tome 2 chapitre 1

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Chapitre 1

Mberry ne savait même plus quoi faire. Mais tout ce dont elle était sûre c’est qu’elle était dans le devoir d’aider Ibrahima. Oui il est le père de son enfant après.

Elle avait donc décidé de le ramener chez eux et pendant le reste du trajet, elle décida de ne piper un seul mot. Tandis qu’Ibou lui, chantait à tout Bou de chant.

Elle se devait d’être forte, oui, elle ne devait plus craquer, plus jamais se disait elle en se garant devant la porte de la maison.

Elle se tourna vers Ibou : ou sont tes clés ?

Ibou hésita puis chercha dans ses poches, mais rien. Mberry commençait à s’impatienter et se mit à chercher dans les poches de son mari qui riait aux éclats. Il était assez tard, et elle n’avait pas envie que les voisins les voient. Mais trop tard. Car oui, en banlieue, les gens ne dormaient quasiment jamais et ils n’avaient pas fallu longtemps pour qu’on les voit. Un jeune homme du quartier qu’elle reconnaissait bien vint à sa rescousse : madame Sow ? tout va bien ?

Mberry, morte de honte répondit quand même : oui frère, je cherche juste ses clés…

Il la regardait d’un œil compatissant, et voyant que la jeune dame ne savait vraiment pas quoi faire, l’homme en question aida Ibrahima à descendre de la voiture, et les clés tombèrent par terre. Mberry les ramassa soulagée et se dirigea vers la porte d’entrée : merci mon frère, merci beaucoup.

« Il n’y a pas de quoi madame Sow. Faites-lui prendre une bonne douche et vous lui donnez une tisane : feuille de menthe, bonbon menthe infusé… il n’aura pas mal à la tête. »

Mberry avait envie de lui dire qu’elle s’en foutait pas mal qu’il ait mal à la tête, mais se ravisa : Elle attendit qu’il soit complètement parti pour fermer la porte derrière lui.

Elle se tourna et vit Ibou qui l’observait.

Mberry : vas dans la chambre.

Ibou : mb…mberry, pour… pourquoi il t’a regardé comme ça ??? hein ????

Mberry : va dans la chambre et couche toi je vais partir moi.

Il tituba : s’il te plait… ne… pars pas…

Mberry soupira : ok mais vas te coucher d’abord.

Ibou : viens avec moi…

Mberry : je ne peux pas Ibou, tu m’as déjà mis sur les nerfs, alors vas te coucher et ne m’énerve pas davantage…

Ibou sursauta puis murmura : à vos ordres maîtresse !!!!

Mberry souffla de dépit, le regardant partir, sans vraiment savoir ce qu’elle pouvait bien faire de lui.
En réalité, personne autour d’elle ne connaissait cet aspect de son mari. Personne, se disait-elle. Même si elle en avait voulu parler à sa mère, elle s’était retenue de le faire. Oui, elle ne voulait pas que les gens sachent, elle ne voulait pas qu’ils découvrent qu’en fait, le beau et célèbre Ibrahima Sow est un coureur de jupon et de surcroit un alcoolique. Pensait-elle en le rejoignant dans la chambre.

Il était allongé mais ne dormait pas. Il divaguait. Mais mberry le connaissait, elle savait qu’il était loin d’être ce mauvais garçon dont il paraissait actuellement. Oui elle en était sure. Mais elle savait également qu’elle n’était pas prête à endurer ça avec lui, non, elle n’en avait tout simplement pas la force ; Leur frère ainée était mort à cause de l’alcool, et cela les avait tous affecté, oui tous, pensait-elle.

Elle le regardait encore, incapable de le laisser seul. Elle devait partir pourtant, elle n’était pas obligée de vivre ça, non ; Mais Ibou était le père de son enfant, et était toujours son mari. Mais en dehors de ça, il est un être humain, pensait mberry, en fermant doucement la porte et s’installa au salon.

Elle s’affala sur le siège sans même s'en rendre compte, trop fatiguée mentalement…
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Ibou se leva, la tête qui tournait comme jamais. Il regarda autour de lui et vit qu’il était chez lui, dans sa chambre. Il ferma les yeux et se remémora avec difficulté la nuit qu’il venait de passer… il soupira au fond de son lit et ne pouvant même pas se retenir, une larme coula sur sa joue. Il avait mal, il était perdu. En un rien de temps, il avait perdu toute sa famille, avait gâché sa vie. Et maintenant cette addiction à l’alcool….

