James et Jimmy sont amis depuis des années. Inséparables, ils ne font rien l'un sans l'autre. Pas un seul noël ou une seule journée en étant séparés.
Cette année, ils intègrent l'université et emménagent ensemble dans un appartement à côté du campus...
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Si ça ne tenait qu'à moi, je ferais ma vie aux côtés de Jim. Je continuerai jour après jour à lui sourire, à rigoler à ses blagues, à l'entendre parler de ses coups d'un soir. Je le laisserai s'installer toujours un peu plus dans mon quotidien jusqu'à ce que ce soit lui, mon quotidien.
Si ça ne tenait qu'à moi.
Mon cœur ne veut pas de ça. Il ne peut pas supporter tout ce que Jim lui fait subir. Un trop plein de sentiments contradictoires que je vis à fond, chaque seconde. L'amour, la haine, la tristesse, la jalousie. Les sourires, les cris, les pleurs, les rires.
L'amitié. L'amour.
Jim a toujours voulu aller plus loin, atteindre des limites que chaque jour nous repoussions. Et il a lancé un défi auquel nous n'étions pas prêts. Un défi qui nous ait tombé au coin de la gueule, affolant nos cœurs, bouleversant notre monde, nos habitudes.
Un défi qui a rendu cette amitié qu'on pensait indestructible complètement fragile. Il n'a fallu qu'une fois pour que l'on se retrouve démunis.
Démunis devant cette relation hystérique qui nous maintient en vie.
*
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Il n'y a jamais eu de Jimmy sans James, ni inversement. C'était toujours lui et moi contre le reste du monde et aussi loin que je m'en souvienne, personne ne s'est jamais lié d'amitié avec nous assez fort pour que ça reste d'actualité.
Les repas de famille, les anniversaires et même les fêtes de Noël c'était ensemble ou rien. Et c'était comme ça que l'on survivait. Lorsque James était à mes côtés, je savais que tout allait bien mais, lorsqu'il prenait congé j'ignorais dans quelle galère mon caractère allait finir par me mener ; c'était mon meilleur ami, mon pilier.
Et puis ça a dérapé, je ne sais plus exactement comment parce que depuis que c'est différent, mon esprit est dans le brouillard.
Les défis que l'on se lançait depuis notre plus jeune âge ont commencés à être plus dangereux, plus compétitifs et j'ai été un vrai salaud parce que je connaissais James et je savais comment le pousser dans ses retranchements. Il ne suffisait pas que je lui demande, je devais ajouter ; « fais-le pour moi » et plus rien ne pouvait l'arrêter. Plus d'une fois, il a fait des choses qui m'aurait fait me pisser dessus !
Et c'est exactement là que les problèmes sont arrivés. Le défi ultime, celui qui n'aurait jamais dû exister. Celui qui a dévoilé les sentiments enfouis en moi depuis toujours. Ça nous a détruits, la dépendance que nous avions -et que j'ai toujours- l'un envers l'autre, ça nous a embrasé jusqu'à ce que nos corps se consument séparément. Et j'ai beau hurlé la nuit, j'ai beau pleurer toutes les larmes de mon corps, James est parti. Mais je sais qu'il reviendra, parce qu'il m'avait promis que lui et moi, ce ne serait jamais fini.
Jamais.
« On se détruit mutuellement. On n'a besoin de personne pour ça. »
