3. Une réponse tant attendue

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Karol

Je suis installée sous le porche de ma maison, guettant avec impatience le facteur. Chaque semaine, il arrive à la même heure, et me donne directement le courrier, mais je déchante. Les nouvelles sont rares. Je n'ai encore reçu aucune réponse, et l'angoisse m'étreint le cœur. Des scénarii passent en boucle dans ma tête, le montrant blessé, incapable de me répondre, voire même pire... Je secoue la tête pour les chasser loin de moi. Il est hors de question qu'il m'abandonne ! Je ne peux pas vivre sans lui !

Une main sur le ventre, je rectifie ma pensée : Nous ne pouvons pas vivre sans lui.

Le vrombissement d'un moteur me tire de mes pensées. Je me lève d'un bond. Nous sommes à la campagne, et peu de gens passent dans le coin. Cela ne peut être que le facteur. Il me sourit, sans vraiment savoir ce que j'attends assidûment chaque semaine, et me tend un paquet de lettres.

- Merci.

Je les prends, et, sans attendre que l'homme reparte, regarde fébrilement les enveloppe. Je les passe une à une, sans jamais voir mon nom. Je crois reconnaître quelques tampons de grandes entreprises, des compagnies électriques, d'eau... Mais rien, et mon cœur s'étiole à mesure que je comprends que sa lettre n'est pas là. Pourtant, je continue, jusqu'à la dernière enveloppe, et je la vois. Glissée sous toutes les autres, j'aperçois mon prénom sur le papier, de cette écriture un peu brute et tremblante qui le caractérise. Mon estomac se contracte.

Il va bien !

Je rentre en courant dans la maison. Mes parents sont absents. Ils travaillent, et ne connaissent toujours pas mon état. Je préfère attendre. J'ai peur de leur réaction... Je lance le courrier sur la table, et grimpe dans ma chambre, la lettre de mon amour serré contre mon cœur. La porte se ferme dans mon dos. Je m'assoie sur mon lit et inspire profondément. Les mains tremblantes, je décachète l'enveloppe. Ma poitrine semble comprimée lorsque je déchire le papier par inadvertance.

- Ce n'est rien, murmuré-je pour moi.

Ce n'est que l'enveloppe, rien de plus. Je sors la lettre, observe les mots, le tracé de mon homme. J'ai peur de ses propos, et je retarde le moment où je devrais lire. Pourtant, il le faut. La crainte me nouant l'estomac, je me lance dans la lecture.

"Mi Amor,

Je suis désolé de te répondre aussi tard. Ta lettre m'a ébranlé, et je n'ai pas su quoi répondre. Les mots m'échappaient. Tout comme toi, je ne m'attendais pas à cette nouvelle. Je dois dire qu'elle m'a faite paniquer. Le sommeil me fuit de plus en plus depuis que je sais. Je crois que je ne réalise pas.

Mais il faut que tu saches, Mi Amor, que jamais je ne te demanderai de l'abandonner ou d'avorter. Jamais je ne pourrais t'obliger à partir, car c'est grâce à toi si je suis un meilleur homme qu'hier. Tu as annihilé tout ce qui était mauvais. Tu m'as tiré des travers sombres dans lesquels j'étais englués. Je sais que j'ai une dette à payer à la société, et c'est pour cela que je me suis engagé, mais c'est grâce à toi si je peux sereinement envisagé l'avenir.

Alors non, Mi Amor, ma Karolita adorée, je refuse que tu partes loin de moi, ni toi, ni ce petit bout de nous qui grandit en toi. Car tu m'as fais père ! Dios Mios, je peine à le croire, mais c'est la vérité ! L'écrire la rend soudain plus tangible. Je vais être père, et toi, tu seras une mère incroyable ! Je crois... Je crois que je t'aime encore plus maintenant !

Tu fais de moi l'homme le plus heureux du monde.

Je ne pensais pas que notre rencontre allait transformer ma vie à ce point, mais tu m'as changé. Cet amour que tu me portes a fait de moi un autre homme. Je suis fier de toi, et de ta force !

Je n'étais pas préparé à devenir père, mais pour toi, je serais le meilleur possible.

Nous allons être parents, tous les deux. Car il est hors de question que je te laisse partir. J'ai toute confiance en toi. J'ai toute confiance en ton amour. Je sais que malgré mon absence, tu n'as pas fauté avec un autre. Je sais qu'il est de nous, j'en suis convaincu.

Te quiero, mi Amor,

Le plus heureux des hommes, Ruggero."

Des larmes coulaient sur mes joues et tombaient sur mes draps tandis que je serrais un peu plus fort la lettre contre moi. Je l'aimais. Il me manquait. J'avais besoin de sa présence, mais sa force me suffirait jusqu'à son retour. Même s'il était loin de moi, je n'étais pas seule.

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Chapitre écrit par AngieWings97


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