Chapitre 15

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  17 Juillet 2019.

Enfin une nuit où je n'ai pas eu froid ! Certes j'ai dormi habillée, mais hier soir c'était vraiment n'importe quoi alors je me suis dit autant aller jusqu'au bout ! Je ne sais pas pourquoi mais mes émotions sont décuplées le soir, en plus mon hypersensibilité n'y arrange rien. J'avoue que je ne sais pas réellement pourquoi j'ai versé un torrent de larmes tout d'un coup. En plus face à Julian ; il a été tellement adorable que je me dois de me rattraper au moins ce matin.
Je me suis changée et je suis descendue à la salle à manger d'en bas pour demander un plateau et y mettre le petit-déjeuner de Julian. En remontant dans la chambre, le plateau en mains, je l'aperçois sortir du lit. Voyant ce que j'apporte, il fait un grand sourire :
« - C'est pour qui tout ça ? Il me demande.
- Pour mon petit loup...
Je pos  e le plateau sur le lit puis m'assied.
- Qu'est-ce qui me fait cet honneur ?
- Ton dévouement d'hier... Je te remercie, vraiment. Tu t'es occupé de moi comme on ne s'est jamais occupé de moi... Et ça m'a beaucoup touché.
- C'est normal ! Il m'exclame en engloutissant son petit-déjeuner. ... Tu en veux ?
- Non merci, vas-y, je te laisse. J'ai mangé les barres de céréales d'hier soir !
Julian regarde les bouts de plastique de l'emballage qu'il reste, posés sur la table de chevet. Il pouffe de rire.
- Alors, ce sont les meilleures, pas vrai ? Je te l'avais bien dit !
- Tu as raison mon amour, ahah ! Je lui exclame en lui faisant un bisou sur la joue. »
Quand il eut fini de manger, on descendit saluer toute l'équipe.

Le soir même, Julian arrive à Toulouse encore physiquement fatigué. Mais mentalement il est en forme ; toujours le sourire aux lèvres en apercevant tous les supporters et toute l'équipe ! Elia a, lui encore tenté un sprint à l'arrivée mais il finit juste derrière le gagnant de l'étape. Julian, lui, garde le maillot jaune pour encore un jour de plus.
Nous avions brièvement fêté ça, puis nous nous sommes endormis d'une seule traite.

18 Juillet 2019.

Encore un nouveau jour en jaune ; Julian en a presque marre des interviews à répétitions mais il reste lui-même ; toujours souriant. On s'est tous levés tôt ce matin car l'étape commence à 11h30. Les coureurs vont faire tout ce qu'ils peuvent pour aider leur leader.
Julian sort du bus applaudit et sollicité par tous. Il fait des photos et autographes tandis que je reste en retrait aux côtés des directeurs sportifs ; je croise alors Franck :
« - Salut Clara !
Il me tend la joue pour me faire la bise.
- Franck ! Vous allez bien ?
- Très bien même ! Et toi, comment ça va avec mon neveu ? Je vois qu'il est très chargé en ce moment ! Il me dit en le voyant dans la foule des supporters.
- Oui ahah ! Mais ça ne me dérange pas, c'est sa dopamine d'amour ! Et si ça peut lui faire garder son sourire, alors je le laisse se faufiler sans moi.
- C'est bien, tu le comprends ! Les gens mettent en général beaucoup plus de temps à le comprendre que tu l'as fait. Enfin de ce que j'aperçois... Tu sais, ce n'est pas pour rien si je suis devenu son entraîneur.
- C'est compréhensif...
- Allé, je te laisse ! Il me dit en me faisant une tape amicale sur l'épaule. Bonne journée !
- À vous aussi ! »

Julian, qui vient de finir son quart d'heure bain de foule, revient vers nous et part s'échauffer.
Il est tellement concentré que je ne voulais pas m'immiscer vers les coureurs ; je les laisse intérioriser.
Puis le départ initial fut lancé après que j'eu souhaité bon courage à tout le monde.

Quelques temps après ; comme d'habitude ; Julian arrive à Valloire, toujours avec son maillot jaune, monte sur le podium, fait ses interviews, puis réalise un dernier bain de foule.
Quand il monte enfin dans le bus je le félicite d'encore avoir pu garder son maillot jaune pour demain :
« - Je ne t'ai pas dit ! J'ai une bonne nouvelle, me dit Julian.
- Ah oui ? Dis-moi.
- Demain c'est un contre-la-montre individuel, alors comme je suis le numéro 1 dans le classement général je passerai en dernier... Et qui dit passer en dernier dit...
Il me regarde comme s'il voulait que je termine sa phrase.
- ... Dit grasse mat' !
- Exactement !
Il me porte dans ses bras et on rigole.
- Toi alors ahah ! »

On repart direction l'hôtel, puis après avoir mangé on s'allonge dans l'une des chambres avec les autres coureurs. Remco prit la parole :
« - Les gars, ça vous dit un petit film ce soir, vite fait ?
- Pourquoi pas, dit Kasper.
- ... Et comme ça, les deux amoureux ne pourront pas encore une fois s'échapper ! Exclame Enric d'un clin d'œil, nous taquinant.
- Bande de jaloux ! Déclare Julian.
- C'est vrai ça ! Je dis en supportant Julian.
Tout le monde éclatent de rire, puis Remco nous met le film sur la télévision ; un film d'action sorti en salle il y a un an, mais que je n'avais encore jamais vu.
On est tous concentrés alors que je suis allongée dans les bras de Julian. Enfin, presque tous. Car Julian est sur son portable ; il donnait des nouvelles à ses proches. Je fais mine de n'avoir rien vu et me plongea dans le film.

En observant la chambre, je peux ressentir les bonnes ondes de l'équipe. Tout le monde est heureux et ça se sentait. Honnêtement, j'ai bien fait d'accepter l'invitation de Patrick. Si je ne l'avais pas accepté ; je serai chez moi, devant ma télévision à regarder je ne sais quoi, sans aucune présence autour. Et à la seconde où j'y pense je suis heureuse. Julian me fait sentir spéciale en prend soin de moi à un point inimaginable. J'ai énormément de chance de l'avoir rencontré, et de l'avoir maintenant dans ma vie.

C'est sûrement un coup du destin...

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