diciotto

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𝚖𝚊𝚝𝚑𝚒𝚎𝚞 𝚙𝚛𝚞𝚜𝚔𝚒



par miracle isis s'est installée dos à nous sur plusieurs banquettes en angle avec ses potes. les gars arrêtent pas de me charrier parce que je tire la gueule mais la vérité c'est que je suis foutu. quand elle va me voir ici j'ose même pas imaginer le mépris que son regard traduira.

depuis le départ j'essaye d'éviter ce genre de sujet avec elle. je sais qu'elle est pas archi fan de ces bails. déjà qu'elle n'était pas très fan non plus que je sois connu.

c'est étrange mais, avec isis, c'est différent. normalement, avec moi, c'est à prendre ou à laisser. t'aimes pas que je fumes ? tu dégages. t'aimes pas que je fasses de la musique ? tu dégages. t'aimes pas le fait que je sois impliqué dans des histoires un peu trop sombres ? tu dégages.

mais elle... il y a quelque chose dans ses yeux qui me pousse à vouloir être à la hauteur. à devenir la meilleure version de moi-même. c'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles j'ai évité sofiane ces derniers temps. et bien sur le soir ou je déroge un peu à ma nouvelle règle, il faut qu'elle soit là.

c'est exactement pour ce genre de chose qu'au fond je sais que, même avec tout les efforts du monde, je ne serais jamais assez bien pour elle.

– gros, ils viennent d'arriver.

je relève la tête. ils sont tout juste cinq, mais ils ont l'air déterminés.

que les hostilités commencent.

𝚒𝚜𝚒𝚜 𝚐𝚒𝚘𝚒𝚊

– isis, viens ! dit alix en me tirant par la main.

je fais une moue à laïs qui lève les mains en signe d'innocence, m'annonçant clairement qu'il ne me sauvera pas. je finis assez vite sur la piste de danse, et malgré ma réticence du départ, je me prends vite au jeu.

on se déhanche sur un son de dj snake, sous les jeux de lumières.

alors qu'alix me fait tourner sur moi même on entends des cris et on fait trois pas en arrière, échangeant un regard inquiet.

ma curiosité prend le dessus et tandis que les gens continuent de danser, moi je traine alix jusqu'au fond de la boite, là où se trouve notre coin vip et d'autres derrière. les gars sont tous là, debout, à regarder la scène.

un métis aux cheveux bouclés est plaqué contre un mur et un typé rebeu avec un bonnet le tiens par le col. leurs potes respectifs se crient tous dessus.

on contourne les barrières et on rejoint les garçons. laïs entoure mes épaules de ses bras pour me rassurer.

mais, alors que j'aperçois une petite tête blonde à travers les différentes personnes qui entourent les deux jeunes hommes contre le mur, mon inquiétude triple.

ma mâchoire tombe et alix me lance un regard inquiet elle aussi. elle fait des signes avec ses mains l'air de me demander si j'ai une idée de ce qu'il se passe. je lui mime que pas du tout, que j'avais aucune idée qu'il était là.

tout s'accélère et mon cœur avec. il prend parti alors qu'il se faisait discret jusque là. j'observe silencieusement puis quand je vois le poing d'un des garçons présents s'écraser contre la joue de mathieu et ce dernier s'étaler au sol je me défais des bras de laïs et cours jusque lui, descendant les quelques marches qui nous séparent.

– bouge de là toi ! j'hurle à son agresseur.

– c'est qui celle là ? il demande.

je m'accroupis près de mathieu et passe ma main droite sous sa tête pour la relever.

– mathieu... eh mathieu.

– mhpf.

je fermes les yeux et un fin sourire se dessine sur mes lèvres.

– ça va ?

– isis ?

– oui.

– je suis en train de rêver ?

– non ?

il plisse longuement les yeux avant d'enfin les ouvrir pour les écarquiller. il se redresse d'un coup et passe sa main dans sa nuque. je me relève à mon tour et lève les yeux vers lui.

– qu'est-ce que tu fais là ? je lui demandes.

– je... j'pensais pas que tu serais là non plus.

– je t'ai dis que je sortais en boite.

– t'as pas dis où.

– vrai, je souris légèrement.

il semble gêné et je fais rapidement le rapprochement avec ses potes qui ne doivent pas savoir qui je suis.

– t'es occupé, peut-être ?

– non, non...

– cool, alors tu me suis, on va soigner tout ça.

– euh non mais isis je-

– discute pas.

je passes devant les gars et alix sans trop les regarder, sachant pertinemment que je viens de me griller toute seule.

– hum... attend deux minutes.

je les rejoins en me mordillant la lèvre inférieure.

– wesh lady bond, me lance marin.

je lève les yeux au ciel mais ris quand même.

– je... j'y vais du coup. fin je rentres à l'appart. amusez-vous bien.

– ouais lâche-nous menteuse, siffle laïs.

– t'as des explications à donner demain ! rajoute isma.

– moi je t'aime, glisse alix.

– moi aussi, je ris. je vous rejoins demain matin ok ?

ils hochent la tête et je rejoins mathieu qui m'attend à la sortie du coin vip sagement. j'entrelace nos doigts ensemble et nos regards se croisent. j'ai du mal à déceler ses émotions, mais je dirais qu'il a l'air... surpris ? étonné ?

je saurais ça une fois à l'appart j'imagine.


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sogno di amarti / plkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant