quattro

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𝚒𝚜𝚒𝚜 𝚐𝚒𝚘𝚒𝚊


de > inconnu
c'est mathieu, tu fais quoi là tout dsuite ? je viens te chercher

j'hausse les sourcils, perplexe. pourquoi faut-il qu'il m'envoi ça maintenant, alors que je suis en boite, bien éméchée ? c'est sûrement mon état qui me pousse à répondre ce que je lui réponds, d'ailleurs.

à > mathieu
je suis au pacha, viens

viens. je suis vraiment une imbécile. pourquoi il me rejoindrait en boite. en plus, je suis sûre qu'il n'y va jamais. du coup, un peu honteuse de ma réponse, je range mon portable que je mets sur vibreur au cas où et rejoins alix et les gars.

on dance pendant un petit moment encore puis mon portable vibre. je m'écarte un peu de la foule pour lire mon message et j'écarquille les yeux en le lisant.

de > mathieu
je suis là, sors

il est venu ? mais, je vais pas laisser mes potes et me tirer comme ça, si ?

j'aperçois laïs au loin et cours vers lui pour le prévenir que je sors. je lui dis que je reviens, mais on sait tout les deux qu'il y a peu de chance. étonnamment, il me laisse sortir. c'est sûrement son état qui le pousse à le faire aussi.

quand je sors, j'aperçois une classe A noire devant, garée en double file. je regarde autour de moi, puis la vitre de la voiture se baisse. j'aperçois le visage de mathieu qui me fait signe de monter. je souris automatiquement. je suis bien trop contente de le revoir. je ne me fais pas prier et traverse, puis je contournes la voiture et entre côté passager.

– salut, il dit.

je croise mes bras devant ma poitrine.

– j'attendais ton message.

– tu boudes, alors ? il demandes avec un sourire taquin.

– peut-être bien.

– t'es sortie, pourtant.

je le regarde dans les yeux. il a toujours son sourire en coin scotché au visage. je lève les yeux au ciel. finalement il démarre et commence à conduire dans les rues de paris.

– tu m'emmènes où ?

– aucune idée, quelque part où on sera tranquilles.

– bonne idée tu l'as trouvé tout seul ?

– isis... il souffle avant de lever les yeux au ciel.

je frissonne à l'entente de mon prénom entre ses lèvres. je passe ma langue sur les miennes et je me remets bien dans mon siège. je vais totalement mettre ma réaction sur le dos de l'alcool.

pendant qu'il conduit, moi, je l'observe. je passe d'abord sur ses mains. celle qui tient le volant, puis celle qui tient le pommeau de vitesse. je remonte jusque ses bras, je détaille son torse, ses épaules, puis j'arrive à son visage. sa mâchoire, les poils blonds courts qu'il a le long de cette dernière, et qui enrobe aussi son menton. ses grains de beauté, ses lèvres, son nez. ses yeux verts, ses cheveux blonds, décolorés.

à ce moment là, sous alcool, je me dis que je suis bien dans la merde, parce que mathieu m'attire un peu trop à mon goût. je m'enfonce dans mon siège en faisant une moue et il le remarque.

– qu'est-ce que t'as ?

– rien.

il tourne la tête vers moi et me lance un regard entendu, avant de dire :

– t'as bu combien de verres ce soir ?

je lève mes deux mains devant moi et me concentre pour compter les verres que j'ai pris. au final ça dépasse mon nombre de doigts et je baisse mes mains, sous le regard amusé de mathieu.

– te moque pas, je suis sortie pour toi !

– tu voulais trop me voir, normal.

– c'est ça, dans tes rêves.

il tourne la tête vers moi et m'adresse un énième sourire en coin. c'est étrange, ce qu'ils peuvent me faire, ses sourires.

on a roulé pendant une bonne dizaine de minutes, puis on s'est arrêté pas trop loin des quais de seine et on est restés dans la voiture, au chaud pour parler.

– t'attendais vraiment mon message ?

j'hoche la tête pour toute réponse. j'adore son côté mystérieux, mais s'il veut garder une part de mystère, alors j'en garderais une aussi.

– je t'aurais pas cru comme ça.

– comme quoi ?

– comme une meuf qui attend quoi que ce soit de quiconque.

j'ai souris. je sais qu'il faut que je le prenne bien.

– t'es pas le premier qui me dit ça, mais pourtant si, je l'ai attendu.

– pourquoi ?

– mathieu... je souffle.

encore un sourire taquin. il a déjà deviné qu'ils me faisaient fondre ou bien ?

– pourquoi t'es venu à toutes les soirées givenchy après la notre ?

cette fois, il sourit vraiment. il baisse un peu la tête et son sourire s'étend jusqu'à laisser paraître ses dents. ça me fait sourire aussi, et je ris même légèrement.

– vas-y m'fais pas passer pour un canard.

– trop tard, je réponds.

il s'enfonce dans son siège en secouant la tête de gauche à droite. j'aime bien ce qu'il se passe entre nous. je crois qu'avec ces échanges un peu sérieux l'alcool est un peu redescendu, aussi.

– j'voulais t'envoyer un message plus tôt, mais je voulais pas que tu crois que je fais rien de ma vie non plus, il dit en fixant devant lui. puis j'étais pas mal occupé alors je me suis dis que je le ferais spontanément.

– et la prochaine fois ce sera spontanément aussi ? je demandes.

– peut-être que y'aura pas de prochaine fois, il répond.

je fais une mine boudeuse et il rit avant d'ajouter :

– qui sait, attend la prochaine fois et tu verras bien.

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sogno di amarti / plkWhere stories live. Discover now