L'intronisation de Tsunade

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Sans se souvenir avec précision de comment elle était arrivée dans son lit, Hitomi ouvrit les yeux à l'aube. Déjà son corps bougeait, envoyant le kunai sous son oreiller se ficher à l'endroit où s'était trouvée la menace dans son esprit : dans le panneau de la porte. Elle prit quelques secondes pour se recentrer, calmant le rythme chaotique de son souffle, puis se leva et récupéra l'arme pour la replacer sous son coussin, là où elle pouvait l'attraper facilement.

Une fois habillée et prête à commencer sa journée, elle ferma les yeux et concentra du chakra dans ses oreilles. Elle pouvait entendre le souffle lourd et lent d'Ensui dans le salon, les respirations conjointes d'Asuma et Kurenai, et dans les deux chambres voisines de la sienne, celles de Naruto et Sasuke. Ils étaient tout comme elle coincés à l'intérieur du village tant que Kakashi ne revenait pas de la mission de rang A qui lui avait été donnée, une situation qui leur déplaisait profondément et les forçait à enchaîner les missions de rang D pour avoir au moins l'impression d'agir.

En silence, Hitomi sortit de sa chambre par la fenêtre, traversa le toit et se laissa tomber dans le jardin. Elle aurait pu passer par le salon, mais pourquoi prendre le risque de réveiller Ensui ? Il avait besoin de repos lui aussi. Il était déjà assez gentil de dormir sur le canapé alors qu'il avait son propre chez-lui, simplement pour pouvoir veiller sur son apprentie et être toujours à proximité si elle avait besoin de lui. Les premiers jours, quand ses cauchemars avaient été d'une incroyable violence, il avait même passé ses nuits dans le couloir, montant la garde devant sa porte.

Dans l'air frais du matin, Hitomi commença son salut au soleil avec grâce et détermination. Elle pouvait remercier Ensui pour la faiblesse des courbatures qu'elle ressentait. Cela aurait pu être bien pire, elle le savait, elle s'en souvenait. Pour ne pas s'épuiser avant que son maître ne vienne s'occuper d'elle, la jeune fille décida de se consacrer à un entraînement au Suiton. Elle commença par former les techniques de base – la dissimulation dans le brouillard et dans les flaques, les clones, la première technique offensive qui envoyait un petit jet d'eau dans l'œil d'un adversaire et qu'elle n'utilisait jamais d'habitude, puis se consacra au reste de son répertoire.

Autour d'elle, son chakra se convertissait en eau et se pliait à sa volonté, intense et libre comme l'élément qu'il émulait. Quant à elle, elle revivait de sentir son corps réagir avec une telle facilité, ses méridiens enfin animés du vrai pouvoir, celui qui lui avait tant manqué. Elle était un ninja. N'en déplaise à Lee qui s'en passait très bien, sans ninjutsu elle était comme privée d'un membre ou d'un sens.

Elle se retourna d'un coup sec en entendant un frottement de tissu derrière elle. Sans même réfléchir, tout en pivotant, elle laissa partir le coup de fouet que son bras avait été en train de préparer juste avant l'interruption. L'arme aqueuse s'enroula autour du bras qu'Ensui avait dressé pour se protéger, un petit rictus amusé sur le visage. Effarée, elle rompit la technique et s'excusa avec profusion, mais il se contenta d'éclater d'un rire doux, une étincelle de fierté dans le regard, lui faisant ainsi comprendre que son attaque ne l'avait pas offensé.

— Je vois que tu ne m'as pas attendu pour te remettre au travail. La plupart des ninjas ont du mal à se remettre aux jutsus après une longue convalescence, parce que la mémoire de leurs corps n'est plus très fraîche. Je pense que tu n'as pas ce problème, hm ?

Hitomi haussa les épaules, s'essuyant les mains sur le legging qu'elle avait choisi pour s'entraîner – il était nouveau, mais elle ne le porterait que dans ce genre de cadre, donc ça ne la dérangeait pas de le salir. La mémoire de son corps était une mémoire comme une autre, et ils savaient tous les deux à quoi s'en tenir à ce niveau. Il lui fit signe d'approcher, attrapa une mèche de cheveux qui s'était échappée de son élastique rouge pour la remettre en place quand elle s'exécuta, et la remit au travail. Tout en effectuant ses propres étirements, il veilla à ce qu'elle s'en sorte avec ses katas. Il était temps qu'elle s'entraîne à nouveau au combat.

Quelque chose s'achève, quelque chose commenceWhere stories live. Discover now