Promesse de ninja

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Le lendemain de l'arrivée des déserteurs, Shikaku, Ensui et Shinku, son grand-père, se rassemblèrent dans le salon face à elle. Ils avaient tous l'air grave, mais pas inquiet, un bon signe selon Hitomi. Elle savait ce qu'ils avaient fait pour elle sur leur temps libre. Étaient-ils là pour lui faire part d'une découverte, ou pour lui dire qu'ils devaient encore chercher ? Elle chercha la réponse sur leurs traits attentifs, sans succès.

— Hitomi-chan, commença Shinku, nous avons trouvé une piste dans les très anciennes archives des Yûhi. J'aimerais que tu nous fasses la démonstration du pouvoir que tu affirmes détenir, si tu veux bien.

La jeune fille ferma les yeux, chercha en elle. La voix n'était jamais très loin, excitée par le moindre sursaut de colère, d'adrénaline, de joie même parfois, comme si elle n'attendait qu'une émotion assez forte pour rappeler son existence. Il suffisait à la jeune fille de penser à Hinata, que les médecins refusaient pour l'instant de réveiller parce que c'était trop risqué, pour que l'entité grogne à l'intérieur d'elle et se mette à enfler, lentement. Sa posture changea légèrement tandis qu'elle se concentrait sur les souvenirs qui éveillaient le mieux sa colère, la voix prenant en puissance, en assurance, jusqu'à lui chanter ses promesses au creux de l'oreille.

Elle rouvrit les yeux pour voir face à elle les traits des adultes marquer leur ébahissement. Cette vue étrange lui permit de garder le contrôle, de refouler la voix là où elle ne pouvait faire de mal à personne. Elle vacilla quand elle se fut entièrement libérée de l'emprise titanesque, ses pensées retrouvant une clarté que l'entité lui enlevait quand elle prenait le dessus. Elle laissa échapper une longue expiration soulagée, dénouant ses muscles un à un jusqu'à perdre la tension qui l'avait agitée jusque-là.

— J'en étais sûr, dit Shinku d'une voix étrangement tremblante, et pourtant je n'osais y croire. Ma petite-fille, tu rendras vraiment sa gloire au clan. Je suis tellement, tellement fier de toi.

Elle fronça les sourcils, même si le compliment lui avait fait redresser le menton de fierté, par réflexe. Shinku était un homme exigeant, compliqué à satisfaire. Il n'avait jamais ouvertement critiqué ses compétences ou ses efforts mais gardait le plus souvent une posture très neutre face à elle, si différente du traitement que Kurenai lui offrait qu'elle ne savait pas toujours comment réagir. Ensui lui fit signe de s'asseoir et, le premier, prit place en seiza de l'autre côté de la table basse.

— Nos recherches ont montré quelque chose de vraiment surprenant. Il existe une lettre, enterrée sous ses centaines de dossiers d'archives du clan Yûhi, qui fait état d'un Kekkei Genkai qui aurait été autrefois présent parmi les matriarches et filles du clan.

— Qu... Je vous demande pardon ?

Shikaku intervint d'un ton à la fois grave et tranquille, son regard se posant sur sa nièce comme s'il tentait de la rassurer, d'éviter qu'elle ne panique :

— C'était jadis la caractéristique commune à tous les clans. Ils naissaient quand une capacité étrange se révélait parmi ses membres et passait aux enfants, et mouraient quand la capacité disparaissait à force de dilutions et d'évènements incontrôlables.

— Mais les Yûhi...

— Les Yûhi possédaient autrefois un Kekkei Genkai, si on en croit cette lettre. Il y a des siècles, bien avant l'union avec les Uchiha, bien avant la fondation des Villages Cachés. Un pouvoir qui leur a permis de survivre malgré le petit nombre de leurs membres, qui a rendu les filles du clan plus précieuses que des montagnes d'or – elles seules pouvaient l'éveiller, tu vois.

— Mais pourquoi personne n'en parle ?

— Tout le monde a oublié, Hitomi, répondit Ensui. Je t'ai donné assez de leçons d'Histoire pour que tu comprennes à quel point le temps fragilise la mémoire. Selon moi, le souvenir de votre lignée s'est éteint à peu près au moment de la fondation de Konoha, une génération plus tard tout au plus. Notre village est jeune, mais cela fait tout de même trois générations d'écart avec la tienne, au grand minimum.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceDonde viven las historias. Descúbrelo ahora