ventinove

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𝚒𝚜𝚒𝚜  𝚐𝚒𝚘𝚒𝚊



je bascule ma tête en arrière et soupire longuement. je gamberge devant le message de mathieu depuis au moins cinq minutes et je n'arrive toujours pas à me décider.

c'est bien beau de faire la meuf un peu mais maintenant... maintenant c'est sois je lui dis oui, sois je le remballe encore. mais le remballer après les messages que je lui ai envoyé c'est vraiment, vraiment pas correct.

quelle conne je vous jure, j'aurais pas pu réfléchir deux secondes avant de répondre ce que j'ai répondu ? non bien sur que non.

– réponds lui wesh !

je sursaute en relevant la tête vers alix qui vient d'entrer dans la cuisine.

– mais refais plus jamais ça !

– oui bon arrête de te prendre la tête et vas-y ça n'engage à rien.

– mouais.

– dépêche toi avant qu'il change d'avis.

on est coupées par une notification instagram.

– oh, c'est peut-être déjà trop tard ? elle demande.

je la toise et déverrouille mon portable pour lire le dm que je viens de recevoir et qui vient bien de mathieu.

plkpb
je passe te prendre dans une heure et demi.

j'écarquille les yeux et tend mon portable vers alix pour qu'elle puisse lire. j'ose espérer que c'est une blague.

une blague qui m'arrache quand même un sourire.

oh bordel dans quoi je m'embarque encore. s'il fait un pas de travers je l'encastre dans un mur. mais vraiment.

– t'attend quoi ? t'as vu ta tête ? me fait remarquer alix.

je tourne la tête pour me regarder dans la vitre du four. mh, c'est effectivement pas fameux. je grimace et passe ma main dans mes cheveux.

– vas-y, j'y vais.

je vais dans ma chambre et prépare une tenue à l'avance puis je file sous la douche.

je sors de la salle de bain vingt minutes plus tard. je m'attaque à mes cheveux et mon maquillage en musique. j'ai besoin de motivation et de beaucoup d'énergie là. pop smoke à fond, je termine de boucler légèrement mes cheveux. je reste légère sur le maquillage pour pouvoir mettre un ral rouge. je me regarde au moins dix fois dans le miroir, en sous-vêtements, pour voir si ma tête est potable.

au bout de cinq minutes je souffle d'exaspération.

– depuis quand je doute de moi, je me souffle à moi même.

je sais que c'est mathieu qui a cet effet là sur moi. je meurs d'envie de le voir, mais en même temps j'ai tellement peur. je me suis tellement attachée à lui en un si petit lapse de temps, j'ai l'impression qu'une soirée pourrait me faire tomber amoureuse. et les montagnes russes qu'on vient de passer n'arrangent en rien la situation, j'ai l'impression que ça m'a encore plus accroché à lui, même si j'essayais tant bien que mal de me défaire de son emprise.

j'inspire finalement un bon coup et regarde ma tenue posée sur mon lit. j'enfile mon pantalon palazzo noir en satin, mon crop top blanc lacé dans le dos et mon blazer noir. j'enfile une paire d'air force 1 parce que je vais pas mettre des talons si c'est pour m'enfuir à la fin de la soirée si cette dernière tourne à la catastrophe comme notre « relation » ces derniers temps.

je me regarde une dernière fois dans le miroir. il semblerait que tout soit parfait. je me parfume et met mes bagues et ma montre.

je débarque dans le salon et tombe sur alix qui rentre dans l'appart.

– bah, t'étais partie où ? je lui demande.

– hein ? nul part. fin si ! mettre la poubelle, quoi.

je fronce les sourcils mais lui fais signe que je ne vais pas chercher plus loin en m'étalant sur le canapé.

– isis, ça va bien se passer.

– t'en sais rien.

– si, j'en suis sûre. vraiment.

– tout à l'heure quand je vais t'appeler pour te dire qu'houssem était encore dans le même resto faudra pas dire bip.

– arrête ! elle rit. putain imagine ? ce clochard là...

je lève les yeux au ciel en riant. puis une notification nous sort de notre conversation.

– ... c'est mathieu ?

je lis et hoche la tête.

– ouais... j'dois y aller.

on se lève et elle me prend dans ses bras avant de me souhaiter bon courage. j'attrape mon sac et sors, dévalant les escaliers. j'aperçois la classe A noire en double file et mon cœur se met à battre la chamade. plus de marche arrière possible maintenant.

je m'avance et entre dans la voiture. mathieu a un sourire jusqu'aux oreilles, et étonnement ça me détend et me fais sourire aussi.

– qu'est-ce que t'as ? je lui demande en riant doucement.

– j'suis content que tu sois là, il dit.

il marque une pause en me reluquant lentement. son regard sur moi me donne des frissons. c'est bien le seul qui peut faire ça sans me faire me sentir mal à l'aise. enfin, il réussit quand même à me faire rougir, mais ça...

– t'es magnifique, isis.

doublement rougir. félicitations à lui.

– merci...

je le regarde à mon tour, sa couleur est toujours impeccable, il porte un t-shirt noir, un jean noir aussi et des air force blanches. il a même une veste en cuir, et ça, c'est un miracle.

– toi aussi t'es beau.

– merci, il dit en souriant.

il attrape ma main et dépose un petit bisous dessus, ce qui me fait rire. il sait comment me faire rire et me détendre. mais on est vite sortis de notre rêverie par des klaxon derrière nous. mathieu démarre et au bout de quelques minutes de route je finis par lui poser la question qui me démange.

– on va où ?

– loin.

– loin ?

– oui, loin.

– mais comment ça loin ?

il sourit mais ne dit rien. plus tard, au bout d'une petite heure de route je réalise qu'on est très proche de l'aéroport. je tourne ma tête vers lui et lui demande de me dire où est-ce que l'on va réellement mais il ne dit toujours rien et sourit encore. je m'enfonce dans mon siège et regarde mes réseaux sans dire un mot jusqu'à ce qu'on soit garés.

je relève les yeux de mon portable et remarque qu'on est vraiment à l'aéroport.

je me tourne vers mathieu et le fusille du regard.

– t'as dis que je devrais faire mieux qu'un resto... il dit avec un sourire en coin.


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hey, je reviens avec un chapitre qui j'espère vous plaira ahah, j'ai de jolies choses pour la suite qui arrivent j'ai hâte...

sogno di amarti / plkWhere stories live. Discover now