You Got Me.. Tome 3..

29

Je suis réveillée par un bruit sourd. Je me redresse dans le lit, complètement désorientée. La lumière du jour filtre au travers de la fenêtre et crée une lumière tamisée. Subitement, prise de panique, je me tourne vers Matt. La place à côté de moi est vide. Il n'est pas là..
La panique me submerge à l'idée qu'il soit parti sans me dire au revoir, mais très vite, sa voix me parvient en provenance de la pièce d'a côté et je relâche mon souffle.
    - Merde.. Putain, fait chier..!
Il jure entre ses dents de sa voix rauque et sexy du matin que j'aime temps.
Je souris comme une idiote en l'imaginait ronchonner parce qu'il a sans doutes dû renverser quelque chose.
Je sors du lit, et je quitte la chambre pour rejoindre Matt.
Je le trouve dans la cuisine, une éponge à la main, entrain de nettoyer du café renversé.
    - Bonjour..
Dis-je, avec un sourire tout en m'avançant vers lui.
Matt relève la tête et m'offre un sourire à couper le souffle.
    - Salut, marmotte..
Je pouffe de rire devant ce surnom ridicule que j'avais pour habitude de lui donner le matin quand il traîné des pieds pour aller au boulot. Mais subitement, je m'arrête de rire et je panique.
    - Merde, il est quel heure?!
    - Presque dix heures.
Répond Matt, avec un sourire.
    - Oh, putain.. Je suis en retard..!
Matt se met à rire et je le foudroie du regard.
    - Arrête de paniquer. C'est toi la patronne, t'es au courant..? J'ai déjà prévenu Mélanie, et elle ne voit aucun problème à ce que tu sèches le boulot aujourd'hui.
    - Non, justement, je ne peux pas la laisser tout gérer seule, encore une fois.
Dis-je, tout en me précipitant dans la chambre pour m'habiller.
Matt me suis et s'arrête net sur le palier en me découvrant en sous-vêtement. Je le vois déglutir et rougir.
Matt rougir..?! Oh putain, ça c'est une première..!
J'esquisse un sourire. Jamais je ne l'ai vue rougir de cette manière en regardant mon corps. Et je dois bien avouer que c'est très excitant..
    - Je t'avais préparé du café, mais j'ai tout renversé comme un con.
Lance Matt, sur le ton de l'excuse.
    - T'en fait pas pour ça. Si tu veux, tu peux m'accompagner au boulot..? On prendra un café là-bas, et je pourrais te faire visiter la librairie?
Matt m'observe, avec une drôle d'expression sur le visage.
Et subitement, je ne suis plus aussi sûre de moi. Peut être que j'abuse vraiment, là.. Peut être qu'il veut simplement rentrer chez lui.. Ou qu'il doit aller bosser..
    - Enfin, si tu veux.. Tu n'es pas obligé. Tu dois peut être aller au boulot..?
    - Non, t'en fais pas. Je serais très heureux de t'accompagner.
Lance Matt en m'offrant un sourire.
Je lui offre un sourire en retour et je sors de la chambre pour me rendre dans la salle de bain.
Une demi-heure plus tard, je suis prête à partir au boulot.

