Jour 15: Le jour de mon arrestation

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flash back: Le 16 janvier, à 20h, en interrogatoire face au policier et mes parents ont été convoqués.

Face au poulet avec ce visage sévère, je savais qu'il n'allait pas déconner avec moi, en compagnie de mes parents incompris de ce qui était en train de se passer. 

La personne qui m'a malencontreusement "dénoncé" était ma fille, ma petite fille âgée de 7ans victime d'agression de la part de plusieurs adolescents, et tout cela se passant dans la rue. Alors oui, elle a bien dit aux policiers de m'appeler, puisque je suis sa mère prénommée Camille Delaroue, ce n'était pas un jeu, elle paniquait et traumatisée de ce qui venait de lui arriver, elle ne pouvait pas leur mentir.

Policier: Monsieur...

Moi *je lui coupe la parole*: Madame plutôt !

Maman: Chéri, arrête tes bêtises. Vient de me conseiller

Policier: Monsieur, vous vous appelez bien Camille Delarue, né le 17 juillet XXXX ?

Moi: Oui, c'est bien moi.

Policier: Bien ! L'interrogatoire est ouvert. Savez-vous pourquoi êtes-vous ici ?

Moi *avec sarcasme*: Non, je ne comprends pas pourquoi.

Policier: Vous le savez autant que moi de la situation à la fois absurde et cocasse de ce qui s'était passé la veille avec votre fille ?

Moi *je m'énerve*: En effet, je suis venue chercher Luna car elle a été victime d'une agression physique grave de la part de ces abrutis de collégiens ou de lycéens.

Maman *inquiète*: Comment, Luna a été blessée ?

Policier *sec*: Madame, je ne vous ai pas donné la parole !

Moi *je m'emporte*: Ne lui parlez pas comme ça !

Policier: Asseyez-vous ! *il regarde mes parents* Quant à vous, Monsieur et Madame Delarue, vous êtes considérés comme complice...

Papa *lui coupe la parole avec surprise*: Complices de ? Vous traitez de mon fils comme un criminel ? Et nous complices d'une chose inexistante ?

Policier: De la perversion. Oui, votre fils est criminel pour être un pervers et pour détournement de mineurs, à manipuler vos enfants de vous appelez maman et non papa ! Et vous, *en pointant du doigt à mes parents* vous faisiez semblant de ne rien voir.

Maman: Notre fils est loin d'être un pervers ! Il est comédien, dis-lui que ton métier te monte à la tête par moment.

Moi *voix posée*: Non, maman, je suis bien une femme, et cela depuis toujours.

Papa *en râlant*: Tu vois Melissa ? Nous aurions dû l'envoyer chez le psy ! Mais non, Madame était trop bonne et ne voulait pas voir le défaut maladif de notre fils !

Maman: Je pensais surtout que ça allait être passager, les enfants aiment beaucoup être quelqu'un d'autres, certains ont des amis imaginaires et cela ne veut pas dire qu'ils sont schizophrènes, juste des enfants vifs avec énormément d'imaginations !

Papa: Toujours des prétextes à sortir, alors que notre éducation fut ratée.

Moi *lui coupant la parole*: Non, papa, vous ne m'avez pas raté, vous préfériez être dans le déni par peur du jugement des autres et je ne vous en veux pas pour cela, c'est la société qui nous conditionne, à ce que nous fassions partie de la norme !

Papa: Et pourtant, je t'en ai mis des corrections quand tu te roulais par terre, à crier "Je suis une fille ! Je suis une fille ! Ne me coupez pas les cheveux", en allant chez le barbier du coin, tu me faisais honte.

Maman: Et moi, je t'inscrivais au théâtre pensant que ces caprices à être une fille allait te calmer et finalement, non...

Moi *en les rassurant*: Au contraire, je vous remercie amplement pour cela, j'ai eu une enfance épanouie, juste j'ai souffert de m'être autant cachée pour ne pas me faire buter. La preuve, voilà où cela nous a mené...

Policier *me parlant*: Vous avez l'état que vous mettez à votre famille ? Vous n'avez pas honte ? Vous savez qu'il est pêché d'être transsexuelle ? C'est contre nature et contre la moralité dans la Sainte Bible.

Moi: Nous sommes tous pécheurs, vous m'accusez d'un crime à tort considérant ceci qui est plus grave que si un ou une enfant se prenait des beignets dans la gueule.

Policier: Comment vos enfants faisaient pour différencier entre votre femme et vous, niveau appellation ?

Moi: Mes enfants sont loin d'être bêtes, ils savent que je suis une femme, ils appellent "mamita" à Magdalena pour ses origines hispanophones et à moi "maman" à la maison. A l'extérieur, ils m'appellent "papa", pour ne pas avoir de problèmes, et surtout je leur faisais croire que c'était un jeu de garder ce secret entre nous. Donc oui, Luna a "perdu" mais elle était horrifiée de cette scène et n'était plus dans la fourberie, elle ne pouvait pas simuler.

Policier: Vous n'avez pas honte de les manipuler ?

Moi: Non. J'ai honte que mes enfants doivent mentir pour ne pas à subir de moqueries, ni de préjugés.

Policier *fatigué*: Bon, assez entendu toutes ces conneries. *ordonne à mes parents* Madame, Monsieur, vous n'avez quelques minutes de discussions avec votre fi... *me regarde avec un sourire narquois* Fils !

Le policier se met à l'entrée, en les attendant et ma mère me demande avec les larmes aux yeux "Qui es-tu réellement ?". Je la prends dans mes bras et lui réponds "Votre fille". Je prends mon père dans mes bras "Adieu pa' et désolée de t'avoir autant rendu violent". Mon père n'avait pas réagis, mais au fond je l'ai touchée. Ils s'en vont. Le policier m'enferme en prison, en attendant d'avoir mon procès.

Dernière visite pour une condamnée à mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant