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La première semaine..

Une semaine est passée depuis qu'il m'a quitté..
Je me réveille dans le canapé, et comme à chaque fois, je suis désorientée.
La musique continue de jouer doucement dans mes oreilles. Je retire les écouteurs et je les dépose sur la table basse.
Ça fait maintenant une semaine que je suis une vraie loque. Une semaine que je n'ai pas prononcée un seul mot, que je ne suis pas allée travailler. Les seuls fois où je sors de cet appartement, c'est pour promener Hudson.
C'est quelque chose de simple et de mécanique. Je n'ai qu'à déambuler dans les rues en fixant le sol, puis une fois que j'ai fais le tour, je n'ai plus qu'à retourner dans ce canapé. C'est devenu mon refuge. Ici, je me sens en sécurité, blottie contre les oreillers.
Depuis qu'il est parti, je n'ai pas réussi à dormir dans la chambre, dans ce lit qui autrefois était le notre.. Je ne peux pas.
Tout me ramène à son souvenir. Il m'a laissée avec un trou béant dans la poitrine.
Et à chaque heure, chaque minute, chaque seconde, qui passe, le trou s'élargit un peu plus.
Je ne pensais pas pouvoir passer plus d'une journée sans le voir, et aujourd'hui ça fait sept jours. Sept jours que je souffre, que j'arrive à peine à respirer..
Les trois premiers jours, j'ai gardée espoir. J'ai espérée le voir franchir le seuil de la porte à chaque instant.
Mais au quatrième jours, j'ai dû me rendre à l'évidence. Il ne reviendra pas. Jamais..
Sept jours ce sont écoulés, et je n'arrive toujours pas à prononcer son nom, même dans mes pensées.
Mélanie passe me voir tous les jours. Elle m'apporte des plats, et elle reste à mes côtés pour être certaines que je mange. Mais la plupart du temps, la nourriture ressort aussitôt. J'ai perdue le goût de tout..
Des idées noires traversent constamment mon esprit, mais je les repousses aussi loin que je peux.
Je dois survivre, je dois dépasser ça..

Je me lève du canapé et je me dirige vers la salle de bain.
Je reste devant le miroir un très long moment, avant de réussir à enlever mon sweat-shirt.
Enfin, à vrai dire c'est le sien..
Le noir avec les manches rouges. Je m'étais jurée de ne plus jamais le porter, après ce qu'il s'était passé avec Pamela, mais à présent tout ça n'a plus d'importance..
Ce sweat est la seule chose qu'il a oublié, lorsqu'il a décidé de sortir de ma vie.
Lorsque je l'ai trouvée, en boule dans un coin de la chambre, j'étais furieuse. Je me suis dit qu'il l'avait fait exprès, histoire de me faire encore plus mal. Alors je l'ai mis dans un sac poubelle et je suis sortie dans la rue. Je me suis dirigée vers le gros conteneur à ordures, situé en face de l'appart. Mais lorsque j'ai soulevée le couvercle, j'ai ressentis une vive brûlure et j'ai commencée à pleurer à chaudes larmes, je n'arrivais plus à réspirer.. Alors je suis remontée en courant, j'ai sortie le sweat du sac, et je l'ai mis. Depuis ce jour, je ne l'ai plus quitté..
Après une douche rapide, je retourne me blottir dans le canapé.
Quelque instant plus tard, Mélanie apparait. Elle a un double des clefs.
Plusieurs fois je n'ai pas eu la force de venir lui ouvrir la porte, alors elle m'a demandée de lui laisser un jeu de clefs.
Elle s'approche et elle prend place dans le canapé.
Elle me parle, mais comme chaque jour depuis une semaine, je n'entends rien.
Je sais qu'elle se fait énormément de soucis pour moi, et je lui suis vraiment reconnaissante pour tout ce qu'elle fait.
Mais même avec toute la volonté du monde, je ne parviens pas à sortir de ce gouffre..
Mélanie me raconte des choses banales, et je sais qu'elle le fait dans le but de me changer les idées.
Parfois ça fonctionne, et j'aimerais vraiment lui répondre, mais je n'ai tout simplement plus aucune énergie pour le faire.
Le premier jour, elle a déboulée ici, et bien qu'elle était encore malade à cause du virus qu'elle avait chopée, elle s'est précipitée à mon chevet. Elle s'en voulait terriblement, car Justin avait donné l'adresse à.. Il lui avait donné l'adresse..
Elle s'est excusée, elle a même pleurée, et la seule chose que j'ai réussi à faire, c'est de la serrer fort dans mes bras.
Ni elle, ni Justin, n'est responsable de ça. Jamais je ne pourrais leurs en vouloir. Le seul fautif, c'est lui. Et moi, aussi..
Mélanie continue de me raconter sa journée au boulot.
Puis, elle me parle de Justin, et à un moment elle dit une chose qui retient mon attention.
    - Justin à amené Tyler passer une radio, hier. Son os se résorbe progressivement.
Je redresse la tête.
Mélanie écarquille les yeux.
    - Je suis désolée d'avoir parlée de Tyler, Lexa.. C'est sorti tout seul..
Je secoue la tête.
Je suis heureuse d'entendre son nom. Et à vrai dire, j'espérée avoir de ses nouvelles.
    - Non, ne t'excuses pas.. Comment va-t-il..?
Ma voix est rauque, quasiment inaudible.
C'est les premiers mots que je prononce depuis sept jours, ça fait tout drôle.
Mélanie ne cache pas sa surprise.
Elle saisit ma main, et ses yeux s'emplissent de larmes.
Elle m'offre un sourire et je vois l'espoir naître dans son regard.
    - Il va plutôt bien. Son nez n'était pas cassé, mais son bras en revanche, l'est. Ils lui ont posés un plâtre. Il doit le garder environ quatre semaines. Tout dépendra de l'avancement de sa guérison, mais comme je te l'ai dit, c'est en très bonne voie.
Je lui offre un léger sourire.
Mon premier depuis sept jours.
    - Je suis soulagée. Et j'espère que son bras ne le fait pas trop souffrir..
Dis-je, dans un soupir.
    - Tyler est un bâtant, tout ira bien pour lui. Il a demandé de tes nouvelles..
Je fronce les sourcils.
    - Vraiment? Je pensais qu'il me détestait..
Ma voix est toujours aussi rauque, mais j'ai un peu moins de mal à parler à présent.
    - Non, Lexa. Il a juste besoin d'un peu de temps, mais il tient à toi.
Je baisse de nouveau les yeux.
Tyler ne devrait pas me pardonner. À cause de moi, il a finit à l'hôpital et son bras est cassé.
Quelque minutes plus tard, Mélanie change de sujet.
Je l'écoute, et cette fois je parviens enfin à échanger quelque mots avec elle.
Puis, profitant de l'amélioration de mon état, elle sort un plat de macaronis et elle m'incite à manger un peu.
Je parviens à avaler quelque bouchée, mais sans plus.
Mon estomac est toujours noué. Je ne préfère pas insister.
Au bout d'un moment, elle finit par se lever pour partir. Elle me promet de revenir demain, avec Justin.
Puis, après m'avoir prise dans ses bras, elle sort. Je me retrouve de nouveau seule.