Nous marchons dans une ambiance légère. Matt ne cesse de ronchonner, parce que je cite: "il faut être taré pour aller bosser à pied avec un froid pareil!" Je n'arrive pas à m'empêcher de rire, c'est plus fort que moi. Avec lui, tout devient toujours amusant, et même le simple fait de me rendre au boulot à ses côtés égaie ma journée.
Il m'a supplié je ne sais combien de fois d'y aller avec sa voiture - qui est équipée d'un super chauffage, selon lui - mais j'ai tenue tête et j'ai finis par avoir le dernier mot.
Dix minutes de marche ce n'est pas si terrible et en plus ça réchauffe..
- On est arrivés. Tu vois c'était pas si terrible..
Dis-je avec un sourire.
- Ouais, je n'en suis pas si sûr..
Lance Matt d'un air faussement blasé.
Je sais très bien qu'il a apprécié presque autant que moi notre petite balade matinale.
Mon sourire s'agrandit, tandis que je lui fait signe d'entrer.
Mélanie se tient derrière le comptoir, elle affiche un large sourire. Mais celui-ci s'efface rapidement lorsqu'elle m'aperçoit. Elle contourne le comptoir et vient se poster devant nous les bras croisés.
- Qu'est-ce que tu fais ici?!
- Bonjour, Mel. Moi aussi je suis contente de te voir.
Dis-je avec un sourire.
Mélanie lève les yeux au ciel, puis elle se tourne vers Matt et pointe un doigt accusateur sur lui.
- Qu'est-ce que t'as foutu?! Je t'avais dit de lui dire de rester chez elle.. C'est pas croyable ça! Toi, t'es vraiment un mec! On ne peut pas se fier à toi..
Elle le foudroie du regard, ce qui fait sourire Matt.
Tu perds ton temps, Mel.. Matt n'est pas du genre à se laisser impressionner aussi facilement..
- Il me l'a dit, mais je ne l'ai pas écoutée. Je vais bien, OK? Je ne vais pas rester chez moi à m'apitoyer sur mon sort encore un jour de plus. J'ai une maladie, maintenant je le sais, mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher de vivre normalement.
Mélanie laisse retomber lourdement ses bras, tout en poussant un profond soupir.
- Je sais, Lexa.. Mais je m'inquiète tellement pour toi..
- Je sais, et c'est ce qui fait de toi une amie formidable.. Mais je vais bien. Je veux seulement passer à autre chose.
Mélanie s'avance vers moi pour me serrer dans ses bras.
- D'accord, je suis désolée..
Dit-elle dans un murmure.
- Ça va, ne t'en fais pas.
Je réponds avec un sourire.
- Je vais faire visiter la librairie à Matt, ça ne te dérange pas de nous faire du café?
Je préfère changer rapidement de sujet.
- Non, aucun problème.
Me répond Mélanie, avec un sourire.
- Merci.
Je me tourne vers Matt.
- Viens, on va commencer par la salle de repos.
Matt acquiesce et s'avance vers moi pour me suivre.
Nous avançons jusqu'au fond de la pièce et j'ouvre la porte bleu qui est située sur la droite.
- Donc, ici, c'est la salle de repos. Ou plutôt, comme Mélanie l'appelle, la maison de Joe.
Matt fronce les sourcils, perplexe.
- Joe?
- Ah euh, oui.. Joe bosse avec nous. Et comme pour le moment nous n'avons pas les moyens de le payer, en échange il habite ici.
- C'est super ce que vous avez fait pour lui. Comment il se débrouille, ici?
- Comme un chef! Il est super avec les clients, et il est très dynamique. Je suis contente parce que j'ai l'impression que ce boulot lui fait beaucoup de bien. J'espère qu'on pourra rapidement le payer, pour qu'il puisse prendre un nouveau départ.
Matt acquiesce avec un sourire.
- Donc, il y a un canapé lit, une petite cuisine et une salle de bain. Ensuite, dans la pièce d'à côté, c'est l'endroit où l'on stock les livres en attentes et le matériel pour le bar, ainsi que les produits pour le ménage.
Matt observe attentivement tout ce qui se trouve autour de nous, tout en gardant le silence.
Il semble un peu.. Impressionné, ou fière de moi, peut être..? Je ne sais pas trop.. Matt n'est pas vraiment du genre facile à déchiffrer..
- Et donc là, c'est ma partie préférée. La partie librairie. C'est ici que je passe toute mes journée. Je range les livres, je conseille les clients.. Bref, c'est mon petit coin de paradis..
Je me tourne vers Matt. Il m'observe, la tête légèrement penchée sur son épaule.
- Quoi..? Pourquoi tu me regardes comme ça..?
Je demande en rougissant.
- Parce que j'adore voir à quel point tu es heureuse, ici.
Je rougis de plus bel et Matt m'offre un sourire en coin.
- Tu es magnifique, bébé..
Lâche Matt dans un souffle à peine audible.
J'ai envie de me jeter à son coup et de l'embrasser. Mais ces dernières vingt-quatre heures ont étaient un peu comme hors du temps. Nous sommes censés prendre un nouveau départ, reprendre les choses à zéro et j'ai l'impression que nous sommes entrain d'anéantir tous les efforts que nous avons fait jusqu'à maintenant..
Je meurs d'envie de tout oublier, exactement comme je l'ai fais durant ces dernières vingt-quatre heures, mais ce n'est pas ça qui va arranger les choses. Nous avons besoin de temps et il faut absolument que je trouve un moyen d'arranger cette situation dans laquelle nous nous sommes mis..
- Écoute, Matt, je..
- Ah, vous voilà! Le café va refroidir, venez.
Mélanie déboule de je ne sais où et me coupe dans mon élan.
Je lui offre un léger sourire et je me tourne vers Matt. Il s'avance vers Mélanie et je décide de faire la même chose.
Je renonce à avoir une conversation avec lui pour l'instant, mais il faudra bien que je trouve un moment pour rétablir les choses.. C'est inévitable, et nécessaire. Je vais devoir rétablir les barrières que j'avais érigée entre nous, et briser cette bulle dans laquelle je me suis sentie si bien ces dernières vingt-quatre heures..