Il enleva la couverture et voulut se lever, mais il avait l’impression d’avoir le monde sur la tête. Il força et se leva pour aller prendre une douche rapide. En réalité, il pensait être seul dans la maison, c’est pourquoi il avait failli sursauter, quand il s’était rendu au salon, et vit mberry, dormant sur le canapé.

Il resta sur le pas de la porte à la regarder. Elle avait l’air fatiguée, complètent ko, pensait-il. Elle n’avait ni enlevé ses chaussures, ni rien. Elle était juste là, affalé sur le canapé, dormant calmement.

Ibou retourna dans la chambre, prit une couverture et revint vers elle. Il était entrain de la couvrir quand mberry le sentit et ouvrit doucement les yeux. Ils rencontrèrent ceux de son mari qui resta sur cette position.

Il avait les yeux beaucoup plus blanc qu’hier pensait mberry. En fait, il avait l’air plus sobre, se disait-elle. Cependant, elle lisait autre chose sur son visage : de la détresse…

Ibou se releva soudain, conscient qu’elle l’observait : je pensais que tu dormais…

Mberry : non ça va. Je voulais attendre ton réveil pour partir…

Il s’éloigna un peu et se mit sur le pas de la porte, la regardant mettre de l’ordre dans ses habits. Elle prit les clés de la voiture et se leva ;

Ibou : les policiers sont surement sur la route. Ce n’est pas sûr de conduire sans permit. Tu as pris un risque hier.

Mberry murmura : ce n’est pas grave….

Ibou : laisse-moi te ramener…

Mberry ne le regardait pas. Elle était bien trop déçue par lui. Elle se dirigea vers la sortie, mais Ibou lui tint le bras, l’obligeant à le regarder : mberry, s’il te plait, ne me fais pas ça !!!!

Mberry : quoi ?

Ibou : laisse-moi t’emmener chez toi. C’est la moindre des choses que je puisse faire après ce qu’il s’est passé hier. (Il baissa la tête) apres ce que j'ai fait

Elle soupira puis lui tendit les clés et sortit. De toutes les façons, elle avait passé la nuit dehors, elle ne savait pas quoi dire à ses parents. Heureusement que son fils devait passer la journée chez sa sœur Fatou. Mais en même temps, elle préférait que ses parents pense qu’elle avait dormit avec Ibou que de penser qu’elle avait passé la nuit ailleurs ou de leur raconter cette histoire d'alcool , se disait-elle en grimpant dans la voiture de son père.

Ibou avait toujours un mal de tête horrible. Raison pour laquelle il avait acheté une tasse de café avant de monter dans la voiture. Il commençait donc à rouler doucement pendant que sa femme regardait dans le vide.

La situation était bien trop bizarre et décevante pour qu’un seul mot n’y sorte. Il avait préféré ne rien dire et mberry de même. Il ne voulait pas empirer la situation. Oui, il savait qu’il avait fait une grosse bêtise. Il savait que mberry ne seras plus jamais à lui se disait-il. Et donc, le mieux c’était de ne pas envenimer les choses pensait-il.

Ibou : voilà nous sommes arrivés.

Mberry : tu vas rentrer en taxi ?

Ibou : je vais marcher un peu…

Mberry : ok…

Ils descendirent ensemble de la voiture Mais malheureusement pour eux papa badou était devant la porte à les attendre. Quand mberry le vit, elle sursauta : papa ? qu’est ce que tu fais ici à cette heure ?

Papa badou : rien, je suis devant la porte de MA maison, j’en ai le droit non ?

Ibou voulait s’approcher de lui et le saluer, mais se ravisa. Il lui murmura : bonjour papa.

Papa badou : bonjour mon fils. Comme ça vous vous voyez en cachette ? mberry maintenant c’était quoi l’utilité de quitter ton domicile conjugal puis que tu aimes faire des choses avec ton mari ?

Mberry : …

Papa badou cria : REPONDEZ MOI !!!!

A suivre

Addiction Tome 1 et 2Where stories live. Discover now