Fièvre Nocturne

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Malgré les efforts de Drago, Harry avait continué sur sa lancée. Il était resté isolé au sein de sa propre maison, refusant la compagnie de ses amis. Il repoussait Hermione avec constance, toujours persuadé qu'il le faisait pour son bien. Il avait arrêté le Quiddich, pour passer l'intégralité de son temps libre à la Bibliothèque, semblant décidé à chercher dans chaque livre présent une réponse à ses questions.

Drago ne baissait pour autant pas les bras. Il était persuadé que Harry avait besoin de la jeune fille, quoi qu'il en dise. Il se rendait bien compte que derrière la joie affichée de voir son parrain, Harry avait au fond des yeux une tristesse permanente. Il ignorait lui-même pourquoi il était si important pour lui d'aider Harry, contre son gré mais il n'avait pas l'intention d'en démordre.

Hermione le regardait différemment, pensivement, depuis qu'il lui avait conseillé de ne pas baisser les bras. A une époque, Drago l'aurait agressée, ou lui aurait fait une remarque sarcastique sur l'attrait de sa petite personne. Mais il se surprenait à ne pas être gêné du regard de la rouge et or.

En voyant les cernes apparaître sur le visage de Harry, Drago avait fini par aller voir son parrain, ne sachant pas comment présenter la situation. Finalement, il était entré directement dans le vif du sujet en entrant dans son appartement.

- Potter ne va pas bien.

Il aurait du se douter qu'agir comme un pur Gryffondor ne pouvait lui apporter que des ennuis. Surtout quand Severus se leva de son fauteuil dévoilant Sirius qui lui faisait face dans son canapé. Drago s'empourpra et tenta de faire marche arrière, mais c'était sans compter sur Sirius, qui à la mention de son filleul avait bondi face à Drago.

- Qu'est-ce qui cloche avec Harry ?

Severus avait eut un grognement agacé.

- Black, laisse le respirer si tu espères une réponse.

Drago s'était ainsi retrouvé coincé entre son propre parrain et celui de Potter, à devoir expliquer pourquoi il était persuadé que le Survivant et Sauveur potentiel du monde sorcier allait mal.

- Il s'est isolé et refuse d'adresser la parole à Granger. Sans compter qu'il passe tout son temps à la Bibliothèque au point d'en oublier le Quiddich.

Sirius se leva, blême, prêt à se précipiter en dehors des appartements du maître des potions. Severus l'attrapa de justesse par le bras.

- Tu crois aller où comme ça Black ? Courir dans les couloirs pour retourner à Azkaban ? Ton filleul sera ravi de te voir fait prisonnier parce que tu t'inquiétais pour lui... Avec ça, il ne se sentira absolument pas coupable, n'est-ce-pas ?

- Ta gueule Snivellus ! Je ne peux pas... le laisser comme ça.

- Tu vas t'asseoir ici, Black. Surtout si tu veux l'aider.

Drago avait contemplé l'échange, bouche bée. Severus lui avait jeté un regard d'avertissement.

- Bien. Drago, comment a réagi Miss Granger ?

- Hermione ne l'aurait pas abandonné !

Drago soupira et réprima une envie de lever les yeux au ciel face à la certitude de Sirius Black que la lionne était forcément fidèle à Harry.

- Elle a choisi de rester avec la Belette au départ. Et Potter... n'a rien fait contre. Il s'en est servi pour la tenir à distance quand elle a voulu l'aider.

Severus renifla d'un air agacé, en jetant un regard ironique à son éternel ennemi.

- Typiquement Gryffondor.

Loin de se sentir insulté, Sirius réfléchissait.

- Peu importe. Si Harry a abandonné le Quiddich...

- C'était mon seul adversaire valable...

La réflexion songeuse de Drago lui valut de recevoir deux regards agacés. Severus soupira.

- Ce gamin est effectivement totalement obsédé par le Quiddich.

- Parce que Harry est doué.

Sirius et Severus s'affrontèrent un instant du regard avant que Drago ne les interrompe.

- Sinon, si vous avez confiance peut être que Sirius peut faire passer un message à Granger.

Souriant narquoisement face aux regards hostiles des deux adultes, il quitta la pièce avec une jubilation certaine.

Drago avait espéré retrouver la sécurité de sa chambre mais Hermione Granger l'attendait près des quartiers des Serpentard.

- Malefoy.

- Granger.

- Quel est le problème avec Harry ?

Drago soupira, se demandant s'il pouvait prendre la responsabilité de lui parler de la présence de Sirius au sein de Poudlard. Puis, il décida que ce n'était pas à lui de le faire. Mais il pouvait faire en sorte de lui donner de quoi aider ce fichu Survivant.

- Ce n'est pas à moi de te le dire.

- Mais...

- Il n'est pas seul. Et je ne parle pas de moi. Mais tu devrais le garder à l'œil. Au cas où.

Il vit Hermione froncer les sourcils, comme si elle passait en revue les connaissances de Harry pour deviner qui pouvait bien lui apporter du soutien.

- Il n'est pas seul, à Poudlard ? De quoi parles-tu Malefoy ?

- Granger... Je croyais que tu connaissais mieux que ça ton meilleur ami...

La jeune fille eut l'air blessé, et Drago regretta un instant d'avoir été aussi dur.

Hermione retournait à la tour Gryffondor perdue dans ses pensées. Elle analysait tout ce qu'elle avait pu remarquer. Elle regrettait d'avoir accepté de s'éloigner de Harry, d'avoir tenté de ramener Ron à de meilleurs sentiments. Mais le mal était fait et Harry avait été clair, il lui en voulait.

Elle trouvait étrange la nouvelle relation qui s'était établie entre Harry et Malefoy. Mais elle ne pouvait pas émettre de jugement. Après tout, Malefoy, lui, ne l'avait pas abandonné...

De plus, Malefoy semblait être au courant de quelque chose de grave et il pressait Harry de venir lui en parler. Mais Harry était têtu et préférait passer tout son temps à la bibliothèque. Et maintenant, Malefoy sous-entendait que quelqu'un était là pour épauler Harry...

Hermione s'immobilisa brusquement, se retenant de se frapper le front de la paume de sa main. Elle savait en qui Harry avait confiance, bien entendu...

La jeune fille se dépêcha de rentrer dans sa chambre, ayant hâte de pouvoir avoir une conversation avec son ami, qu'elle avait bien l'intention de harceler jusqu'à ce qu'il accepte son aide.

Les coups frappés à sa porte de préfète réveillèrent Hermione en pleine nuit. Elle ouvrit les yeux en grognant, passa une robe de chambre, et entrouvrit la porte.

- Neville ?

- Hermione ? C'est Harry ! Il... Il va pas bien.

- Quoi ? Qu'est ce qui...

- Un genre de fièvre nocturne. Il est brûlant.

- Merde. Installe-le confortablement, j'arrive.

Hermione referma la porte au nez de Neville, ne lui laissant pas le temps de protester et sauta dans des vêtements à toute vitesse. Puis, elle se rendit dans la salle commune pour y trouver un Harry somnolant et brûlant.


If You DareWhere stories live. Discover now