Chambre

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Après la "convocation" de Emmeline par Dumbledore, Harry s'était légèrement isolé et avait passé beaucoup de temps enfermé dans sa chambre. La fureur d'Emmeline à son retour l'avait marqué et il s'interrogeait sur les risques que sa présence faisaient courir aux autres.

Il ne doutait pas que Dumbledore serait prêt à tout pour s'assurer qu'il obéisse à ses directives. Le Directeur avait montré qu'il voulait l'utiliser pour vaincre Voldemort.

Harry avait peur de se rendre compte au final que sa mort était inévitable pour pouvoir vaincre le mage noir. Et il savait qu'il n'hésiterait pas au final, parce qu'il ne pourrait pas assumer de vivre en causant la mort de centaines de personnes. Il ne pourrait pas laisser les choses continuer ainsi, même s'il avait terriblement envie de vivre.

Harry était debout devant la fenêtre, regardant l'extérieur d'un air absent. Une main se posa sur son épaule le faisant sursauter et il se retourna, le cœur battant. Il se retrouva face à Pansy qui souriait.

- Je t'ai fait peur ?

- Je... j'étais perdu dans mes pensées.

La jeune fille gloussa.

- Et à quoi pense l'Élu du monde sorcier ?

Harry grimaça à la qualification et balaya la question d'un haussement d'épaules.

- Tu voulais quelque chose, Parkinson ?

- Pansy. Je pense qu'on peut s'appeler par nos prénoms compte tenu des circonstances.

Harry la dévisagea un long moment, mais en bonne Serpentard, la jeune fille resta impassible, ne laissant rien deviner de ses pensées ou de ses motivations. Finalement il hocha la tête avec un léger sourire.

- Ok. Pansy.

- Parfait, Harry.

Ils échangèrent un sourire amusé, et Harry se détendit légèrement, s'écartant de la fenêtre pour se laisser tomber sur son lit.

- Et donc, à quoi étais-tu en train de penser, Harry ? J'ai vu que tu passais beaucoup de temps seul ces derniers jours.

Le jeune homme grimaça légèrement et soupira.

- Ce n'est rien. Je... Je réfléchissais.

- Et à quoi, beau brun ?

Harry ne put s'empêcher de rire face au qualificatif de Pansy, et à son ton séducteur. Rire qui s'étrangla dans sa gorge quand il constata que la jeune fille ne riait pas et restait sérieuse. Finalement il plissa le nez.

- Avec vous, les Serpentard, on ne sait jamais si vous êtes sérieux ou si vous êtes en train de plaisanter.

Pansy lui sourit, sans le quitter du regard.

- C'est bien plus drôle...

- Pour toi peut être. C'est... perturbant pour moi.

- Perturbant ?

- De ne pas savoir ce que tu penses vraiment.

Pansy se mit à rire et Harry sentit son estomac se nouer. Il pensa que la jeune fille était vraiment jolie, quand elle riait et que ses yeux clairs pétillaient. Il se surprit lui même de le penser, et il ne put s'empêcher de rougir légèrement. Face à lui, Pansy semblait ne pas s'être rendue compte de son trouble.

La jeune fille redevint sérieuse.

- Je peux te parler franchement, sans que tu ne te... vexe, Harry ?

Harry hocha aussitôt la tête.

- Bien entendu.

Pansy soupira, et hésita, comme si elle ne savait pas vraiment comment aborder le sujet.

- J'ai vu que tu étais... distant. Depuis quelques jours.

- Un peu de fatigue.

- Les autres ont peut être gobé ton excuse, mais ça ne marche pas avec moi... N'oublies pas que je suis proche de Drago Malefoy, le roi des excuses bancales...

Harry ne put s'empêcher de rire, amusé.

- Tu m'en dirais plus sur les excuses du grand Drago Malefoy ?

- Seulement si tu me dis la vérité, Harry.

Pansy s'installa sur le lit à côté de Harry, subitement sérieuse. Le jeune homme reprit tout son sérieux en soupirant.

Après un moment de silence légèrement inconfortable pour le Gryffondor, Pansy lui posa une main sur le bras.

- Écoute. Si tu veux, je peux te promettre de ne rien dire à personne. Mais je pense vraiment que tu as besoin d'en parler un peu. Au moins pour ne pas t'isoler et ressasser.

- C'est gentil, mais je t'assure, ce n'est rien.

- Un peu de déprime ?

Harry sourit, face à l'obstination de la Serpentard.

- Tu sais que tu ressembles à Hermione ?

- Il y a quelques mois, je t'aurai détesté pour ça. Mais je vais prendre ça comme un compliment et continuer à te harceler jusqu'à ce que tu finisses par me parler.

- Rien ne te découragera ?

Pansy eut un instant d'hésitation, puis se pencha en avant, posant les coudes sur ses genoux.

- Écoutes Harry. Quoi que tu puisses dire, tu m'as tendu la main. Tu as été le seul à... à faire quelque chose. Sans toi, le professeur Rogue n'aurait rien fait. Pas par méchanceté mais... Parce qu'il n'aurait pas forcément pensé à nous aider. Tu ne t'es pas préoccupé des conséquences, et tu... Par Merlin, nous savons tous à quel point le professeur Rogue est terrible avec toi et tu n'as pas hésité à lui tenir tête. Pour moi... Pour nous.

Harry regarda Pansy avec surprise, et nota son air gêné. Elle détournait la tête, évitant ses yeux, et il songea qu'elle n'avait pas l'habitude de se dévoiler ainsi. En bonne Serpentard et Sang-pur, elle gardait habituellement ses émotions pour elle, et elle ne dévoilait jamais le fond de sa pensée.

Il se sentit bêtement ému et il s'éclaircit la voix pour chasser son trouble.

- Ok. C'est juste que... Ce n'est vraiment pas grand chose.

- Harry... Sérieusement. Je ne vais pas abandonner si facilement.

- Je ne devrais pas rester ici. Avec vous tous.

Pansy hoqueta et se reprit rapidement. Elle fronça les sourcils et prit une voix coupante.

- Et pour quelle raison ? Nous ne sommes plus assez bien pour toi ?

Harry grogna, agacé.

- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Je vous met tous en danger ! Ma seule présence...

D'un geste vif, Pansy le bouscula violemment, le faisant tomber sur le lit. Harry resta figé par la surprise, regardant la Serpentard au dessus de lui, les yeux brillant de rage.

- Ne repousse pas ceux qui sont à tes côtés. Nous ne sommes pas idiots et nous sommes conscients des risques. Ne nous insulte pas en essayant de nous protéger, Harry.

Rendu muet par la surprise, Harry ne put que hocher la tête face à la furie qui le surplombait.

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