Je remets les écouteurs dans mes oreilles. Je lance ma playlist.
La même qui tourne en boucle depuis une semaine.
C'est une compilation de chanson d'amour chaotique. Écouter les paroles de ces chansons m'aide dans un certains sens.. Ça me rappelle que je ne suis pas la seule à traverser ça.. Je ne suis pas la seule à connaître cette douleur et ce vide en moi..
Je m'allonge et je ferme les yeux.
Mais quelque instant plus tard, mon téléphone se met à sonner.
Je bondis, et je me précipite pour voir de qui cet appel provient.
Comme une imbécile, j'ai toujours l'espoir que ce soit lui.. Mais, ça fait maintenant trois jours que la voix mécanique de son téléphone à changée. Avant, elle annoncée qu'il n'était pas disponible pour le moment, et à présent, elle dit que son numéro n'est plus attribué.. M'arrachant ainsi le peu d'espoir qu'il me restait..
Le mot "maman" s'affiche sur l'écran.
Elle a essayait de me joindre quasiment tous les jours cette semaine.
À chaque fois, je n'ai pas répondue. Je me suis contentais de lui envoyer un message pour lui dire que j'étais malade et que j'avais une extinction de voix. Mais ma mère est plutôt tenace et de toute façon je doute qu'elle ne m'ait cru.
Alors cette fois, je ne me débine pas et je décroche.
    "Allô?"
    "Lexa! Tu réponds enfin! Comment vas-tu?"
Ma mère semble vraiment surprise de m'entendre.
    "Un peu mieux."
Je ne sais pas si c'est un mensonge, ou si c'est réellement le cas.
J'aimerais vraiment croire que c'est le cas.. Après tout, je me suis enfin remise à parler..
"Tu as encore la voix cassée.. T'as dû attraper un sacré virus.."
Cette fois, ma mère ne doute plus de moi.
"Ouais, sans doute.."
Dis-je, dans un murmure.
Je ne veux pas dire à ma mère qu'il est parti. Elle jubilerait, et de toute façon je ne suis pas prête à en parler. A personne.
Bien sûr, je finirais par le lui dire, mais je le ferais quand je serais prête à affronter tout ça. Et pour le moment, c'est loin d'être le cas..
"Tu veux que je te prépare un peu de soupe? Tu sais, celle que je te faisais quand tu étais petite."
J'esquisse ce qui ressemble à un sourire.
"C'est gentil maman, mais je t'assure que je vais mieux."
"Très bien, comme tu voudras. Passe me voir à l'occasion."
"D'accord, à plus tard maman."
"A plus tard, je t'embrasse."
Sur ces derniers mots, je raccroche et je m'allonge sur le dos.
Je fixe le plafond et je remets mes écouteurs.
Les musiques défilent les unes après les autres. Et à chaque nouveau morceau, je parviens à trouver des ressemblances entre les paroles et notre.. histoire..
Sauf que cette fois, je ne pleure pas. Je me remémore simplement les moments que nous avions passés ensemble, tout en fixant le plafond blanc..
La douleur est là, toujours aussi présente, mais pour la première fois depuis sept jours, elle ne m'aspire pas..

You Got Me.. Tome 3..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant