Le rappel de la Forêt

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Au bout de six jours de travail prudent mais constant, Hitomi parvint à maîtriser la technique du Clone Aqueux. Après cela, créer un nuage de brume suffisamment dense pour la technique de Dissimulation dans le Brouillard ressembla un peu à une formalité. Elle y arrivait très bien, tant qu'elle avait de l'eau en suffisance à proximité. Le plus complexe serait pour elle d'apprendre à se repérer et se déplacer à l'intérieur dans un silence parfait. Elle éprouvait désormais un respect grandissant pour Zabuza, lui qui était réputé pour ses techniques d'assassinat dans le brouillard.

À présent se trouvaient dans son arsenal deux techniques élémentaires de rang D et une de rang C. C'était bien plus que ce que n'importe quel élève en-dehors de la Communauté avait à proposer, à l'exception de Sasuke et ses techniques Katon. Depuis quelques jours, il s'efforçait de maîtriser le Raid des Vouivres, une technique à la limite du rang B qu'il avait trouvée dans l'un des rouleaux ramenés du territoire des Uchiha pratiquement six mois plus tôt. Il avait été essentiel à l'entraînement d'Hitomi : il était déjà passé par cette étape au début de la maîtrise d'un élément, quand tout semblait flou et compliqué. Même si le Katon et le Suiton n'auraient su être plus opposé, il avait quelques conseils à lui donner, et chacun d'eux lui fut utile.

Quand Shinku arriva à la maison un soir, juste avant le dîner, il trouva les deux enfants occupés à s'entraîner. Hitomi s'efforçait de créer et diriger deux clone à la fois, tandis que Sasuke crachait régulièrement de longues et minces flammes censées prendre la forme d'une vouivre – un accomplissement compliqué quand on n'avait jamais aperçu ne serait-ce que le fossile de l'une de ces créatures depuis longtemps éteintes.

Autour du bassin d'Hitomi se déroulait une scène qui surprit et impressionna le grand-père : une nappe de brouillard s'étendait sur l'herbe, aussi dense et épaisse que la jeune fille était parvenue à la former, et il pouvait voir cinq ombres félines se déplacer à l'intérieur. De temps à autres, un mouvement plus vif voyait deux des ombres se rencontrer, et il entendait des feulements et grondements qui lui rappelaient des souvenirs de ses propres entraînements. Manifestement, sa petite-fille avait pris très au sérieux les consignes qui lui avaient été données.

— Grand-père ?

Le vieil homme concentra à nouveau son attention sur sa descendante. Il appréciait l'éclat de vive intelligence, de ruse même, qu'il apercevait en tous temps dans son regard carmin. Ces qualités lui seraient d'une utilité indéniable quand elle devrait prendre part à ses propres missions. Il sourit et approcha du bassin dans lequel elle se tenait debout, ses jambes immergées jusqu'à la moitié des mollets. Elle ne semblait pas craindre le froid, un signe s'il en fallait qu'elle avait appris à faire circuler son chakra à l'intérieur de son corps pour le garder au chaud. Un jour, cela deviendrait pour elle comme un instinct, et elle serait surprise, si ses pas l'attiraient dans des contrées aussi lointaines que le Pays de la Neige, de ressentir à nouveau la morsure du gel. Le chakra, après tout, avait ses limites.

— Je viens vous prévenir, tes compagnons et toi, que le temps est venu pour eux de retourner dans le monde spirituel. Tu ne pourras pas les appeler pendant deux semaines, leurs mentors vont utiliser ce laps de temps pour tester en long et en large chacune de leurs compétences, les nouvelles comme ceux qu'ils étaient seulement censés améliorer. Ensuite, tu pourras les invoquer à volonté, bien entendu.

Hitomi dut s'avouer prise de court par cette nouvelle. Bien entendu, elle avait eu bien conscience de l'approche de cette date, mais... Elle n'avait pas envie de voir ses compagnons s'en aller. Ils étaient devenus une nouvelle constante dans sa vie, du poids qu'ils portaient sur ses couvertures quand ils dormaient à ses côtés aux entraînements lors desquels ils la poussaient à se dépasser – et elle les poussait en retour. Son regard un peu perdu croisa les leurs tandis qu'ils sortaient de la nappe de brume pour se frotter à ses jambes. Ils avaient tous les cinq bien grandi pendant ces six mois, et Hoshihi, le plus grand, lui atteignait les genoux avec sa tête.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceWhere stories live. Discover now