Chapitre 38 : L'ange des glaces

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Sokovie.

Deux jours plus tard.

PDV : Tony Stark.

Deux jours. Deux putains de jours. Ça fait deux jours qu'on recherche Eleven, mais sans succès. On a trouvé des centaines de cadavres, on a même retrouvé un ou deux miraculés sous les décombres, mais impossible de retrouver Eleven.

Steve s'approche de moi, le visage fermé et triste. Il est persuadé qu'on ne la retrouvera jamais, ou qu'elle est morte. Il ne l'a pas dit, mais j'en suis certain. Le blond pose sa main sur mon épaule alors que je soulève une énième pierre.

« Tony, arrête. Tu devrais faire une pause, ça fait deux jours que tu n'as pas dormi, et...

- Je ne dormirais pas le temps qu'on ne l'aura pas retrouvée.

- Tony, s'il te plait. Tu sais... tu sais qu'elle n'a peut-être pas...

- La ferme ! »

Le soldat d'un autre temps semble presque choqué d'une telle violence de ma part, pourtant ce n'est pas la première fois que je me dispute avec lui. Je dégage sa main de mon épaule et je fais un pas vers lui, le regardant dans les yeux.

« Je refuse de t'entendre le dire. Je refuse de savoir que tu puisses croire une chose pareille, Rogers. Je croyais que vos liens d'amitiés étaient plus forts que tout, mais tu l'abandonnes ?

- Tony, merde ! Rends-toi à l'évidence ! Je ne veux pas y croire, je t'assure, mais tu te fais du mal pour rien en imaginant qu'elle pourrait avoir... survécu.

- Si elle est morte, ce sera de ma faute, Steve. »

Il fronce les sourcils pendant que mon cœur s'emballe.

« Si elle est morte... ce sera de ma faute. »

Je m'éloigne de lui et je continue mes recherches. Je m'éloigne un maximum de mes camarades, sentant les larmes me monter aux yeux. C'est vrai, si Eleven est morte, ce sera de ma faute. Si elle est morte, c'est parce que je suis un connard complètement idiot et parce que j'ai crée Ultron. Tout ça... cette dévastation, ces débris, ces conneries, c'est de ma faute. C'est entièrement à cause de moi. Et sa mort aussi, ce sera de ma faute.

Mon cœur me fait mal, bien plus que tout auparavant. L'idée que je ne puisse plus voir son visage fatiguée et ses cheveux décoiffés le matin en entrant dans ma cuisine, que je ne puisse plus l'admirer discrètement de loin, que je ne puisse plus entendre son rire ou voir son sourire à chaque coin de couloir me rend complètement dingue. Mais si en plus tout cela est de ma faute, ça m'arrache encore plus le cœur.

Parce que j'ai beau me le cacher, le cacher aux autres, et lui cacher à elle aussi, je ne peux pas nier l'évidence. Je ne peux pas nier que mon cœur a commencé à battre pour elle lorsque je l'ai entendue rire pour la première fois, je ne peux pas nier que mon cœur s'est beaucoup trop serré lorsqu'elle a fait un arrêt cardiaque dans la base d'Hydra. Je ne peux pas nier que mon cœur s'est serré lorsque je l'ai entendu murmurer le prénom de Sam dans son inconscience. Je ne peux pas nier non plus à quel point je suis heureux à chaque fois qu'elle rentre dans mon laboratoire avec un grand sourire aux lèvres et qu'elle dise, genre : « Salut Einstein. Quel monstre comptes-tu créer aujourd'hui ? ». Etrangement, ça ne m'a jamais blessé venant d'elle. Ça me faisait toujours sourire.

En d'autres termes, je ne peux pas nier que cette fille soit importante pour moi. Je ne peux plus le nier, maintenant que j'ai le cœur qui s'emballe et les larmes qui roulent sur mes joues à l'idée qu'elle puisse être morte.

The Winter Orphan - MARVELWhere stories live. Discover now