Dites-moi
« [...] croire en quelque chose, c'est d'abord et surtout ne jamais y renoncer. » Yasmina Khadra
Samantha Carter s'avança avec entrain vers la porte de sa maison, impatiente de rentrer chez elle. Cela avait une journée épuisante et elle avait envie de se détendre un peu. La lutte contre les Oris était tout sauf reposante même si elle touchait à sa fin.
Elle ouvrit la porte d'entrée déjà déverrouillée et déposa son sac dans l'entrée. Elle n'eut pas le temps d'enlever sa veste que deux bras l'encerclèrent tandis qu'on lui donnait un fougueux baiser.
— Bonsoir, dit-elle doucement après avoir repris son souffle.
— Tu m'as manqué.
— J'ai vu cela, répondit-elle d'un sourire.
— J'ai commandé japonais, ça ne devrait plus tarder à arriver.
— Quelle merveilleuse idée ! Tu es le meilleur, dit-elle en embrassant de nouveau l'homme.
— J'espère bien, répondit-il, le sourire en coin.
— Faites attention, Monsieur David Johns, vous n'allez plus passer la porte avec des chevilles de cette taille, répliqua Sam en riant.
Il rit à son tour et ils s'éloignèrent dans le salon. L'homme partageait maintenant sa vie depuis six mois, depuis que Sam avait décidé de rayer Jack de sa vie. Définitivement. Il était parti à Washington et il n'avait jamais fait de pas vers elle. Jamais. Éreintée par la douleur sourde qu'elle ressentait, elle avait pris cette décision et aujourd'hui, rien ne lui rappelait Jack O'Neill. Oh, bien sûr, il y avait toujours certains instants, comme lorsqu'elle sentait son after-shave dans la rue, ou lorsque quelqu'un parlait de pêche, ou lorsqu'un épisode des Simpsons passait à la télévision... À ces instants son cœur se serrait, s'écrasait dans sa poitrine, puis elle se ressaisissait et souriait de nouveau, chassant l'image de l'homme.
David était l'homme qu'il lui fallait. Elle l'aimait et elle était heureuse. C'était tout ce dont elle avait besoin.
Ce soir-là, allongés tous deux dans le lit de Sam, souriants après une étreinte tendre et passionnée, David dit une phrase qui chamboula tout en Sam :
— Sam... Tu sais que je t'aime ?
— Bien sûr. Je t'aime aussi...
— Je... Je pense à quelque chose depuis quelques semaines et... Voilà j'aimerais te demander si...
— Tu ne vas pas me parler de mariage, n'est-ce pas ? le coupa Sam, inquiète.
— Non, je sais que tu n'es pas une personne ayant envie de se marier. À vrai dire... J'aimerais beaucoup être papa. Est-ce que tu accepterais qu'on essaye de faire un bébé ? Je sais que ça ne fait que six mois que nous sommes ensemble, mais je suis sûr de moi et j'aimerais vraiment que tu sois la mère de mes enfants.
En un instant, Sam perdit son sourire. Non pas qu'elle ne souhaitât pas être maman, cela était plutôt le contraire... Mais elle n'y avait jamais réfléchi comme cela, maintenant. Elle avait déjà réfléchi à la maternité et elle en avait une idée très précise en tête, et cette demande la prenait totalement de court. Sa gorge se serra et une douleur sourde prit place dans sa poitrine. Être mère. Donner la vie.
— Sam ? Est-ce que ça va ? Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise, dit David.
Sam respira un coup, tentant de calmer ses battements cardiaques.
