hoquet

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Drago Malefoy avait fini par tirer Harry de sa cachette et à le remorquer en silence jusqu'aux cachots, dans l'appartement de Severus.

Lorsqu'il les vit arriver, la tension qui habitait le Maître des potions se relâcha légèrement, et il soupira de soulagement. Au moins, Harry était en bonne santé. Installé sur le sofa de son professeur, Harry regardait dans le vide, perdu dans ses pensées entre la conversation qu'il avait surprise et la révélation de Drago sur les sentiments qu'il semblait inspirer à Pansy.

Lorsque Severus Rogue se planta devant lui, son air sévère adouci par un pli soucieux au coin des lèvres, il décida que Drago avait inventé le premier prétexte venu pour qu'il se sente mieux. Il s'en serait aperçu si la Serpentard était... éprise de lui. Soulagé d'en arriver à cette conclusion, il décida d'oublier cette conversation. Il leva les yeux vers son professeur.

- Potter ? Que s'est il passé ?

Harry haussa les épaules.

- Vous connaissez un Mondingus ?

La bouche de Severus s'arqua en une moue de dégoût.

- Ce... déchet. Oui. Un... sorcier de bas étage qui ne mérite pas d'être connu. Pourquoi ?

Harry hésita un instant.

- Dumbledore envisage de... le payer pour que je sois sous sa responsabilité.

Rogue émit un hoquet stupéfait. Puis, il grogna sourdement avant de parcourir de long en large son salon, visiblement furieux. Il marmonnait en faisant des allers et retours, faisant voler ses capes à chaque pas. Harry l'observait, l'œil rond.

Puis il s'immobilisa brusquement devant Harry, les sourcils froncés, ses yeux noirs brillant de colère.

- Qu'avez vous entendu ? Exactement ?

Harry baissa la tête.

- Je sais que je ne devrai pas écouter les conversations, mais je passais par hasard et...

- Potter ! Je ne vous reproche rien. Je veux savoir ce qu'ils ont dit.

- Je ne savais pas qui parlait au début. La voix a demandé à qui Dumbledore comptait me confier. Le Directeur a répondu que Mondingus accepterait s'ils y mettaient le prix. Et l'homme a répondu que cet homme était un pickpocket. Ils se sont éloignés et j'ai passé la tête pour voir. J'ai reconnu Fudge.

Severus resta silencieux quelques instants.

- Vieux fou stupide.

Harry se mordilla la lèvre avant de souffler.

- Je suis désolé, Monsieur.

Ses excuses figèrent Severus qui fondit aussitôt sur lui, pour se placer à ses côtés.

- Désolé de quoi Potter ? Vous n'avez rien fait de mal. Rien. Enfoncez-vous ça dans le crâne. C'est compris ?

Harry hocha la tête les larmes aux yeux. Severus jura avant de se lever et de partir à grands pas vers sa cheminée. Il lança une poignée de poudre de cheminette et marmonna quelque chose devant, avant d'y jeter un parchemin.

Quelques instants plus tard, les flammes s'éclairèrent en vert avant de laisser apparaître Emmeline puis Sirius. Emmeline n'avait pas attendu Sirius et elle s'était précipitée sur Harry pour le prendre dans ses bras. Stupéfait, Harry se raidit, avant de se laisser aller dans l'étreinte chaleureuse. Un instant plus tard Sirius se jetait de l'autre côté et entourait également Harry de son étreinte chaleureuse.

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Harry n'avait jamais ressenti cette sensation d'être aimé et choyé à ce point. Il se sentait parfaitement en sécurité. Il avait probablement été heureux de cette façon lorsqu'il était bébé et que ses parents étaient encore en vie. C'était probablement la vie qu'il aurait eue, emplie d'amour, si Voldemort ne les avait pas tués.

Harry se laissa aller, et les larmes se mirent à couler sur les joues. Emmeline l'embrassa sur la joue, délicatement. Puis, elle se redressa et fusilla Rogue du regard.

- Qu'est-il arrivé ?

Severus hésita et Harry capta son regard sur lui. Il renifla, et s'écarta un peu de Sirius.

- Dumbledore. Il veut que je sois confié à un dénommé Mondingus. Contre de l'argent.

Harry sentit aussitôt son parrain se tendre et il y eut un échange de regards entre les trois adultes. Puis, Emmeline lui sourit.

- Il ne pourra pas. Mondingus a une réputation terrible, il est malhonnête. Tout le monde sait qu'il est du côté de la lumière mais qu'il est un fieffé coquin.

Harry haussa les épaules.

- Il en parlait avec Fudge. Je suppose que si le Ministre peut nier publiquement le retour de Voldemort, il peut aussi... décider de me confier à ce genre de personne.

Sirius soupira.

- Harry... Écoute moi bien. Je sais que je n'ai pas été présent toutes ces années, et je m'en veux. Mais je t'ai promis de ne plus t'abandonner, et même si je dois te kidnapper pour t'éloigner de leurs griffes je le ferai. C'est compris ?

Harry hocha doucement la tête.

- Tu seras en danger.

Severus grogna.

- Nous sommes tous en danger, du moment que nous ne sommes pas Mangemorts. Cessez de vous soucier de ce genre de détails, Potter.

Harry leva la tête.

- La dernière fois que vous m'avez dit ça, vous avez été torturé par ma faute, parce que vous étiez en retard ! Le jour où j'ai voulu... Prendre l'air.

Les yeux de Rogue s'écarquillèrent.

- Comment...

Puis il se redressa.

- Qu'importe la raison ? J'aurai subi la même chose quoi qu'il en soit. Le quotidien d'un Mangemort, Monsieur Potter, n'est pas un long fleuve tranquille. Vous-savez-qui a pour... idée qu'il ne peut être respecté que par la terreur. Alors, à chaque... rassemblement, il torture au hasard plusieurs d'entre nous. La dernière fois, ce fut le tour de Lucius parce que leur fils leur a échappé.

- Pourquoi y retournez-vous, Professeur ? Vous pourriez rester ici, loin de lui !

- Parce qu'il n'y a pas d'autres choix pour moi. Sans compter que j'ai une promesse à tenir. J'ai promis à votre mère de vous aider jusqu'au bout, et c'est le seul moyen de vous maintenir en vie.

Ils se fixèrent un long moment dans les yeux, jusqu'à ce que Harry hoche doucement la tête.

- Apprenez-moi comment le tuer dans ce cas. Inutile d'attendre. Je vais le faire, le plus rapidement possible.

Sirius et Emmeline hoquetèrent et la sorcière posa une main sur l'épaule du jeune homme. Mais Harry l'ignora, toute son attention fixée sur Severus. Finalement, le maître des potions abdiqua et hocha lentement la tête.

If You DareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant