prenant ma phrase au deuxième sens du terme. Je le repousses doucement avant de me relever.
- c'est déjà fini? Se plaint Rocky
- dans  5 minutes, fenêtre du sous-sol.

Je me sauve à pas de géant en me surprenant moi même de l'avoir invitée à rentrer illégalement chez moi.

prochain chapitre à 10 votes, attention au lemon🤷🏽‍♀️

Culpabilité torride;Où les histoires vivent. Découvrez maintenant