Ciel hypnotique.

Chapitre 32 21 septembre 2015

Comme souvent ces derniers temps, Jungkook était réveillé bien avant que le réveil ne sonne. Il laissait le temps défiler en observant le ciel étoilé de sa fenêtre. Il aurait aimé trouver une réponse à ses questions, mais le miracle ne vint pas.

Il fut le premier à aller se préparer pour l'émission d'aujourd'hui. Il se sentait un peu tendu : les familles étaient les bienvenues et il se doutait que la sienne serait là.

Il passa une bonne heure dans les vestiaires afin de se faire maquiller, habiller, et coiffer. Il appréciait que trop peu toutes ces fioritures qui, pour lui, s'apparentaient plus à une corvée qu'un plaisir. Son costume à carreaux lui fit regretter très rapidement ses baggys et autres vêtements amples, mais il n'avait à vrai dire pas trop le choix.

Il ajustait son nœud papillon noir, la touche finale, lorsqu'il entendit une voix grave résonner près de lui.

« Tu es beau. »

C'est le premier compliment qu'il entendait de la bouche de Taehyung depuis qu'ils étaient séparés. Il brûlait, en son fort intérieur, d'envie de lui dire merci, mais la fierté, et surtout la douleur, prirent le dessus, et il se contenta de lancer un regard vague à ce dernier avant de quitter la pièce.

Il ne voulait plus être confronté à lui. De près ou de loin. Même l'entendre parler lui consumait le cœur. Il avait besoin de faire le deuil de son amour. Et pour ça, il fallait que Taehyung lui accorde le temps et la distance nécessaires, choses qu'il ne semblait visiblement pas apte à lui donner.

Ils quittèrent le studio quelque temps après, une fois que chaque membre ait pris le temps de se préparer. Ils entrèrent dans le van un par un et Jungkook s'attendit à ce que Jimin le rejoigne à l'arrière de ce dernier. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il constata que Taehyung avait pris sa place. Jungkook voulut protester et lui demander de changer de place, mais l'intensité de son regard porté sur lui le dissuada de faire quoi que ce soit. Il observa donc à regret son ami s'installer devant avec Yoongi.

Jungkook soupira néanmoins ostensiblement pour dévoiler son agacement. Est-ce que cela l'amusait ? Le trajet allait lui sembler affreusement long.

Le jeune homme posa sa tête contre la vitre du van et observa pensivement le paysage qui défilait. Il commençait même à s'assoupir lorsqu'il sentit une pression au niveau de son entre-jambe. A moitié réveillé, il crû d'abord que cela s'apparentait à un rêve qu'il avait déjà oublié puis, après avoir ouvert totalement les yeux, il baissa la tête. Il eut le souffle coupé lorsqu'il constata alors que c'était la main de Taehyung qui le caressait silencieusement par-dessus le pantalon. Troublé, il attrapa sèchement sa main et la repoussa au plus vite de peur que son pénis n'entre en érection. Alors qu'il pensait l'affaire close, Taehyung se pencha et s'approcha dangereusement de lui. Même s'il maintenait une de ses mains en place, l'autre pouvait circuler librement, ce qu'elle ne se gêna pas de faire. Un frisson parcourut l'échine de Jungkook lorsqu'il sentit cette dernière sur son torse. Il souhaitait vraiment qu'il se stoppe, et ce sans faire d'histoire. Jungkook susurra alors.

« Arrête Taehyung.

- Je fais rien de mal...

- Bien sûr que si. Arrête. »

Cela faisait des nuits qu'il rêvait de ses mains sur lui mais à, à l'heure actuelle, il ne comprenait pas à quel jeu Taehyung jouait, et cela le perturbait fortement. Lorsqu'il vit que ce dernier ne semblait pas coopératif, il utilisa sa dernière carte et répéta donc, à voix-haute cette fois-ci.

« Tu arrêtes. Tout de suite. »

Cette fois-ci, cela n'échappa pas à l'oreille de Jimin, qui se retourna pour les dévisager tous les deux. Il se retint de pousser un soupir de soulagement lorsque Taehyung abdiqua face au regard noir de Jimin et qu'il se tourna dos à lui. Jungkook fit ensuite un signe de tête silencieux pour lui indiquer que tout était ok. Par chance, son ami le plus proche ne prit pas la peine de lui poser de question, et il pria intérieurement pour ne pas subir un interrogatoire par la suite. Ce qui venait de se passer était déjà assez gênant, inutile d'en rajouter une couche.